Artiste/Groupe:

Leprous

CD:

The Congregation

Date de sortie:

Mai 2015

Label:

Inside Out

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

Lurk

Note:

18/20

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Il y a parfois des albums qui arrivent à l'improviste. Tenez, Leprous, c'est un groupe que je suivais du coin de l'œil depuis quelques temps, et c'est à ce moment que le label nous propose son dernier né, agrémenté d'une jolie interview de son frontman. Et même s'il arrive à l'improviste, The Congregation se hisse a priori dans mon top des albums de l'année. 

Leprous, c'est un groupe de prog fondé en 2001 qui sort aujourd'hui son quatrième album studio, intitulé The Congregation. Pour en savoir un peu plus sur le groupe et la genèse de cet album, je vous conseille de jeter un œil à l'interview ici, et vous propose de nous jeter tout de suite dans l'album :

On commence avec The Price, le premier single paru. Dès le début, c'est très catchy, avec un riff rythmique très aéré et sautillant, et les "haha" les plus à propos que j'ai eu l'occasion d'entendre en deux décennies de vie. Intervals m'a fait aimer le chant clair, Leprous me fait aimer les "haha"… Dingue ! Il faut dire qu'Einar, le chanteur, en a dans le coffre et nous propose un chant cristallin extrêmement personnel et majestueux. Côté instrumental, les musiciens maitrisent aussi et développent des parties très dynamiques avec des temps forts et des temps calmes. 

Avec Third Law, Einar enfonce le clou et propose dès le début du morceau un changement de tonalité tout en fluidité, qui prend aux tripes par sa justesse. Toujours sur le plan vocal, on aura droit à quelques vibratos subtils tout à fait délicieux. On retrouve aussi un semblant de structure "couplet-refrain" rendant le morceau très accrocheur et favorisant cette sensation de "temps forts". 

Rewind met en place un autre des éléments qui font la particularité de Leprous, c'est-à-dire le synthé. Je n'ai jamais entendu un son aussi chiadé et chaleureux que ce qui peut être proposé sur cet album. Rewind n'en est d'ailleurs pas le meilleur exemple puisqu'il s'agit surtout d'une longue montée en puissance proposant une apogée finale intense. Mais le début de The Flood vous fera comprendre ce que je dis : il y a d'un côté les nappes aériennes, discrètes dans le fond, et de l'autre, un petit ostinato extrêmement simple mais terriblement agréable à l'écoute de par la richesse harmonique du son. Il sera repris plus tard par la guitare dans un développement d'ambiance pesante.

Et l'album continue ainsi, dans un déballage mesuré de riffs. Répétitifs et lancinants avec Triumphant, sautillants et lumineux avec Within My Fence (notez d'ailleurs une nouvelle utilisation judicieuse des "haha"). Le synthé vient poser une basse discrète, ronronnante, enrichissant le spectre sonore d'une chaleur réconfortante. Avec Red, nous sommes plus dans la mélancolie. Le chant aérien rappelle presque Ashe O'Hara (Tesseract Altered State). Là encore, la fin est très intense. Puis on arrive sur les quatre derniers morceaux qui s'enchainent dans un registre très similaire, plutôt mélancolique. Ils sont légèrement moins accessibles que le début, moins axés sur les riffs, mais plus sur la progression de l'ambiance.

En quelque sorte, cet album propose deux parties. Jusqu'à Within My Fence, il nous surprend et est très accrocheur ; puis la deuxième moitié se montre plus progressive et difficile à digérer, mais sait rester intéressante et n'ennuie pas son auditeur.

Avec cet album, je ne serai pas surpris que Leprous fasse un grand bond en avant niveau popularité, déjà bien acquise au sein de la scène prog, pour éclater dans une plus grande mesure. La richesse et l'accessibilité mêlées des morceaux permettent d'accrocher très vite tout en continuant à s'émerveiller après beaucoup d'écoutes. Un des meilleurs albums de l'année sans aucun doute, et un must pour qui aime le prog'.

 

Tracklist de The Congregation :

01. The Price
02. Third Law
03. Rewind
04. The Flood
05. Triumphant
06. Within My Fence
07. Red 
08. Slave
09. Moon 
10. Down 
11. Lower