Avec un tel nom et une telle pochette d’album, je m’imaginais faire un tour du côté de la Californie, planche de surf à la main, cheveux au vent (non ça c’est foutu maintenant), à m’envoyer un peu de surf music dont je suis un grand amateur, oui on a tous des secrets enfouis. D’ailleurs je profite de cette fenêtre pour rendre hommage à un compositeur hors pair, mais souvent oublié, et dont la question « Stones ou Beatles » me fait hurler. A chaque fois qu’on m’a posé cette question, j’ai toujours répondu « Beach Boys » et donc Brian Wilson, fondateur et pourfendeur de cette surf music. Bon je m’égare (et ce que je pense de Brian Wilson n’est pas le sujet ici), mais si Wilson est à l’origine de ce courant musical, Hell Beach dans son style moderne ne peut s’affranchir de ces origines. Donc j’en reviens à Hell Beach et c’est assez loin de la Californie, mais dans le New Hampshire, à Manchester plus exactement que nous retrouvons nos amis, et dire que dans ce patelin les vagues ne sont pas légion est un doux euphémisme. A part un lac, pas un poil de mer en vue, bon pas de surf en vue. Pas de glisse donc mais un sacré son de punk garage rock pour bien nous foutre la patate avec une influence punk, très Green Day sous-jacente. Le groupe balance des titres très concis et courts sans fioritures, mais superbement mixés pour donner un ton à l’ensemble des plus séduisants. Pas d’intro, mais une entrée en matière des plus punchy avec Sensory Overlord où les riffs typiquement dans le style s’associent à la perfection avec la batterie et le chant pour qu’en à peine deux minutes de puissance, le groupe plante de suite le décor. Et c’est pas la peine d’attendre d’eux un quelconque ralentissement, toutes les chansons étant sur le même tempo punk. Alors oui la peur de se dire qu’on va entendre toujours la même chose est prégnante, et dès 222 on le constate car c’est assez identique de Sensory Overlord.
Le groupe se reprend dès Poison Mind, avec un son de basse plus impactant et des riffs plus marqués, ouf on repart dans une attention plus agréable. Ce titre est entrainant, mélodique avec un refrain efficace, même si, comme je le disais, adieu la surf music, quoique le rapprochement pourrait se faire. Les titres Week-end Crush et Skin On The Concrete nous renvoient vers un The Offspring période Americana, avec une sorte de punk joyeux et aérien qui devraient ravir les teenagers US. Les titres sont plus légers et se détachent de l’univers punk bourrin pour proposer un punk rock plus mainstream, mais bougrement efficace.
Et même si la recherche de l’excellence technique n’est pas l’argument principal du punk, Hell Beach essaient par moment d’avoir des riffs recherchés et entrainants, avec par moment comme sur Gory Days des incartades de claviers bien trouvés, sans en faire trop. On retrouve ces guitares travaillées sur The Fool et plus encore sur le légèrement popisant Another Bogey Breakfast. En à peine 30 minutes de garage punk qu’on pourrait destiner aux teenagers, Hell Beach m’aura accroché du début à la fin, ce qui, au regard du contexte cité au début de ce papier n’était pas gagné d’avance, moi qui attendais une sorte de surf music. Comme quoi ne jamais se fier ni à un blase, ni à une pochette. Et si l’adage qui dit qu’un cadeau bien emballé ne renferme en général qu’un contenant moyen, Hell Beach fait taire cette citation. En somme, un très bon album avec de bons brulots qui vont égayer la fin de mon été et que je conseille comme une bonne thérapie de bonne humeur.
Tracklist de Beachworld :
01. Sensory Overlord 02. 222 03. Poison Mind 04. Weekend Crush 05. Skin On The Concrete 06. Meltdown 07. Gory Days 08. Beloved Dead 09. The Fool 10. Another Bogey Beakfast 11. MTVeeling