Nous sommes en 1995 et l’industrie musicale métal est trustée par les Guns n’Roses, Metallica, Aerosmith ou encore Bon Jovi (euh non pas trop là) et par tout le mouvement grunge emmené par Nirvana, Soundgarden et consorts. Et là un ovni débarque dans nos boutiques : Opium For the Masses par Bad Moon Rising (B.M.R.). Déjà choisir le nom d’une chanson du géant Creedence Clearwater Revival comme nom n’est pas un exercice aisé et ne manque pas de culot. Le groupe est composé de Kal Swann au chant, Ian Mayo à la basse, Jackie Ramos à la batterie et surtout Doug Aldrich encore « débutant », mais bougrement doué à la guitare, et on comprend vite qu’ils ne viennent pas pour enfiler des perles.
Si c’est le cinquième album du groupe, c’est pourtant avec celui-ci que le groupe se fait connaitre en Europe et en France, la production ayant mis les moyens pour ces derniers en allant jusqu’à leur faire faire la première partie de la tournée Balance tour de Van Halen.
Dès les premières notes on comprend qu’on n’a pas à faire à des enfants de cœur. Ça bastonne d’entrée avec Belligerant Stance et, hormis quelques moments plus calmes, c’est toujours plein pot. De Monkey à Holy War en passant par Godforsaken ou Union, à chaque fois le talent d’Aldrich transpire de partout. La production du disque est propre, c’est frais et novateur, tout y est dans chaque compos.

Le groupe nous propose aussi deux ballades, Into the Pit et Summer Rain dans la lignée de ce que les meilleurs groupes de ces années peuvent proposer. C’est travaillé, mélodique, des morceaux à damner un saint avec des refrains entrainants et toujours cette guitare qui fait des merveilles.

Avec Opium for the Masses et une production enfin à la hauteur du groupe, Bad Moon Rising avait tout pour s’imposer comme un très bon groupe de métal. La sortie du CD en France était même accompagnée d’un EP 4 titres composée entre autre des excellents River Runs Red et Free.
Malheureusement pour certains (et heureusement pour d’autres), Doug Aldrich quitte le groupe juste après cet album et la tournée pour aller faire parler la poudre chez Dio, Whitesnake et les Dead Daisies avec le succès qu’on lui a connu. Les autres membres du groupe sont tombés quant à eux dans un quasi anonymat, malgré de belles performances avec B.M.R. Le groupe ressortira bien deux best of en 1999 et 2005, mais l’histoire était déjà finie depuis longtemps laissant certains d’entre nous sur notre faim et les fans inconsolables.