En février dernier j’ai eu l’occasion de découvrir Erebe, par hasard, en première partie de Klone et Hypno5e, et malgré une totale découverte en live, j’avais été plutôt séduit par leur(s) proposition(s) musicale(s). Mais la question qui subsiste est de savoir si je retrouverai les mêmes sensations sur disque que suite à la prestation scénique ? Retour en 2022 avec leur premier album Aeon pour y répondre.

Mais avant de répondre à cette question, comme c’est un premier album, une petite présentation s’impose. Le quintette vient de Poitiers, terre de la Klonosphère, et donc le lien avec le live en question, et propose une musique qualifiée par défaut de « Post-Metal », et au grand jeu des étiquettes, celle-ci est certainement une des plus obscures… Le groupe se compose de Hugo Lavesque au chant, de Clément Letard et de Augustin Braud aux guitares, de Maxime Malingre à la basse et de Quentin Lefèvre à la batterie.

Je tiens à préciser en ouverture qu’il ne va pas être facile pour moi de vous donner une tendance ou un parallèle évident. Et ça, c’est déjà un sacré bon signe lorsque j’écoute un groupe et que je ne me dis pas : « Tiens ça ressemble à … ». Les poitevins nous proposent, nous baladent d’ambiance en ambiance, parfois progressive, parfois agressive, parfois pop, parfois planante, parfois dissonante, et tout cela au sein d’un même titre…

Il faut pouvoir digérer les titres mais une fois que vous avez les repères, c’est déjà beaucoup plus facile d’apprécier les qualités de l’album. Le piège est que lorsque l’on est dans cette démarche artistique, c’est de tomber dans le piège du « too much ». Globalement, Erebe évite cela, même si certains passages pourraient être un peu épurés, la variété des compositions permet de ne pas se lasser. Allez, si vraiment je devais me lancer dans une comparaison, ce serait Opeth pour la densité des titres, et Queen pour la démarche musicale, et encore…

En ce qui concerne les bémols, je vais mettre en premier lieu la production qui étouffe un peu l’ensemble, là où la musique d’Erebe touche parfois à une forme de grandiloquence, et des parallèles avec le sympho pourraient se faire, la production étouffe cet effet et gâche la montée en puissance. J’aurais également, mais là on touche au très personnel, un chant parfois plus agressif, ou du moins qui soit moins popisant, en particulier sur les refrains qui peuvent sonner un peu trop ReTeLeDeux à mon goût. Heureusement, c’est loin d’être la tendance générale.

Erebe propose pour un premier album, un disque bougrement ambitieux, avec des ambiances variées et qui peuvent parler à un sacré panel de Métalleux. Certains pourront dire que Erebe propose de la musique pour musiciens, certes, mais il faut leur reconnaître une capacité de composition qui confère à l’insolence pour un premier effort. Aeon est quoiqu’il en soit une base on ne peut plus solide pour construire et affiner une recette qui pour le moment est bien savoureuse mais pas à la portée de tous les palets.

Tracklist de Aeon :

01. Structures
02. Drowned
03. Solid Sky
04. Replicate
05. Sun Leak
06. Into the Earth
07. The Collector (feat. Luc Lemay)