Artiste/Groupe:

Feather Mountain

CD:

To Exit a Maelstrom

Date de sortie:

Septembre 2022

Label:

Feather Mountain

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

dominique

Note:

17.5/20

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To Exit a Maelstrom sera peut-être l’album que j’aurai écouté le plus en 2022. Et pas seulement parce que j’ai mis du temps à produire cette chronique. Non, également car il se trouve que le deuxième opus du quatuor Danois Feather Mountain est excellent. Plein, varié, progressif et pourtant très musical, To Exit a Maelstrom est autant inspiré qu’inspirant. Les bonnes influences sont multiples, Tesseract n’étant que la partie la plus visible de l’iceberg, et les insertions plus jazz, post rock et pop proposent une œuvre musicale aussi intéressante que, paradoxalement, harmonieuse.

Comme d’autres auparavant, mais de façon moins évidente que le mémorable The Oubliette de The Reticent, To Exit a Maelstrom est un album thématique qui se penche sur la maladie d’Alzheimer qui a touché le père des deux frères fondateurs du groupe, Andreas et Christian Dahl-Blumenberg. Un album très personnel donc dans lequel les sentiments sont à fleur de peau, de mélodie. Et c’est peut-être ce petit plus de d’âme qui va faire la différence entre un bon album et un album qui mérite un coup de cœur comme To Exit a Maelstrom. De l’entrée dans le tourbillon de la maladie avec August Mantra à sa sortie fatale avec Maelstrom, l’album va à sa façon, musicalement vous représenter un voyage mortel vu de l’extérieur, en exprimant tous les sentiments que les proches peuvent ressentir.

La mise en bouche progressive offerte par August Mantra, vous balance entre incompréhension et révolte Tesseract-ienne. Le titre est puissant, répétitif et musical tout en se bonifiant de ruptures rythmiques et volumique. La double ligne vocale fait ici ses premiers pour devenir essentiel en fin de titre et plus en avant dans l’album. Superbe. Beneath Your Pale Face a une approche progressive beaucoup plus douce en ouverture, plus proche de Leprous, mais qui va progressivement s’affranchir de cette modération pour pleinement laisser place aux instruments. Cette montée en puissance musicale au cours d’un morceau sera une stratégie régulièrement utilisée sur le reste de l’album. Dans le cas présent, elle servira à placer sur orbite Pariah. Le chant guttural de Andreas monte en première ligne ne laissant presque que le refrain au chant clair de Mikkel Aaen Lohmann. Il permet d’exprimer des sentiments plus violents et plus durs et donne au titre des allures de The Reticent et de Between the Buried and Me. Dans ce titre comme dans la majeure partie de cet album résolument progressif, la partie rythmique supportée par les frères Dahl-Blumenberg (Andreas à la basse et Christian à la batterie) est très visible et de qualité. La rupture avec Cloud-Headed est assez nette. Le titre reste progressif, mais avec des consonances plus groove et rock. C’est rafraichissant et mélodieux et démontre que le groupe peut maitriser et proposer dans un album résolument metal d’autres approches musicales, quand elles sont portées par la guitare de l’excellent Jens Baalkilde Andersen. Un super titre exotique et heavy à la fois. Un autre morceau de choix de l’album est Sincere. La mélancolie de ce titre me fait penser à Katatonia. C’est à la fois doux et triste, accroché à la belle voix de Mikkel, mais avec malgré tout une ligne de chant guttural qui apporte les nécessaires volume et la rugosité metal.

Comme Cloud-Headed, Bliss est différent. Plus rock et exotique, le titre a un côté caraïbéen et jazz qui apporte du fun. Rythmique en touche rapide, puis résolument changeante, et refrain plus volumineux, ce titre a un charme particulier. Air Hunger, est plus sombre, plus lourd aussi. Chargé d’incrustations sonores, ce titre instrumental semble offrir une autre vision de la folie. L’album se termine sur le long Maelstrom. Sur près de dix minutes, Feather Mountain nous donne la chair de poule avec un tristesse empreinte de solitude. La rythmique est d’abord plus martiale, plus lente, les paroles plus solennelles. Puis, sorti de nulle part, la violence s’insinue supportée par la double pédale de Christian et la voix de Andreas. Une dernière rupture permet à la mélancolie de revenir, musicale et douce, presque apaisée. C’est beau comme une libération. Un titre majeur pour conclure ma très belle découverte de 2022.

Tracklist de To Exit a Maelstrom:

01. August Mantra
02. Beneath Your Pale Face
03. Pariah
04. Cloud-Headed
05. Sincere
06. Bliss (between the buried and me)
07. Air Hunger
08. Maelstrom

 

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