Onslaught

Artiste/Groupe

Onslaught

CD

In Search Of Sanity

Date de sortie

1989

Label

Style

Thrash Metal

Chroniqueur

Orion

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

En 1989, le Thrash Metal est au sommet de sa forme. Des formations issues du monde entier tentent d'avoir leur part du gâteau. Mais, à style encombré de combos pas tous intéressants, loin s'en faut, il faut trouver le petit truc en plus pour accrocher l'oreille des auditeurs les plus exigeants.
Les Brésiliens de Sepultura l'ont bien compris en sortant cette année-là leur cultissime Beneath The Remains, à la frontière du Thrash et du Death Metal. En Angleterre, Onslaught qui a déjà sorti deux albums à l'époque, joue au contraire la carte de la mélodie. Et quoi de mieux, dans ce cas, que de recruter au micro un chanteur, un vrai, issu d'un autre courant musical, le Heavy. Pari risqué et qui va se révéler néfaste pour le groupe mais, à mon avis, artistiquement réussi.

En fait, In Search Of Sanity, faisant suite à The Force, un album qui avait bien fait circuler le nom de Onslaught, avait commencé à être enregistré par Sy Keeler, le chanteur du groupe qui officiait sur l’album précédent. Mais celui-ci ne convenant pas à la maison de disque (qui dit gros label dit perte d’une partie de l’autonomie pour le groupe, malheureusement), c'est un autre chanteur qui débarque et réenregistre tous les titres déjà en boîte, dont la reprise de AC/DC, Let There Be Rock, sortie pourtant en single l'année précédente (mais sur un autre label) avec Keeler au chant et qui du coup connaîtra deux versions. Vous suivez ?
Toujours est-il que ce remplacement de chanteur décidé par le label est, dans la méthode, assez choquant, mais comme je le disais plus haut, artistiquement parlant, le choix est judicieux. Alors d’emblée, il faut dire que cette nouvelle mouture de Onslaught n’a pas eu que des partisans à l’époque, loin de là. Je fais partie de ceux qui ont découvert le groupe avec cet album et, n’ayant pas connu les albums précédents, j’ai trouvé là un disque particulièrement intéressant… qu’il ne fallait sans doute pas comparer avec les précédents, justement.

L'écoute commence par une longue intro baptisée Asylum pour se mettre dans l'ambiance. Cinq minutes de bruitages. Elle ne présente pas un grand intérêt et je la zappe systématiquement (vive le CD !). Les choses sérieuses commencent avec le titre éponyme qui déboule derrière. Le rythme est rapide, les guitares sont mélodiques mais en tout cas, ça tricote. Et Steve Grimmett, puisqu'il s'agit de lui (transfuge de Grim Reaper) lance ses premières notes. Sa voix puissante colle tout à fait à la musique que le groupe a rendu plus fluide, plus harmonieuse que par le passé. Mais sans pour autant perdre en efficacité. Ca reste du Thrash, du bon, mais avec une fraîcheur lyrique en plus ! C’est clair, les guitaristes Nige Rockett et Rob Trotman sont ici influencés par Metallica (Shellshock, Lightning War) avec rythmiques changeantes à tout bout de champ (Blood Upon The Ice), harmonies à deux guitares et solos pas dégueu. Mais il y a pire comme référence quand on joue du Thrash, non ?
Les morceaux, à part la reprise d'AC/DC, sont tous assez longs (plus de six minutes – on sent l’influence du dernier album de Metallica en date à l’époque, …And Justice For All). Le sommet est atteint avec la superbe Welcome To Dying (plus de douze minutes), très belle ballade Thrash qui s’énerve bien sur sa partie instrumentale (et avec toujours en point de mire, la référence ultime, One de Metallica, mais avec une basse que l’on entend parfaitement dans le cas présent).

Ce sera donc le seul album réunissant Onslaught et Steve Grimmett. La nouvelle direction musicale ne va pas plaire à tout le monde, même au sein du groupe (l’album sera toutefois leur meilleure vente). Certains vont regretter la hargne des débuts. A cela s'ajoute une conjoncture peu favorable pour le Thrash au début de la décennie suivante, supplanté par le Death Metal. Le groupe jette alors l'éponge. Il faudra attendre 2004 pour qu'il se reforme (avec le retour du même Sy Keeler qui fut évincé pour l’enregistrement de l’album – comme quoi il n’en a pas tenu rigueur au groupe) et revienne à un Thrash bien plus incisif et diablement efficace, comme le prouvent les derniers albums d'Onslaught.
Malgré tout, cet album est une pièce unique du Thrash de la grande époque, Onslaught y montrait une véritable originalité et démarquait son Thrash anglais des groupes américains et allemands. Et même s’il fut pas mal décrié à l’époque par les fans qui attendaient une suite à The Force, aujourd’hui, avec plus de vingt ans de recul, je trouve que cet album mérite amplement d’être réhabilité.


Tracklist de In Search Of Sanity :

01.Asylum (intro)
02.In Search Of Sanity
03.Shellshock
04.Lightning War
05.Let There Be Rock
06.Blood Upon The Ice
07.Welcome To Dying
08.Power Play
09.Confused
(CD bonus track)

 

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