Alors que les titres défilent, rien n’y fait : impossible de me tirer de mon profond sommeil. Goût amer particulièrement désagréable en bouche : Game Over m’a trahi. C’est d’autant plus dur quand on a tant aimé. Et bon sang, ce que je les ai aimés ! Deux premiers albums absolument impeccable -For Humanity et Burst Into The Quiet- et un troisième tout à fait réussi avaient suffi pour que le groupe monte haut, très haut dans mon estime. Si le quatrième sentait un peu le coup de mou (comprenez, à leur échelle : un album sympa, juste sympa), je m’étais naïvement dit qu’une pause de six ans -ce qui semblait tout à fait inenvisageable pour le rythme quasiment stakhanoviste du groupe- leur permettrait de revenir en forme.
Hélas, j’étais bien loin du compte. Ce Hellframes est tout simplement raté : on s’y ennuie fortement, le compte de riffs n’y est pas, le groupe n’a rien à dire. Pourtant, les premières secondes sont encourageantes ! Visions est une petite intro très réussie, à grands renforts de synthés. Étant particulièrement fan du cinéma de John Carpenter, forcément, ça me cause. Et douce illusion quand Call of the Siren commence, avec son petit riff pas trop vilain... et puis, c’est la dégringolade. Le pire étant sûrement le fait que les titres passent leur temps à se répéter, alors qu’ils n’ont pas grand chose à dire. Il y a bien quelques passages moins foireux ici et là, notamment sur le dernier titre, qui se fait un peu plus long et un peu plus inspiré aussi. Mais rien à faire : on s’endort.
Même la pochette n’a pas le charme des précédentes. Elles étaient sacrément moches mais elles avaient ce petit truc un peu naïf qui me les rendaient sympathiques. Pas cette fois. Croyez-moi, j’aurais adoré que Game Over revienne en force. Je les aime fort, j’aurais voulu dire du bien. J’ai essayé, j’ai remis l’album une bonne dizaine de fois pour être sûr mais rien n’y fait. Hellframes est foiré, voilà. Bon, les gars, je vous aime bien, j’écouterai le prochain. Mais plus jamais ça, hein !