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Ayreon![]()
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C H R O N I Q U EAyreon est enfin de retour ! Le projet le plus célèbre de Monsieur Arjen Anthony Lucassen aura mis presque six longues années à accoucher. Entre-temps le géant Hollandais n'aura pas perdu son temps (ce n'est pas dans les gènes du bonhomme de se reposer) en sortant un nouveau projet sous le nom de Guilt Machine, un deuxième album de Star One et enfin l'an passé son projet solo. Rien que ça, excusez du peu ! Il était donc temps de donner un successeur au génial 01011001. Quant on connaît la qualité de composition du gars, et les invités prestigieux qu'il a su avoir dans ses rangs, inutile de dire que l'idée d'un nouveau Ayreon est toujours attendu avec impatience. D'autant plus qu'il n'a pas tardé à annoncer qu 'aucun des chanteurs et chanteuses de ce nouvel opus n'avait déjà participé à un de ses albums. Ca a donc commencé à titiller pas mal de monde. Car il faut commencer à chercher pour trouver des artistes novices chez Ayreon ! La liste est donc tombée, et encore une fois le père Lucassen a su s'entourer de bons, voire de très bons, et surtout encore une fois tous issus de styles vraiment différents, laissant ainsi la place à l'éclectisme, et aussi bien à la jeunesse qu'à l'expérience. C'est donc JB (Grand Magus), Sara Squadrani (Ancient Bards), Michael Mills (Toehider) , Cristina Scabbia (Lacuna Coil), Tommy Karevik (Kamelot, Seventh Wonder), Marco Hietala (Nightwish, Tarot) et John Wetton (Asia, King Crimson) qui seront de la partie niveau chant. Niveau instruments on aura droit à un joli trio de claviers avec Rick Wakeman (Yes), Keith Emerson (Emerson Lake and Palmer) et Jordan Rudess (Dream Theater), Steve Hackett (Genesis) à la guitare, Michael Mills (Toehider) au bouzouki irlandais et Troy Donockley (Nightwish) pour les parties celtiques (Whistles, Uilleann pipes). Ajoutez à cela les acolytes habituels que sont Ed Warby à la batterie et Jeroen Goossens aux instruments à vent et le compte est bon. Franchement, ça a une nouvelle fois de la gueule ! Lucassen a ainsi simplifié les choses avec simplement sept chanteurs, dix de moins que le précédent. Au niveau du thème également, si habituellement Ayreon = science-fiction, cette fois-ci le thème se veut être le monde réel, en gros un génie autiste qui cherche à résoudre la théorie du tout, drogué et manipulé par son père, et poussé par son mentor, son professeur. Une chose est sûr, il vous faudra un très grand nombre d'écoutes avant de pénétrer dans l'univers de The Theory Of Everything. Alors certes, c'est en général le cas avec Ayreon et plus généralement dans le progressif ; sauf que là de par le découpage si particulier de l'album, la première écoute pourrait vraiment en rebutter plus d'un. Toutes ces parties (même si le tout s'écoute d'une traite comme quatre titres) ne permettent en aucun cas d'avoir un fil conducteur, des mélodies et des thèmes que l'on retrouve (hormis les trois parties de The Theory Of Everything) et que l'on retient. Rien à voir avec les deux derniers Ayreon donc, beaucoup plus directs de par un schéma classique. Il faudra donc s'armer de patience, mais le jeu en vaut largement la chandelle ! Malgré toutes ces "mises en garde", les aficionados de Ayreon ne seront pas dépaysés car on reconnaît dès la première seconde la patte Lucassen et ses claviers magiques. Le gros point fort de cette oeuvre est d'avoir réussi à faire cohabiter ces voix d'univers si différents, qui a priori n'ont rien à voir. Et pourtant ça fonctionne à merveille. Des grands moments il y en a à la pelle. The teacher's Discovery avec un trio formé de Marco Hietala, JB et Tommy Karevik est court mais déjà intense. Quant à l'instrumentale Progressive Waves, elle est absolument démente. Arriver à mélanger parties celtiques (merci Troy Donockley) avec une section archi prog grâce à l'utilisation du modular moog de Keith Emerson est bluffant. (pour ceux ne connaissant pas le modular moog, voici une petite video : http://www.youtube.com/watch?v=NpgS9prNZT4 ) . Pour continuer dans les réussites, citons Diagnosis avec un John Wetton et une Cristina Scabbia très convainquants. On retrouve de nombreux passages folk et/ou celtiques ( The Rival's Dilemma, Progressive Waves, Potential, l'excellent Magnetism, le très Blackmore's Nightien Mirror Of Dream, Quid Pro Quo ), combinés à tout ce qui fait le charme d'un bon Ayreon, à savoir les parties de claviers, toujours passionnantes et jamais prétentieuses (Quantum Chaos, The Prediction). Pour finir je citerai au hasard Transformation, Collision, Magnetism, et The Parting comme d'indéniables réussites sur la deuxième partie de l'album. Les invités ont vraiment travaillés sur l'émotion, on les sent concernés par ce qu'ils chantent, c'est un régal. Arjen Lucassen aura vraiment mis du coeur à l'ouvrage afin de créer ce noueau chapitre de son projet Ayreon. Encore une réussite, une de plus. Si à la première écoute j'étais clairement sceptique, au fil des écoutes la magie opère pour ne plus partir, bien au contraire. A chaque écoute on découvre une nouveauté passée inaperçue l'écoute prédécente. Impossible de dire s'il est meilleur ou moins bon que 01011001 (qui pour moi reste encore à ce jour un must du genre, avec The Human Equation), mais la certitude d'avoir une nouvelle fois un travail d'orfèvre entre les mains. Passé l'effort de la première écoute, ce The Theory Of Everything prend son envol. Une oeuvre à écouter au casque, et forcément d'une traite sans zapper (bref un album taillé pour l'écoute sur support vinyle). Tracklist de The Theory Of Everything : CD 1 PHASE I: SINGULARITY (23:29) 01. Prologue: The Blackboard 12. The Consultation PHASE III: ENTANGLEMENT (22:34) 01. Fluctuations 10. Mirror Of Dreams Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! | |||||||||||||||||