MACHINE HEAD

Artiste/Groupe

Machine Head

Album

The Blackening

Date de sortie

26/03/2007

Style

Thrash

Chroniqueur

Damien

Note

19/20

Site Officiel

http://www.machinehead1.com/

C H R O N I Q U E

Robb Flynn n'a peur de rien. Après avoir assèné un grand coup de pompe dans les noix du thrash en 1994 avec la sortie du premier Machine Head "Burn My Eyes", album culte qui posait les bases d'un nouveau thrash surpuissant, rythmé et ténébreux, il peinait a confirmer après un bon "The More Thing Change" et les moyens "The Burning Red" et "Supercharger. Mais pour montrer au métal que "Burn My Eyes" n'était pas tout ce dont était capable son groupe, il revînt en 2003 avec un "Through the ashes of empire" des familles, signe d'un retour à un thrash énorme avec des tempos ralentis et des riffs monumentaux. Aujourd'hui, voici sa nouvelle bête : un monstre a huit têtes d'une durée de 61 minutes. La synthèse même d'une carrière. La voix du sieur est toujours aussi belle, typique, tour a tour agressive puis douce et mélancolique.

On démarre sur un "Clentching The Fist Of Descent" qui attaque directement avec un duel de solistes ébouriffants, des hurlements énormes et une rythmique limite speedthrash. Puis on développe le tout pendant cinq minutes sur une rythmique folle, une superposition rythmique digne d'un "Thousand Lies" en version live de 1996. Puis le break prenant se positionne avec des choeurs dignes du family hardcore avant de redémarrer la machine pour une fin en apogée avec le riff principal tournant en boucle. Excellente entrée en matière.

Puis énorme intro pour un "Beautiful morning" qui débute par un "fuck you all" qui prouve bien que Machine Head fait bien ce qu'il veut et qu'il est plus remonté que jamais. Le refrain mélodique et mélancolique se pose comme une complainte, puis le groupe rebranche les watts et repart au combat avec un solo purement sepulturesque dont on jurerait qu'Andreas Kisser est le génial géniteur. Clin d'oeil à un groupe qui rame et en train de se dissoudre alors que 11 ans auparavant il était avec MH l'ambassadeur du thrash moderne. Le bon vieux temps.

Mais pas le temps pour la nostalgie, les potes de Flynn repartent en mode "fureur" pour un "Asthetics of Hate" déchainé qui laisse Robb baver sa colère pour le moins explicite avec un "I'll hope you burn in hell" qui se passera d'appréciations. Solos de folie, clins d'oeil au passé, rythmique déchainée, nom de dieu Machine Head est dans la place avis aux amateurs !

On rebranche la séquence émotion avec un "Now I Lay Thee Down" ultra mélancolique avec sa fin de refrains hurlée pour renforcer l'aspect colérique. Morceau le plus immédiat, typiquement Machine Headien, il sent bon le magique "Descent The Shades Of Night" du précédent opus.

"Slanderous" nous rebalance la sauce avec un riff juste énorme qui nous enterre définitivement dans les années 90. Un refrain joli et après une relancée à toute vapeur on finit par un riff rampant.

Retour sur les gros morceaux avec les 9 minutes de "Halo", morceau émotif gentiment énervé et peut-être le plus faible de l'album malgré la guitare acoustique vers la fin du morceau.

De nouveau 9 minutes pour les 75 riffs de "Wolves" (Robb les a comptés !). Morceau tourné vers le futur et totalement incontrôlable, il faut un temps incroyable pour se familiariser avec la bête avec un des solos qui nous ramène à nouveau vers le Sepultura de Roots. Assurément une démonstration incroyable du talent de la bande à Robb.

Enfin, "Farewell To Arms" avec sa moitié calme et sa moitié déchainée résume plutôt bien l'album, avec ses riffs et son chant californiens et sa folle montée en puissance pour une dernière accélération dévastatrice histoire de bien signer le carnage et de terminer cette incroyable heure de production artistique par un "god save us" sur le fil.

En 2007, Machine Head est plus que jamais dans la place, qu'il règne aux cotés de Mastodon sur le vrai metal actuel et réexpédie fissa 90% de la production actuelle à l'école des solos et autres accélérations débordantes pour un parfait compromis entre rage, colère, mélancolie et tristesse le tout parfois sur 10 minutes. Tout simplement indispensable et forcement culte.