Artiste/Groupe:

Diablo Swing Orchestra

CD:

Pacifisticuffs

Date de sortie:

Novembre 2017

Label:

Spinefarm Records

Style:

Metal Avant-Gardiste

Chroniqueur:

Florentc

Note:

19/20

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En voilà un album qui a mis du temps à pointer le bout de son nez ! Plus de cinq ans après l'excellent Pandora's Pinata, les doux dingues suédois de Diablo Swing Orchestra (DSO pour les intimes) reviennent avec un quatrième opus, Pacifisticuffs. Maintes fois annoncé et maintes fois reporté, on n'y croyait presque plus. D'autant plus qu'au vu des trois premiers albums (en gros, trois merveilles), les fans, et moi le premier, l'attendaient forcément de pied ferme. C'est donc, enfin, en cette fin d'année 2017 que nous pouvons découvrir le nouveau-né dont il est question. Fait marquant niveau line-up, Annlouice Loegdlund a quitté le navire pour être remplacée par Kristin Evegård. Et là, on était en droit d'être un tantinet inquiet, tant son timbre correspondait parfaitement au groupe et participait à la réussite des différents opus. Rassurez-vous, l'inquiétude sera de courte durée...

On commence avec Knucklehugs (Arm Yourself With Love), qui a été choisi comme premier single. Choix assez étonnant car il s'agit du titre le plus court de l'album, parfait pour introduire l'album mais en tant que single, on peut rester sur sa faim. Le titre en lui même... ben c'est extra ! Un mélange toujours improbable de différentes voix, un rythme effrené sous acide, violoncelle, cuivres à outrance, puis break à coup de banjo et intonation folk country façon Johnny Cash. Ca part dans tous les sens, mais c'est ça qui est bon ! Surtout que, après une tonne d'écoutes, il s'agit pour moi du titre le plus faible (enfin, plutôt le moins excellent) de l'album. Le reste n'est qu'une succession de joyeuses pépites. Vous allez voyager à travers les époques et les continents. The Age Of Vulture Culture commence calmement, toujours avec l'inspiration musique classique, avant de partir au Mexique faire la fête. C'est dansant, déjanté, et tellement fabuleusement construit. Un joyeux bordel d'une cohérence absolue. En témoigne le refrain, imparable. 

Superhero Jagganath vous fera apprécier les prouesses vocales de Kristin Evegård, son timbre et sa théâtralité. Aucun doute, la recrue est aussi exceptionnelle que ses petits camarades de jeu. Encore un titre qui mélange une musique qui vous transporte à proximité des vahinés pour, et quelques secondes plus tard, revenir sur des accents jazzy, rock, classiques, latinos... quel bonheur ! Lady Clandestine Chainbreaker est envoûtante et propose une envolée sur le refrain fort intéressante, un peu à la manière d'une Liv Kristine. Le solo de trompette est à pleurer, les autres cuivres également, le mariage frôle la perfection. Et lorsque l'on parle de perfection, on pense immédiatement à Jigsaw Hustle. Du Diablo Swing Orchestra avec une grosse touche disco seventies. Une basse énorme (comme souvent sur l'album d'ailleurs) et une montée en puissance jusqu'au refrain... quelle classe ! Les fans auront certainement découvert ce titre il y a quelques temps déjà, le groupe ayant sorti une ébauche de ce titre il y a bien deux ans de cela. Et depuis, on trouve pas mal de vidéos live du titre sur le net. Le titre est remanié, et c'est un régal. Interruption est un énième chef d'oeuvre. Débutant comme un morceau jazz des années 30, lancinant, il décolle pour virevolter vers un metal flamboyant et revenir tel un boomerang dans les années 30. La la performance vocale est une nouvelle fois époustoufflante. Pour aérer le tout, l'album est parsemé de quelques interludes, à l'image de Cul-De-Sac Semantics, qui permet en une petite minute de se balader dans le Paris du début du siècle. Ce petit intermède nous amène habilement et délicatement vers Karma Bonfire, qui pourrait se définir entre un mélange de jazz version Nouvelle Orléans et une BO déjanté d'un film musical (Les Noces Funèbres par exemple). Pour conclure ce voyage de quarante-cinq minutes, un autre titre jazzy-doom (oui oui) avec Climbing The Eyewall. Le riff de guitare assez plombé fait penser à du doom (ce n'est pas Cathedral ou du Candlemass non plus, hein), les choeurs gospel quant à eux nous amènent à un jazz funéraire que l'ont pourrait trouver à la Nouvelle Orléans encore une fois. 

Vous l'aurez compris, Diablo Swing Orchestra c'est quatre albums, quatre chefs d'oeuvre. Une nouvelle fois le groupe mélange tout : metal, rock, jazz, classique, musique latino, disco, en proposant un tout d'une grande cohérence. Les parties de cuivres semblent encore plus présentes que par le passé, avec une maitrise absolu des instruments. Même si la recette ne change pas dans le fond, on ne peut pas être lassé par tant de talent. L'attente justement aura été une très bonne chose, tant la créativité est au rendez-vous. FA-BU-LEUX !

 

Tracklist de Pacifisticuffs:

01. Knucklehugs (Arm Yourself With Love)
02. The Age Of Vulture Culture
03. Superhero Jagganath
04. Vision Of The Purblind
05. Lady Clandestine Chainbreaker
06. Jigsaw Hustle
07. Pulse Of The Incipient
08. Ode To The Innocent
09. Interruption
10. Cul-De-Sac Semantics
11. Karma Bonfire
12. Climbing The Eyeball
13. Porch Of Perception