C H R O N I Q U E

La réputation de Machine Head sur scène n'est plus à faire. Rob Flynn et sa bande le savent bien, et comme le groupe jouit d'un regain de popularité plus marqué depuis le fameux The Blackening , album du grand retour à la qualité (de l'avis de beaucoup), et que Unto The Locust a été plutôt bien accueilli également, les temps semblent propices à la sortie d'un nouvel album live. Oui, d'autant plus que le dernier live (audio, Hellalive ) remonte à 2003 (un DVD, Elegies , est sorti en 2005). Avec ce Machine F**king Head Live , on ne pourra pas reprocher au groupe de jouer la carte de la nostalgie. Sur les quinze titres proposés, six proviennent du dernier album, et trois sont extraits de  The Blackening ... Soit soixante-six minutes (sur cent) consacrées aux deux derniers opus des Américains. Evidemment, si vous n'avez pas aimé  Unto The Locust , une grande partie de ce live risque de vous laisser de marbre tant cet album est (sur)représenté ici. Vous pourrez toujours vous consoler avec quelques vieux classiques comme Davidian , Old ou Ten Ton Hammer . Assez discuté setlist, penchons-nous plutôt sur le rendu de ce(s) concert(s) (il ne s'agit pas d'une seule performance mais d'une collection de titres enregistrés ici ou là lors de la dernière tournée du groupe).

Je ne suis pas là pour chanter les louanges de (ou dénigrer)  Machine Head  (qui est un groupe que je ne connais pas si bien que ça) mais pour déterminer si ce Machine F**king Head Live (bouh, la vilaine censure !) répond au cahier des charges d'un album live réussi. Et ma foi, en toute objectivité, la réponse est : oui. Sa qualité principale est qu'il sonne comme un "vrai" live. Il est bien produit, assez puissant, mais pas parfait, pas toujours très "propre"... Je n'adhère pas aux enregistrements live qui peaufinent leur production au point qu'il devient difficile de faire la différence entre les versions originales et celles du concert. A mon sens, un bon live doit posséder une énergie et un aspect rugueux ou cru qui permettent de le différencier d'un album studio. Parce que franchement, si c'est pour écouter exactement les mêmes chansons que sur album, avec un son nickel, et juste quelques cris ou applaudissements entre les pistes, quel est l'intérêt ? Même si Machine Head n'est pas groupe à modifier ses compositions sur scène, ce double live a le mérite d'apporter quelque chose par rapport aux productions studio du groupe. La prestation du quatuor est bonne, technique et rageuse. Le rendu est très énergique et puissant. Et n'oublions pas un autre ingrédient essentiel (à mon sens) à la bonne tenue d'un live : le public. Il est bien mis en avant ici et on l'entend régulièrement participer tout au long des quinze pistes proposées. Il faut dire que Rob Flynn ne se fait pas prier pour solliciter ses fans. Il arrangue la foule plus souvent qu'à son tour, les incite à sauter, chanter, se lancer dans des pogos, les appelle "motherfuckers" ou "fuckers" quand il veut faire plus court... l'abécédaire du frontman d'un groupe de Metal appliqué à la lettre. Ce qui est assez sympa et inattendu, c'est qu'on entend le public chanter assez régulièrement, comme sur l'intro de Who We Are , par exemple. 

Alors oui, ce Machine F**king Head Live n'est pas l'archétype du produit parfait où rien ne dépasse. Le son n'est pas toujours très clair, la voix est parfois un peu en retrait, on peut entendre un ou deux pains à l'occasion, Flynn n'est pas le plus grand chanteur de tous les temps... mais ce n'est pas l'essentiel car l'énergie est là, l'ambiance des concerts est parfaitement rendue et l'ensemble se révèle sacrément efficace. Voilà donc un live qui a la patate et qui ravira certainement les fans du groupe et, plus particulièrement, ceux qui ont assisté à cette tournée. 

Tracklist de Machine F**king Head Live :

CD 1 :

01. I Am Hell (Sonata in C#)
02. Be Still And Know
03. Imperium
04. Beautiful Mourning
05. The Blood, The Sweat, The Tears
06. Locust
07. This Is The End
08. Aesthetics of Hate
09. Old

CD 2 :

01. Darkness Within
02. Bulldozer
03. Ten Ton Hammer
04. Who We Are
05. Halo
06. Davidian

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !