Voilà un groupe que je connaissais sans connaître. Le genre de groupe auquel on passe devant en se disant que ce n’est pas pour soi. On voit passer le nom du groupe régulièrement mais il y a ce je ne sais quoi qui empêche de pousser la porte et voir ce qu’il y a à l’intérieur. J’ai donc décidé de toquer à la porte d’In The Woods, et bien m’en a pris, c’est peu de le dire ! Le groupe a fait peau neuve depuis le dernier album avec un nouveau label et surtout un nouveau chanteur. Pour ceux qui débarquerait (un peu comme moi en amont de la chronique), le groupe propose un bien beau brassage des styles. Black, Heavy, Doom, Prog... Après avoir écouté les deux précédents albums, on comprend bien la notion d’Avant-Garde Metal.
Pour ce nouvel opus, les afficionados ne seront pas dépaysés. Effectivement, les influences vont aussi bien du prog que vers du black atmosphérique. Difficile de cataloguer le groupe et de le caser dans tel ou tel style. The Coward’s Way commence de façon mystérieuse, ambiance Twin Peaks, puis débarque la voix suave de Bernt Fjellestad. Et là, LA claque ! Le chant est tout bonnement exceptionnel. Sa voix est ombre et rugueuse lors des growls, et d’une profondeur dingue lors des passages en chant clair. Il passe d’une voix à l’autre avec une aisance bluffante, et à chaque fois laisse transparaitre des émotions. Enorme découverte que ce chanteur. On passe de titres en titres avec des frissons à n’en plus finir. Le refrain de Moments est mélodique, mélancolique, riche et varié derrière cette apparence de simplicité. Et cette guitare en fond, un petit bijou. Si l’album se veut très mélodique et accessible (dans le sens positif du terme), on est tout de même face à un album de metal. Certaines structures plus alambiquées, des parties de guitares mordantes ou évidemment le chant death sont là pour en témoigner.
Les refrains vous prennent aux tripes comme rarement, un soin a été apporté à ce niveau c’est flagrant, les frissons ne s’arrêtent jamais ! In The Woods nous propose une immersion totale pendant cinquante minutes, durant lesquelles il sera impossible d’en décoller. Ecoutez donc le refrain de We Sinful Converge "Come Ride With Me, Come Writhe With Me. Be One With Me, You And Me. Covet Me, Give In To Me, Be Mine" il ne sortira plus de votre tête. Ce titre est incroyable, avec ses nappes de claviers typiquement progressifs, et les couplets précédents ce refrain dément. Pour poursuivre dans l’excellence, on pourra citer Master of None et ses arpèges progressifs, le pont typé pop avant le growl du pré-refrain, très sombre, avant l’envolée sublime du refrain aérien. Prenant, magique ! On retrouve moins le côté Doom des précédents albums, l’ambiance générale est plus "légère" (un mot vraiment à prendre avec des pincettes mais l’idée est là).
Quant à la production, rien à dire, tous les instruments sont mis en valeur. Le son et clair et limpide et sert parfaitement la musique proposée par les Norvégiens. Pas grand chose de plus à ajouter. Il n’y a absolument rien à jeter sur cet album. Chaque titre est une perle, l’ambiance et l’atmosphère que le groupe nous proposent sont parfaitement retranscrites. Mais encore une fois, ce chanteur, quelle découverte. Et quand une voix pareille est au service de compositions aussi classieuses (ou inversement), il en ressort forcément un album des plus aboutis.
Tracklist de Diversum :
01. The Coward’s Way 02. Moments 03. We Sinful Converge 04. The Malevolent God 05. A Wonderful Crisis 06. Humanity 07. Master of None 08. Your Dark