En ce vendredi 24 février, l’ami JC et moi-même, faisons nos rebelles ! Et ouais,
nous ne sommes pas à Bordeaux devant un obscur groupe landais qui, il parait, serait le groupe de
Metal français actuel. Encore des rumeurs non fondées… Bref, c’est la
très sympathique salle du Confort Moderne qui accueille une affiche
tout aussi sympathique avec Klone, Hypno5e et Erebe. Ce sont quasiment des
releases partys pour Klone et Hypno5e, puisque les deux
groupes ont respectivement sorti un nouvel album sur ce mois de février, Meanwhile pour les Poitevins, et Sheol pour les
Montpellierains.
Erebe
C’est Erebe qui
a la lourde tâche d’ouvrir cette soirée. Ce n’est jamais chose aisée
d’ouvrir une soirée, d’autant plus lorsque l’on laisse 4m² à un
groupe pour s’exprimer. Le groupe envahit leur espace pour nous proposer leur musique et autant le
dire tout de suite ce sera une bien belle découverte.


Les petits gars d’Erebe ont
dû manger quelques kilomètres de sillon, car je peux vous assurer que leur univers est
riche et varié. Ils possèdent un savoir-faire très convaincant, peuvent
lorgner aussi bien vers le Punk, le Prog, que de la Pop, et sans détour claquer un blast des
familles. Ce quintet a déjà une maturité d’écriture tout bonnement
incroyable.
Techniquement le groupe aussi est à l’aise, la base rythmique est
hyper intéressante, et la prestation du batteur est assez hallucinante. Vous me direz
qu’avec un tel panel de jeu, il ne faut pas un manchot derrière la batterie,
mais Quentin me fait penser au batteur de Leprous tellement il est capable de rupture et de
changement de rythme. Maxime, avec une très jolie basse cinq cordes, le
complète à merveille, ils sont manifestement le ciment des délires musicaux des
jeunes Poitevins.


Augustin et Clément, les
deux guitaristes ne sont pas en reste, car eux aussi sont toujours à la recherche du point de
rupture, ils jouent avec les dissonances, sont capables d’un riff totalement assassin, et de
quelques solos bien sentis. Quant à Hugo, ils passent d’un chant
clair, qui a du style, à quelques growls bien amenés en soutien de la
musique.
En conclusion, le groupe nous propose le titre The Collector, qui
achève également leur premier effort Eon. Ce titre de dix minutes est
significatif de leur musique, on navigue dans un univers jazzy, avec quelques
touches Floydiennes, jusqu’à un final totalement écrasant,
preuve une fois de plus que le groupe sait manier les émotions et les genres. Une très
belle découverte en somme.
Hypno5e
C’est avec un plaisir non
dissimulé que je croise à nouveau la route d’Hypno5e, car des
souvenirs sur scène j’en ai quelques-uns, un concert épique au Ferrailleur en 2016,
ou bien encore mon tout dernier concert de 2020, avant de nous faire enfermer chez nous. Et c’est
un tout nouvel Hypno5e qui s’avance devant nous
puisque Pierre Rettien a remplacé Théo
Begue à la batterie et Charles Villanueva est en lieu
et place de Gredin à la basse. On retrouve bien
entendu Emmanuel Jessua au chant et à la guitare, ainsi
que Jonathan Maurois à la seconde guitare.


J’avais écouté une seule fois leur dernier
méfait Sheol, ce sera donc l’occasion d’en découvrir un peu plus sur
scène. Et le concert ouvre avec le sample de Sheol, qui sera enchaîné
avec sa seconde partie bien évidemment. Il est évident que le groupe et en
particulier M. Jessua, continue son évolution musicale vers plus de
mélodie et moins de riff rentre dedans. Les ambiances sont magnifiées au détriment
des passages plus bas direct. Ce n’est pas forcément ce que j’attendais d’eux,
mais ils ne sont pas là pour satisfaire ma petite personne, et j’appréciais un
équilibre qui a tendance à pencher plus d’un côté depuis Alba
- Les Ombres Errantes, c’est ainsi…
Le titre est plutôt bien
foutu et on retrouve l’aspect cinématographique très marqué du groupe. Seul
bémol, le passage avec un sample et juste le chant d’Emmanuel, et
là visuellement il se passe une chose assez bizarre puisque tous les musiciens
s’arrêtent et seul Emmanuel chante. J’ai eu, par plusieurs
fois au cours de ce concert, d’avoir à faire au groupe de M. Jessua,
et non plus vraiment à un groupe en tant que tel. Ce sentiment sera exacerbé au moment de
chanter Tio, où il est cette fois-ci seul en scène avec sa guitare. Je sais
qu’il est le créateur et la pièce maîtresse de ce groupe, mais je
n’avais jamais eu ce sentiment là avant…


Globalement le public aura été bien sage ce soir, même
si certains titres comme On the Dry Lake chauffe nettement plus la salle. Le groupe se
base sur ces titres clippés, et enchaîne le tout nouveau Lava From The Sky,
ou encore Tauca part II, pour le plus grand plaisir du public. En guise de conclusion, et
ce sera le seul titre issu des albums avant Alba - Les Ombres Errantes, c’est
l’excellent Acid Mist Tomorrow qui enfonce le clou et met l’ensemble du
groupe en mouvement… Enfin…
Klone
En tout cas, ce qui est certain ce soir, les patrons de
la soirée se nomment Klone, il suffit de regarder la foule pour en
être convaincu. Le groupe a mis les petits plats dans les grands, car même si la disposition
scénique reste assez dépouillée, le fait de diffuser des images en fond rajoute
forcément au spectacle. La pochette de Meanwhile sera la première
à apparaître en fond de scène, et c’est avec
l’excellent Elusive que le groupe ouvre. L’atmosphère est superbe,
et il se dégage du groupe une classe et une sérénité assez fabuleuse. Le
groupe sait que son nouvel album est une petite pépite et nous en proposera une majorité,
dont le très bon Bystander.


Mais Klone a un passé tout aussi glorieux
et nous exhume un Rocket Smoke qui nous rappelle
que Klone n’est pas exclusivement un groupe de prog et sait aussi
distribuer des fessées. L’effet sur scène est immédiat, le
bassiste Enzo (issus des excellents Uncut) ne tient
déjà plus en place, et finira dans le public en fin de
concert. Morgan, son compère de la section rythmique fera également
étalage de toute sa classe, mariant de manière admirable technique et subtilité de
frappe.
Mais les deux animateurs de scène, ce
sont Aldrick et Guillaume. Le premier semble avoir de
l’énergie à revendre et n’arrête pas d’aller chercher le public,
il est un véritable lion en scène. Est-ce qu’il y a eu un effet groupe obscur
landais ? Quant à Guillaume, il passe son concert tout sourire à
communiquer avec les premiers rangs et est lui aussi manifestement motivé !


Mais je voudrais surtout insister sur la prestation de Yann, il est un
vocaliste hors pair, qui a su comme la musique de Klone évoluer de
manière très impressionnante. Il maîtrise totalement son art et sait mettre en place
des mélodies subjuguantes qui rendent la musique de Klone encore plus
hypnotisante. La plus belle des preuves se fera sur le rappel avec une magnifique prestation sur
l'excellent Younder. Free from humankind, now we're gone
away… Manifestement…
Setlist de Klone
:
Elusive Rocket Smoke Night and
Day Sealed Keystone Gone Up in Flames Within
Reach Bystander Immersion Army of Me (Björk
cover) Nebulous Silver Gate
Rappel
: Yonder
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