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Dream Theater
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C H R O N I Q U EOn ne va pas feindre la surprise, Dream Theater, comme souvent, nous présente un DVD témoignant de sa dernière tournée en date, celle-là même (à peine terminée) consacrée à l'album éponyme sorti en 2013. Accélération de cadence : le quintet avait jusque-là illustré une tournée sur deux. Alors qu'on aimerait bien voir certains groupes faire preuve de plus de générosité en la matière, on ne saurait faire ce reproche à Dream Theater car, si je compte bien, il s'agit de son huitième concert à voir le jour en vidéo... le précédent étant sorti il y a tout juste un an ! Maintenant, sachant que toutes les productions audio-visuelles du combo ne se valent pas, il s'agit de déterminer si ce Breaking The Fourth Wall se range du côté des bons ou moins bons DVD sortis par ces messieurs. D'un point de vue "qualité son, image, concert, réalisation etc.", mes shows préférés sont Live at Budokan et Score. Je n'ai pas prêté grande attention au Live at Luna Park sorti l'année dernière mais le peu que j'en ai vu m'a semblé correct (sans être époustouflant) et - heureusement - de bien meilleure qualité qu'un certain Chaos in Motion de sinistre mémoire. Bonne nouvelle, la production qui nous intéresse aujourd'hui s'avère encore un cran au-dessus de la précédente, notamment au niveau du son. Cela dit, si ce Live from the Boston Opera House ne manque pas d'atouts, il n'est pas parfait pour autant. C'est parti pour les détails. Premier bon point : contrairement à beaucoup de sorties récentes, Breaking The Fourth Wall est agréable à regarder car le montage n'est pas abrutissant. J'ai un vrai souci avec les concerts où les plans n'excèdent pas une ou deux secondes et je suis content que ce ne soit pas le cas ici. Les changements de caméra sont fréquents mais cela se fait à une cadence raisonnable. En plus, le concert est bien filmé et l'image est de bonne qualité. Visuellement, il n'y a donc aucun problème à signaler. Autre bon point : James LaBrie. On ne s'étonne pas que les zicos de Dream Theater soient de véritables monstres dans leurs domaines respectifs, mais on sait que le chanteur n'a pas toujours été à la hauteur de la barre placée par ses camarades de jeu. Là, il faut le reconnaître, Mr. LaBrie chante très bien. Je crois que cela fait déjà depuis un bon moment que les prestations du vocaliste sont bonnes (ou moins inégales que par le passé) et ce DVD confirme cet état de fait. Il y a bien quelques passages sur lesquels il est moins à l'aise mais vu les lignes de chant en question et la durée du concert, je ne lui jetterai pas la pierre. Pour ce qui est du son, c'est pas mal mais perfectible. En stéréo (je n'ai pas de home cinema), c'est assez fort et puissant mais certains passages manquent de clarté, la faute à un mix pas toujours propre ou équilibré. Alors que la plupart des instruments ressortent bien, c'est la basse de John Myung qui est la grande perdante. Sur les passages les plus posés, on l'entend bien, mais dès que la musique s'emballe, elle est mangée par le reste. Mais la grosse déception intervient, pour moi, au moment de l'orchestre. Oui, toute la fin du concert comprend un orchestre symphonique et une chorale mais on les entend tellement peu que c'est très frustrant. Sur les passages calmes du morceau Illumination Theory, où les gars de Dream Theater posent les instruments, c'est classe. Le reste du temps, c'est très décevant. Les samples de Jordan Rudess auraient largement fait l'affaire. Je ne sais pas si ça sonnait mieux dans la salle mais, sur le DVD, c'est raté. Le show : c'est du Dream Theater, ce qui veut dire que ce n'est pas la grosse fête et que le combo est assez statique. Mais le groupe, aussi concentré soit-il, semble prendre du plaisir. LaBrie, sans être le frontman du siècle, fait bien le job et Mike Mangini s'éclate sur certains passages, surtout en début de concert (notamment sur The Shattered Fortress où il se lâche bien sur sa batterie). Après, il semble plus concentré. C'est, à mon sens, une des différences principales entre Mangini et Portnoy. Je trouve l'ancien batteur plus showman et donc plus fun à regarder. Mais Mangini fait du très bon boulot même si, à de rares occasions, je le trouve en dessous de son prédécesseur (c'est flagrant sur la fin de Finally Free). Les bonus : c'est vraiment histoire de dire qu'il y en a. Une galerie photo, et deux courts films des illustrations ou animations projetées sur écran pendant les morceaux Enigma Machine et Illumination Theory... et c'est tout. C'est plié en une dizaine de minutes. Ceux qui avaient imaginé qu'ils allaient avoir plein de choses intéressantes à se mettre sous la dent (espoir plus ou moins conforté par le fait qu'il y a deux DVD) devront se faire une raison. Verdict : nous sommes en présence d'un DVD globalement bon. Le visuel est à la hauteur, le son n'est pas parfait mais reste honorable (en dehors des parties avec orchestre) même si je n'en suis pas fan. Le show est bien généreux (deux heures et quarante minutes) et la setlist apporte suffisamment de variations par rapport aux sorties précédentes pour intéresser le fan. J'aime beaucoup Mangini mais je continue à préférer le charisme et l'aisance de Portnoy qui manquent un peu (à mon sens) à cette mouture de Dream Theater. Je regrette également que le show soit coupé en deux (avec un premier DVD ne contenant que les huit chansons du premier acte) mais si c'est pour garantir une meilleure qualité, il faut probablement l'accepter.
Tracklist de Breaking The Fourth Wall : DVD 1 (Act 1) : 01. The Enemy Inside DVD 2 (Act 2, Encore & Bonus) : 01. The Mirror Bonus : 01. Enigma Machine (visuals) Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! | |||||||||||||||||