Une année après un fracassant EP, voilà enfin le premier album de Lorna Shore nouvelle mouture. Oui le groupe a beau avoir une décennie d’activité derrière soi, avoir déjà sorti trois albums, c’est le premier disque avec Will Ramos au chant. Si ce dernier avait déjà bluffé sur le EP … And I Return To Nothingness, ce n’est rien comparé aux performances live du combo américain qui a été la révélation des festivals 2022. Charismatique, surdoué, le vocaliste a impressionné. Lorna Shore aussi. Et comme pour bien prouver que ce n’est pas là qu’un tube deathcore estival, le groupe en a encore remis une couche en ouverture des géniauxParkway Drivepour des dates exceptionnelles : aux dires d’un pote à moi, « le concert de l’année, mec ». La personne ayant un goût affirmé, je le crois volontiers (en plus du regret d’avoir manqué cette date !). C’est le même camarade qui m’avait déjà vanté les mérites de Lorna Shore il y a un an prouvant par-là que les vrais fans de deathcore avaient déjà repéré la bête.
Quid de ce Pain Remains, important de fait pour une formation en plein essor ? Le premier morceau place d’emblée la barre très haute. Intro presque symphonique puis … immense break qui vous décorne les cervicales, aussi brutal que n’importe quelle charge de pilier en Rugby à XIII ! En vous présentant l’EP, je pointais du doigt la capacité du groupe à surprendre dans le placement dans ces breaks si typiques du genre, et en dépit du fait d’avoir repéré cette qualité, je me suis fait avoir bien comme il faut ! Fracassant. Lorna Shore est déjà un mastodonte du genre, une référence en terme de puissance, d’énergie. Il y a cependant encore un cap de franchi car le groupe réussit à proposer des passages émotionnels. Sincèrement, je n’aurais jamais cru possible de mettre deathcore et émotion dans une même phrase mais Lorna Shore l’a fait. Et magistralement. Le triptyque final nommé Pain Remains est décliné en trois parties avec des morceaux relativement longs, preuve d’une ambition réelle. Il s’est passé quelque chose chez Lorna Shore et, à mon humble avis, Adam De Micco, leader créatif, a trouvé en Will Ramos la pépite, l’élément manquant lui permettant d’aller plus loin dans l’excellence. Passages plus mélodieux pour taper encore plus fort ensuite (Sun // Eater), breaks en veux-tu en voilà, passages mitraillettes (cette batterie !!!), apports symphoniques judicieux, ce Pain Remains aux thématiques toujours aussi nihiliste accumule les grands moments jusqu’à l’explosif final. Bien sûr, on est parfois dans la caricature d’un style archi-balisé. Il n’y aura point de révolution, juste de l’ultra-efficacité.
Nouvelle star d’une scène deathcore en besoin de renouvellement de têtes d’affiche, Lorna Shore frappe très fort avec ce Pain Remains véritable joyau du genre faisant tout bien. En fait, pour tout dire, je crois que Lorna Shore vient de pondre un disque référence qui va marquer durablement cette scène. Et comme le groupe semble motivé pour arpenter les routes et défendre ce disque, je serai tenté de leur prédire un bien bel avenir tant ils ont tout pour eux. Dévastateur.
Tracklist de Pain Remains :
01. Welcome Back, O’ Sleeping Dreamer 02. Into The Earth 03. Sun // Eater 04. Cursed To Die 05. Soulless Existence 06. Apotheosis 07. Wrath 08. Pain Remains I : Dancing Like Flames 09. Pain Remains II : After All I’ve Done, I’ll Dissapear 10. Pain Remains III : In A Sea Of Fire