Artiste/Groupe:

Dream Theater

CD:

Train Of Thought

Date de sortie:

2003

Label:

Elektra Records

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

ced12

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Mike Portnoy, grand chambellan du Dream Theater des années 90 & 2000 jusqu’à son départ (dont on sait désormais qu’il n’était pas définitif pour le plus grand plaisir des fans), l’avait annoncé lors de la promotion du précédent Six Degrees Of Inner Turbulence : le groupe allait changer de style lors de leur prochain effort amenant une dimension résolument plus metal dont on pouvait déjà pressentir quelques éléments éparses que ce soit sur des titres comme Home ou The Glass Prison. Et le batteur ne nous avait pas menti. Ça démarre pied au plancher avec un As I Am bien solide, gros riff de guitare, batterie percutante, c’est costaud, ça le fait superbement bien et James LaBrie assure comme un chef malgré une dureté musicale inhabituelle chez Dream Theater. En près de huit minutes, DT impressionne d’entrée et surtout propose une évolution intéressante par rapport à un précédent disque plus difficile à cerner. Ainsi, avec une nouvelle corde à son arc, les américains (oui je sais James LaBrie est canadien !) se font plaisir mais pour ne pas trop perdre leur auditoire proposent un This Dying Soul plus « traditionnel » renvoyant à un DT plus classique. Il y en a ainsi pour toutes les dimensions de DT même si ce Train Of Thought reste résolument orienté metal (Honor My Father bien dense). On le sait, si Dream Theater y ajoute son inimitable patte, le groupe a ses références, d’autres servant ouvertement d’influences. Sur ce Train Of Thought, les Pantera et Metallica sont clairement de la partie et Dream Theater évolue ouvertement dans l’univers de ces deux groupes références. On y retrouve la solidité des riffs, la puissance à l’œuvre, la guitare bien nerveuse. Ce qui surprend, surtout venant de DT, c’est l’aspect parfois répétitif où on retrouve certains riffs répétés plusieurs fois ce qui reste inhabituel chez eux. Dream Theater restant Dream Theater, on trouve de longs intros mais parfois, ça frise le « branlage de manches » et on a le sentiment que les musiciens veulent épater la galerie plus que s’adapter aux morceaux et se rappeler que le solo doit apporter un plus au titre et non être un pur exercice de style. Eternel débat avec ces groupes à l’hyper technicité qui parfois tombent dans l’épate pour rappeler leur légitimité de musiciens. 

Comme pour le disque précédent, les retours furent partagés entre les fans de cette nouvelle dimension et les autres préférant l’ancien registre, celui des 90’s, qui semble bien loin à ce moment. Par la suite, et comme pour faire un effet balancier, DT proposa une dimension plus progressive avec Octavarium ouvertement inspirée d’un Pink Floyd. Ainsi, confirmation fut faite que Mike Portnoy et John Petrucci avaient toujours un coup d’avance alternant avec talent et classe entre leur facette progressive et metal. Où on peut voir que chez DT, il y avait une vision plus globale de leur carrière et que l’ambition musicale bluffante sur certains titres était à l’œuvre sur tous les aspects du groupe. Bien sûr, je persiste avec mes réserves sur l’aspect parfois trop technique, ce sentiment de toujours plus et ce ressenti de musique pour musiciens forcément excluante pour les non-initiés. Certes, ici, ce Train Of Thought incarne paradoxalement un Dream Theater plus épuré dans ses structures, presque simpliste. A leur échelle de valeur bien sûr car cela reste du haut niveau. Définitivement des doux dingues ces gars. Et une sacrée association de génies dont l’apport à la musique n’aura cessé d’impressionner (et continuera je n’en doute pas) et dont on pressent que le temps ne fera qu’accentuer l’aura culte autour de ce groupe exceptionnel.

Tracklist de This Dying Soul :

01. As I Am
02. This Dying Soul
03. Endless Sacrifice
04. Honor My Father
05. Vacant
06. Stream Of Consciousness
07. In The Name Of God

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