Nuclear Assault

Artiste/Groupe

Nuclear Assault

CD

Game Over

Date de sortie

1986

Label

Style

Thrash Metal

Chroniqueur

Orion

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C H R O N I Q U E

Dans le milieu des années 80, le Thrash Metal est en plein essor. Des groupes sortent d'un peu partout pour se lancer dans l'aventure. La scène new-yorkaise, second pôle américain du Thrash derrière la Bay Area (en terme quantitatif), se voit enrichie de quelques combos qui vont figurer dans l'histoire du Thrash américain aux côtés d'Anthrax tels que Overkill et Nuclear Assault.
Ces derniers ont d'ailleurs quelques points communs avec Anthrax puisque deux des membres du groupe ont fait partie du gang des moshers : le guitariste John Connely et le bassiste Danny Lilker. Lilker qui fait aussi partie de S.O.D. avec Charlie Benante et Scott Ian. Les liens entre les deux groupes sont étroits.

Evidemment, à la sortie de ce premier album, les comparaisons avec Anthrax vont pleuvoir, et c'est vrai que ce Game Over se rapproche un peu du style de leur premier album, Fistful Of Metal, un peu moins tout de même de Spreading The Disease, paru l’année précédente. Toutefois, Nuclear Assault va plus loin dans la vitesse d'exécution et dans la violence. Il traîne un peu d'esprit punk voire hardcore, façon S.O.D. Les morceaux sont plutôt courts et directs comme en témoigne l’instrumental introductif de cet opus, Live, Suffer, Die, d’une durée d’une minute dix, qui speede drôlement. Puis c’est Sin qui vous déboule dans la tronche. Toujours aussi rapide avec un Glen Evans (batterie) au taquet et on découvre le chant de Connely un brin hystérique. La durée du morceau (trois minutes vingt) n’empêche pas les New-Yorkais d’y glisser une partie plus lourde agrémentée de solos efficaces. La machine est lancée, rien ne va l’arrêter. Cold Steel, Betrayal ou Radiation Sickness ne laissent pas vraiment de répit à l’auditeur. Un Stranded In Hell ou un Vengeance sont faits pour une éclate totale sur scène… et surtout dans la fosse. Alors que Nuclear War montre une autre facette, un peu plus posée. Les solos de la paire Anthony Bramante et John Connely sont parfois travaillés et mélodiques (Sin, Brain Death), parfois plus bordéliques. Quant à la rythmique construite par Lilker et Evans, elle mise principalement sur le groove plutôt que le bétonnage à grands coups de va-et-vient.
Des morceaux comme Hang The Pope ou My America rappellent bien l’esprit S.O.D. avec leurs paroles et encore une fois, leur durée supersonique (quarante-cinq secondes pour le premier, trente seconde pour le second !).
Le petit instrumental complètement anachronique Mr Softee Theme (marque d’un célèbre vendeur ambulant de glaces aux USA) rappelle lui la démarche de leurs potes d’Anthrax, par laquelle on peut mêler musique agressive et humour sans passer pour des clowns.
Effet confirmé avec l’excellent Brain Death qui conclut cet album, un morceau de plus de sept minutes avec intro acoustique, plus technique, avec parties bien speed et partie centrale plus lourde et plus mélodique, où le groupe montre tout son potentiel.
Enfin, la production d’Alex Perialas sonne un peu brouillonne mais colle finalement très bien à l’image du groupe et à sa musique.

L’album Game Over a été réédité en CD complété par le EP qui est sorti l’année suivante, The Plague. Un EP de qualité supérieure, avec des morceaux qui paraissent plus travaillés (la bête commence à être maîtrisée) mais la folie furieuse qui caractérise Nuclear Assault n’a pas disparu, écoutez donc le poétique Butt Fuck pour voir…
Un EP qui rend l’achat de ce Game Over obligatoire pour tous les Thrashers qui ne le possèderaient pas encore.

Game Over est une belle carte de visite même si l’album n’est pas parfait. Il a aussi eu la "malchance" de sortir en 1986, année où la concurrence en matière de Thrash battait son plein (avec les sorties de Master Of Puppets, Reign In Blood, Peace Sells, Doomsday For The Deceiver ou The Dark) et, qualitativement, je ne mettrais pas Game Over au même niveau que tous ces albums. Néanmoins, Nuclear Assault se démarquait de ses congénères de l’époque par une approche plus folle, plus bordélique (en apparence) de la musique. Une particularité qui va permettre au groupe de sortir de l’ombre du grand frère très rapidement et devenir l’un des groupes de Thrash les plus célèbres de la côte Est.

 

Tracklist de Game Over :

01. Live, Suffer, Die   
02.  Sin   
03.  Cold Steel  
04.  Betrayal 
05. Radiation Sickness  
06.  Hang The Pope  
07.  After The Holocaust  
08.  Mr. Softee Theme  
09.  Stranded In Hell 
10.  Nuclear War  
11.  My America  
12.  Vengeance  
13.  Brain Death
 
EP  The Plague :
 
14.  Game Over 
15.  Nightmare 
16.  Butt Fuck  
17.  Justice 
18.  The Plague 
19.  Cross Of Iron 

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