Quelle déception que ce nouveau Blood Incantation ! Déception quand je découvre qu’il ne s’agit que d’un EP et déception plus importante encore quand j’écoute cet EP tant il est bon ! Bon ? Que dis-je ?? Exceptionnel oui ! Vingt petites (mais grandes !) minutes qui passent comme l’éclair. Je suis ainsi immensément déçu car j’en voulais plus, beaucoup plus même.   

Blood Incantation, qui n’en finit pas de tuer le game, nous émerveille une fois de plus avec deux compositions incroyables, denses, l’une, Obliquity of the Ecliptic, totalement dévouée à ce death metal magnifique qu’ils renouvellent avec un talent insolent en s’appuyant sur les gloires d’antan, l’autre, Luminescent Bridge, totalement ambient, atmosphérique et profonde, trip cosmique garanti. 

Le groupe possède tout ce dont peut rêver un groupe de death metal, la brutalité inhérente au style, une technique impeccable, un sens de la mélodie juste qui manque drastiquement depuis Chuck Schuldiner et une intelligence suprême dans le song-writing qui lui permet d’aérer ses morceaux de breaks, longs passages instrumentaux, moments d’extase et d’évasion quand la violence se tait et que tout n’est plus que nappes synthétiques et solis magnifiques. C’est exactement tout ce que nous retrouvons dans Obliquity of the Ecliptic et ses presque neuf minutes magistrales, un condensé encore amélioré de tout ce savoir faire qui élève clairement le genre et laisse toute la concurrence loin derrière.

Luminescent Bridge quant à elle montre l’autre facette du groupe, celle de l’audacieux Timewave Zero, entièrement dédiée au rêve, à l’introspection, au besoin d’ailleurs, presque dix minutes loin du monde, d’une quiétude délicieuse, toute en beauté, direction les confins...vers l’infini et au-delà.

Deux morceaux, à peine vingt minutes de musique et Blood Incantation en dit plus sur cet EP que beaucoup d’autres en vingt ans de carrière. C’est jouissif et c’est frustrant, trop bon mais tellement trop court.