Artiste/Groupe:

Mariusz Duda

CD:

Interior Drawings

Date de sortie:

Décembre 2021

Label:

Glassville Records

Style:

Ambient

Chroniqueur:

dominique

Note:

15/20

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A quoi bon faire une chronique pour un album que vous n’allez pas écouter ? Trouver des mots, des tournures de phrases, des idées et des images alors que ceux-ci se perdront dans le néant, aussi tôt que vous lirez mes premières impressions dans cette chronique. Avec l’album concept Interior Drawings, Mariusz Duda met clairement le pied dans un espace qui n’est pas couvert par les chroniques habituelles du site Aux Portes du Metal. Depuis un certain temps, le leader de Riverside expérimente de nouvelles voies musicales ; ses projets l’emmènent en marge des concepts de base du rock - metal progressif du groupe polonais. La progression musicale perceptible dans les albums de Lunatic Soul en est un vivant exemple. De Lunatic Soul en 2008 à Through Shaded Wood en 2020, Mariusz a introduit des influences électro, rock ou encore folk, lui permettant de se sauter quelques barrières du genre musical.

Mais jamais jusqu’à Interior Drawings, ou plutôt devrais-je dire jusqu’à sa trilogie du confinement (Lockdown Trilogy), qui comporte également Lockdown Spaces et Claustrophobic Universe, respectivement sortis en juin 2020 et en avril 2021, il n’avait si clairement tranché avec son histoire. Je peux me tromper, mais à l’écoute, l’album ne contient ni guitare, ni basse, ni batterie ; C’est pourtant de la prog pur et dur ; une prog expérimentale de samples et de synthétiseurs certes, mais une prog quand même. Cette trilogie ne conviendra certainement pas aux amateurs de metal, expliquant les premiers mots de cette chronique. Elle présente toutefois l’avantage de voir l’impact qu’a eu cette période troublée sur un artiste.

Pour le reste, Interior Drawings, ou plutôt le combo des trois albums, est intéressant, surtout si l’on garde l’esprit ouvert. Musicaux, avec des incrustations sonores et un tout petit peu de clavier, les huit titres de ce dernier opus permettent de voyager relax dans l’espace particulier et privatif de l’auteur. Celui-ci se rapproche des univers proposés à une autre époque par Kraftwerk, Mike Oldfield (Amarok), Jean-Michel Jarre ou encore Vangelis. Même si je ne suis pas un grand fan de musique électronique, je dois admettre que j’ai pu écouter l’album en boucle, avec une certaine facilité et un vrai plaisir. Je me suis même permis d’acheter, via le bandcamp de l’artiste, les deux autres albums de la trilogie ; c’est vous dire. Du stimulant Racing Thoughts au libérateur Temporary Happiness, on a réellement l’impression de se trouver dans l’esprit de Mariusz, d’accompagner ses mains, jusqu’à sentir l’air (et la joie) qu’il respire dans ce dernier morceau. Ce qui me fait conclure qu’il n’est rien de mieux que d’arpenter de nouveaux territoires avec les yeux d’un artiste dont vous appréciez la base musicale ainsi qu’une certaine vision de la musique.

Les artworks de Hajo Muller sont parfaits ; la production de Mariusz ainsi que Magda et Robert Srzedniccy est sans défaut ; et au vu des jours qui nous attendent, on peut presque regretter que cette trilogie n’ait pas une suite ; que de bonnes raisons pour ceux qui veulent s’aérer l’esprit de prêter une oreille attentive au travail de ce passionné de musique qu’est Mariusz Duda. Et pour moi peut-être de chasser les idées noires qui m’assaillaient au début de votre lecture.

Tracklist de Interior Drawings :

01. Racing Thoughts
02. Interior Drawings
03. Shapes In The Notebooks
04. Prisoner By Request
05. Dream Of Calm
06. How To Overcome Crisis
07. Almost Done
08. Temporary Happiness

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