Toujours dans l’idée de fêter ses vingt ans, Epica continue de gâter ses fans. Après la jolie sortie Live At Paradiso il y a à peine deux mois, le groupe nous offre cette fois-ci un EP conséquent, avec que de l’inédit ! Et pour l’occasion, ils ont fait appel à tout un tas de copains issus du milieu, afin que la fête n’en soit que plus belle. Et la liste est aussi belle et longue qu’éclectique. Ainsi on trouvera dans trente-cinq minutes de musique des noms tels que Fleshgod Apocalypse, Phil Lanzon (Uriah Heep) et Tommy Karevik (Kamelot), Jørgen Munkeby (Shining), Charlotte Wessels et Myrkur, Frank Schiphorst (MaYaN) et Björn Strid (Soilwork), Henri Sattler (God Dethroned) et Sven de Caluwé (Aborted), Asim Searah (Damnation Plan), Niilo Sevänen (Insomnium) et Roel van Helden (Powerwolf). Rien que ça.

The Great Tribulation démarre comme du pur Epica pur jus, à grand coup d’orchestrations et de chœurs. Puis arrive la tornade Fleshgod Apocalypse avec ces blasts si caractéristiques des Italiens. Les deux combos font certes dans le symphonique, mais avec une vision bien plus brutal chez les Italiens. Et le mélange est explosif, et réussi ! Refrain, chœurs, solo de guitare / clavier, tout y est, on en redemande ! Et ce qui est formidable avec cet EP, c’est que de redite il n’y en aura pas. Nous changeons de registre avec Wake the World qui démarre avec les claviers de Phil Lanzon au son délicieusement vintage. Le duo Tommy Karevik / Simone est plus commun, mais on ne boude pas notre plaisir. Entre les deux, on peut ajouter évidemment les chœurs puis le growl de Mark, ce qui fait un panel de voix conséquent. Mais le plus réussi reste cet orgue Hammond, qui détonne avec la musique du groupe. Excellent ! Arrive ensuite The Final Lullaby qui a été présente via une vidéo live, ce titre faisant parti de la dernière tournée du groupe. Eh bien c’est mon petit préféré des sept de cet EP. L’énergie folle qui s’en dégage, et ce saxophone qui régale et apporte un sacré groove à ce titre. J’ai toujours trouvé que cet instrument s’accordait parfaitement avec le metal, et ce titre ne fait que confirmer ce point de vue ! Vu la vidéo du live, vivement qu’on puisse se régaler les yeux et les oreilles lors de sa sortie en Blu-ray, ça semble tout bonnement dantesque. 

Sirens - Of Blood and Water calme le jeu avec un trio composé de Simone, Charlotte Wessels et Myrkur. Un titre féérique et doux, qui contraste sérieusement avec le reste. Sympathique et même réussi, ce qui est assez rare avec ce genre de titre. La fin avec les trois chanteuses et vraiment classe. On reprend après ce petit intermède tout en douceur, avec Death is not the End et le chant reconnaissable de Björn Strid. Et effectivement, de death il est ici question. Vous pourrez vous délecter d’un bon gros death symphonique de haute volée et bien technique. Mais ce n’est rien à côté de Human Devastation qui pour le coup ne ressemble absolument pas à du Epica. Et pour cause, c’est un titre purement death metal avec Henri Sattler et Sven de Caluwé qui viennent s’époumoner en duo. Pas de Simone, pas de chœurs, pas d’orchestration, uniquement du bon gros death qui tâche. On savait Epica friand de musique plus extrême, mais envoyer un titre comme celui-là était un pari osé ! The Miner vient clore les festivités sur une note plus atmosphérique voire mélancolique à la... Insomnium forcément. 

Avec The Alchemy Project, le groupe nous montre qu’il en a encore sous la pédale et que l’inspiration ne semble pas le lâcher. Un EP pour une fois indispensable dans la discographie d’un groupe, c’est à souligner ! Les Hollandais ont su s’entourer intelligemment et faire en sorte à la fois qu’on reconnaisse la musique du groupe ET celle des invités. Epica encore et toujours loin devant la meute.

Tracklist de The Alchemy Project :

01. The Great Tribulation

02. Wake the World

03. The Final Lullaby

04. Sirens - Of Blood and Water

05. Death is not the End

06. Human Devastation

07. The Miner