|
|||||||||||||||||
Mystery Mind
|
C H R O N I Q U EQuand on va écouter des groupes locaux dans une petite salle derrière le port de Nice, pour 5 euros et qu'on sirote une bière, on s'attend généralement à passer une bonne soirée mais pas forcément à faire des découvertes musicales étonnantes. Et pourtant ce soir là, au Sezamo, je suis doublement surpris. D'abord par le premier groupe Cloud9, d'un excellent niveau, et ensuite par Mystery Mind qui poursuit et termine la soirée en beauté. A la fin, nous discutons avec Nicolas Morel, le leader du groupe et il nous transmet son album en vue de cette chronique. Je dois reconnaître être sacrément bluffé par le talent qui jaillit de ce premier opus du groupe tout simplement nommé Chapter One. D'abord le line up est original, avec donc Nicolas Morel à la guitare, Marjolaine Alziary au violoncelle, Patrick Bonarrigo à la basse, Stefano Festa à la batterie et Karine Giraud aux chant, épaulée de belle manière par Cohryn aux harmonies vocales. A noter que Karine qui chante sur Chapter One, a quitté le groupe, remplacée par Miss Dey, et que Stefano a, depuis l'album, été remplacé par Manu Castilla. Ce sont donc bien eux, qui évoluaient au Sezamo ce soir là. Parlons un peu de la guitare. Nicolas est un guitariste impressionnant, disons-le de suite. Sa technique est monstrueuse. Du grand art. Il assure toutes les parties de guitare électrique (sur des Vigier Excalibur pour être précis) ainsi que quelques excellents moments acoustiques (sur une magnifique Godin électro-acoustique, je vous le dis, ce garçon a du goût). Je ferai juste la petite remarque que certains solos sont assez chargés, et tournent un poil à la démonstration. Si l'idée est que Mystery Mind est un groupe, ce qui à l'air d'être le cas, il ne faudrait pas tomber dans les travers des albums instrumentaux de guitar-heros. Le reste du groupe justement, parlons en un peu. Tous totalement maîtres de leur instrument respectif, notamment de la basse, et du magnifique violoncelle. C'est dingue comme le son du violoncelle me parle en fait. Dans Mystery Mind, il remplace avantageusement un clavier ou une guitare rythmique, avec une présence et un son pur qui prend aux tripes. Une merveille sur scène. Côté chant (en anglais) on est plutôt gâté avec un contraste très réussi de chant rock (Karine et Miss Dey aujourd'hui) et de chant lyrique (Cohryn). Je trouve que les deux voix se marient très bien. Quand Karine chante seule, c'est étonnant mais on croirait entendre Klaus Meine (Scorpions), c'est incroyable sur le couplet de Resistance par exemple ou sur Red Moon. Côté compositions, c'est aussi très surprenant de maturité. Nicolas écrit toutes les paroles et musiques. On alterne entre classique, prog, et metal prog. Globalement il en ressort un sonorité néo classique, parfois même baroque, mais c'est assez difficile de classer tous les morceaux de l'album sous cette seule bannière. Je retiens quelques morceaux qui m'ont particulièrement touchés comme le premier, Red Moon, où le talent de Nicolas, guitariste, est tout de suite mis en valeur. Le refrain est assez accrocheur, sur un rythme plus rapide que le couplet, il rappelle des vieux Scorpions époque Ulrich Roth. La voix de Karine accentue l'effet. Les deux solos qu'envoie Nicolas donnent le niveau du garçon (par ailleurs prof de guitare): juste énorme. Tout y passe : tapping, sweeping, et je passe d'autres "ing" que je ne connais pas. On y découvre aussi les passages en arpèges épaulés par le violoncelle qui seront récurrents dans l'album. J'aime bien le petit clin d'œil néo classique Antonio Bach Joke, très Malmsteen-ien. J'aime aussi beaucoup Alien Among Strangers et son refrain assez accrocheur une fois de plus. Les deux voix des filles sont vraiment bien posées sur ce morceau, beau contraste. J'avoue avoir totalement craqué pour Somewhere... un petit instrumental guitare acoustique, cordes nylon, et violoncelle, rejoints par une basse fretless superbe. Magnifique ! Chapeau messieurs dames ! Dommage juste qu'il soit enchainé avec un autre petit morceau acoustique plus classique (trop ?) peut être aurait-il mieux valu les espacer un peu plus sur l'album. Pas grave car, j'aime aussi bien les deux morceaux instrumentaux qui terminent l'album The Man And The Sea (assez Satriani-en) et Destructuration, le morceau le plus metal prog de l'album où chaque musicien donne une bonne idée de son potentiel. Les solos néoclassiques du second font un peu penser au tout premier album de Malmsteen, sauf qu'ici, on a le violoncelle en plus. Je ne vois pas de gros point faible dans cet album et je reste sous le charme. Je rappelle que c'est un album auto produit, et pourtant le niveau de production est des plus impressionants. J'aurais juste aimé un mix relevant un peu plus la batterie pour ajouter un peu de profondeur à l'ensemble. Je trouve aussi qu'a certains moments on se heurte à quelques solos plus démonstratif qu'émotifs, mais je chipote car niveau composition c'est étonnant ! Et que de talents ! J'espère bien qu'on aura un Chapter Two et que le groupe trouvera un partenaire sérieux à la hauteur de ses ambitions. On me glisse à l'oreillette que le groupe vient d'être signé chez Musea Records, un scoop que vous retrouvez dans la première interview du groupe ici même. Tracklist de Chapter One: 01. Red Moon Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! |
||||||||||||||||