Artiste/Groupe:

Circus Maximus

CD:

Havoc

Date de sortie:

Mars 2016

Label:

Frontiers Records

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14/20

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Circus Maximus est un groupe surprenant. Après un premier album très bien fait mais qui laissait transparaître bien trop clairement ses influences (Dream Theater et Symphony X), les Norvégiens m'avaient bluffé avec leur second opus, Isolate. Le style n'était pas radicalement différent de celui pratiqué sur leur premier chapitre, mais les compos étaient plus personnelles et classes. Puis est arrivé le troisième disque : Nine. Encore une belle surprise... avec un virage plus mélodique et accessible totalement maîtrisé ("l'album de la maturité", diront certains). Quasiment quatre ans ont passé depuis et voici enfin la nouvelle production du combo nordique. Celle-ci se nomme Havoc et vous savez quoi ? Circus Maximus va encore vous surprendre ! Mais allez-vous aimez ça ? Pas impossible mais pas gagné non plus...

Je ne vais pas tourner autour du pot, les premiers extraits qui nous ont été livrés par le label avant l'arrivée de l'album m'ont quelque peu déçu. Et je peux globalement en dire autant pour ce qui est de la première écoute de Havoc dans son intégralité. Mes attentes étaient-elles trop grandes ? Probable. Certains effets d'annonce y seraient-ils pour quelque chose ? Pas impossible. Je me souviens notamment d'une interview faite au PPM Fest en 2013. Michael Eriksen m'avait dit ce jour-là que le groupe avait commencé à travailler sur leur prochain album et qu'il serait plus metal. A l'écoute de Havoc, ce n'est franchement pas flagrant. Il nous avait également appris qu'une suite de la chanson Glory Of The Empire (album 1st Chapter) était en préparation... Là encore, on peut se demander ce qu'est devenu ce projet. L'une des compos de ce Havoc est-elle le résultat de ce travail ? Si c'est le cas, je n'ai pas su la dénicher. Mais ce n'est pas bien grave et surtout pas le plus important. Parlons plutôt du véritable contenu de ce quatrième effort.

La première chanson n'est autre que la mid-tempo The Weight, le premier extrait à avoir filtré sur la toile. Pas mal du tout. Jolie mélodie sur le refrain et un excellent solo... c'est ce que je retiens avant tout. La voix d'Eriksen est toujours impeccable, le travail des musiciens au diapason et la production est de qualité, avec un mix bien équilibré qui permet de profiter aussi bien de la guitare (plus discrète qu'à l'accoutumée) que de la basse ou des claviers. Pour en revenir au morceau, il est chouette mais pas renversant non plus. Le riff n'est pas plus mémorable que ça et, comme chanson d'ouverture, le Cirque a déjà prouvé qu'il pouvait faire plus scotchant.
Si vous avez guetté comme moi, l'arrivée des extraits de cet album sur le net, vous savez que la deuxième vidéo partagée par le label est celle de la chanson titre. Là, ça "bastonne" (terme à prendre avec des pincettes, on parle de Circus Maximus, hein) déjà un peu plus. Le titre est surtout très différent de tout ce que le groupe nous a proposé depuis ses débuts. Une surprise donc... avec une énergie metal plus moderne, une ambiance plus sombre, un riff plus méchant, un effet sur la voix. Le couplet me fait penser à du Marylin Manson. Le solo est très "heavy metal" dans l'esprit... avec un petit déluge de notes qui va faire plaisir aux amateurs de shred. J'aime bien l'idée, l'énergie, l'effet de surprise... Beaucoup moins la chanson, malheureusement. Voilà, c'est totalement subjectif, bien sûr. Mais ce type de mélodie, ce genre de metal ne correspond pas trop à mes attentes ou ce que j'aime chez ce groupe.
Courant février, quinze jours après la découverte de cette chanson, on nous en a offert une troisième : Pages. Plus classique, pas mal... avec un esprit qui peut rappeler le Dream Theater de la période Awake. De jolies couplets et ambiances sont proposées... Mais le refrain manque d'accroche et l'ensemble, même s'il me plait bien (et plus que Havoc), ne me donne toujours pas de frisson. Point de coup de foudre à l'horizon. Que se passe-t-il ? Cet album va-t-il vraiment se résumer à cela ? N'a-t-il rien de plus satisfaisant à offrir ? Si. Ouf.

Comme je l'ai dit, la première écoute n'a pas provoqué, chez moi, un enthousiasme débridé. Mais suite à cela, plusieurs écoutes se sont succédées... et voilà que Havoc a finalement réussi, petit à petit, à me faire tomber sous son charme. Pas complètement non plus, il ne s'agit d'un revirement total de situation... mais quand même, j'ai été obligé de revenir sur mes premières impressions. Une fois les quatre premières pistes passées, ce quatrième opus de Circus Maximus (trop de "us" pour une seule phrase, j'en conviens) montre un visage plus mélodique et renoue avec des morceaux à la croisée des chemins entre prog, metal et pop... un peu comme c'était le cas sur certaines pistes de Nine. Et là, on a de belles choses. Quand les Norvégiens explorent leur facette plus sensible et mélodique, en prenant soin de créer de belles ambiances (joli travail de Finbraten aux claviers) et de se poser lors de breaks qui n'hésitent à prendre leur temps, ça donne des pistes très réussies comme Flames ou Loved Ones. Les refrains sont forts, les soli de Mats Haugen cristallins (en plus, il se permet quelques petites pauses en son clair très séduisantes), Eriksen nous prend par les sentiments... et ça marche. On se retrouve avec des compos qui rappellent le style de chansons comme Reach Within ou Last Goodbye sur l'album précédent. La progressive et mélancolique After The Fire qui dépasse les huit minutes s'avère être une compo intéressante et bien construite. Même remarque pour la plus optimiste et enlevée Remember (au clip assez sympa et original, en plus). En revanche, le final offert par Chivalry, malgré de très bons moments, me laisse un peu plus sur ma faim. Le thème de conclusion est répété quelques fois de trop et je me dis que les (presque) huit minutes du morceau ne sont pas complètement justifiées. La chanson reste agréable mais il ne s'agit pas, à mon sens, d'un épilogue monumental.

Après un certain nombre d'essais, Havoc a réussi à gagner des points et ne se révèle finalement pas aussi décevant que je le pensais. Pour autant, je trouve que le niveau d'albums comme Isolate et Nine n'est pas égalé et, par conséquent, je ne suis pas totalement conquis... Avis personnel qui ne sera sans doute pas partagé par tout le monde. Très convaincant dans ses moments les plus mélodiques, un peu moins sur les compos heavy, ce quatrième opus a besoin d'être écouté plusieurs fois afin d'être apprécié à sa juste valeur et, bien qu'il soit imparfait, demeure un disque intéressant et globalement plaisant. Pas la grande claque que j'attendais mais un bon album que je réécouterai avec plaisir en attendant mieux. 

Tracklist de Havoc :

01. The Weight
02. Highest Bitter
03. Havoc 
04. Pages
05. Flames
06. Loved Ones
07. After The Fire
08. Remember
09. Chivalry