Allez Chéri, viTE, viTEE, viTEEE ... on prépare les affaires.

Les bouchons auriculaires, les petits billets pour les grosses bières, le plein de gaz "Poutinien", les chaleureux t-shirts noirs, le toujours envahissant téléphone chargé pour les photos..
La liste est grave longue, car il ne faut rien oublier de manière à profiter au maximum du moment.
Car on file à la ville, à la grande ville, assister à THE concert d’Arena.
Eh oui, on s’en pourlèche les babines à l’avance.

Il faut préciser qu’un déplacement de ce type vers la ville, demande aux bouseux de mon espèce, une organisation et une logistique sans faille..
Dégoter les billets, planifier une journée de RTT en amont pour amortir le déplacement, amadouer le boss pour glaner une journée de télétravail histoire de récupérer cool le lendemain matin en chaussettes devant la tasse de café, la souris molle.

Alors nous y voilà immergés dans la grande ville, tout, tout, beaux, fagotés de frais, une bière à la main, la jolie dame de l’autre, dans une petite salle bien noire, bien sympa, sous les meilleurs hospices donc ... à attendre tranquillement les messies.
Tiens, tiens, du côté du merchandising, ils sont bizarres ces t-shirts... je ne connais pas ces symboles de formules scientifiques apposés sur ces fringues en vente.
Mince ça respire sévère le nouvel album passé inaperçu à travers les limbes obscurs de l’actualité ...
Et tiens encore pire, voici maintenant l’arrivée dans la zone du merchandising, d’un musicien toujours aussi inconnu ... qui fait naitre de terribles questionnements

Ou la la, chéri va passer pour un gros bouffon, lui qui se targuait presque de tout connaitre d’Arena.
Et bien à l’avenir, il devra se résoudre à faire moins le bô.
En effet le groupe vient de recruter un nouveau chanteur ... depuis maintenant deux longues nouvelles années.
Oui, chéri s’est bien déchiré encore cette fois.

Passons, et découvrons à l’occasion de ce concert, le nouvel Opus d’un groupe vénéré de ses fans et pourtant injustement si peu connu, The Theory of Molecular Inheritance, ’’TToMI’’ pour les intimes.

Quand Arena est arrivé sur la scène du rock progressif en 1995 avec son premier album triomphant, Songs From the Lions Cage, ils avaient tout dégommé.
Ils avaient déjà trouvé leur son propre, si propre, un pur mélange de rock progressif des années 1970, de hard rock avec un soupçon de Marillion des années 80. C’était une manne tombée du ciel pour de nombreux proglover affamés.
Les deux seuls membres qui restent de cette époque sont Sir Clive … Je veux dire le claviériste Clive Nolan (Pendragon, Shadowlands, Casino) et le batteur Mick Pointer (ex-Marillion).

The Theory of Molecular Inheritance, est donc le premier album d’Arena avec le chanteur vétéran, Damian Wilson (ex-Threshold, Ayreon, Headspace) remarquablement bien installé derrière le micro. Alors, alors hein, comment s’intègre-t-il alors ?
Comme une feuille de mâche dans une salade italienne, en symbiose avec les poivrons, je dirais. En Damian, ils ont maintenant le chanteur le plus polyvalent de leur carrière longue de 27 ans.
En considérant que son prédécesseur était l’incroyable Paul Manzi, c’est vraiment un éloge. Sur l’album et encore plus en live, Damian Wilson est tout simplement sidérant, époustouflant et il apporte une touche de modernité.

Avec ce TToMI, je me suis pris une sérieuse claque, de l’ouverture incroyablement lourde de l’album, et vraiment très rockée Time Capsule où la voix montante de Damian Wilson conduit l’auditeur à travers un labyrinthe sinueux entre des mélodies entrainantes et les merveilleux soli de guitare de John Mitchell (Lonely Robot), jusqu’au morceau de clôture épique Life Goes On.
D’ailleurs, quel toucher de guitare ce John Mitchell, c’est la classe totale.

On se doit également de remercier le bastonneur Mick Pointer, le batteur facétieux, dont la performance sur TToMI est tout simplement stellaire. Jamais le batteur le plus équilibriste du monde prog, mais ici il sonne bien, serré et groovy à la fois.
Avec l’incroyable Kylan Amos à la basse, ils forment une formidable section rythmique.
Oh, et Sir Clive alors ? Ben, il est génial. Mr Nolan est l’un des claviéristes et paroliers préférés de tous les temps par la mouvance prog.

Ce The Equation, pourrait devenir le nouveau classique d’Arena avec l’intemporel Crying For Help Part I-VIII.

Ce Time Capsule, à la rythmique presque doomesque, devrait vous ravir également.

Je vous laisse dégotter un The Heiligenstadt Legacy qui frise la perfection frissonnante, je ne vais pas tout faire non plus...

J’ai oublié de mentionner que The Theory of Molecular Inheritance est un album concept !
Et les albums conceptuels, parfois on les adore !
Nombreux considèrent Metropolis Part II – Scenes From a Memory de Dream Theater, le classique Operation : Mindcrime de Queensryche et Similitude of a Dream de The Neal Morse Band comme les meilleures musiques Rock Prog jamais enregistrées.
Et maintenant, je vous invite à ajouter TToMI à cette collection élitiste très serrée.

C’est tout simplement génial et, dans un monde parfait, équitable, lumineux et juste, il devrait être en tête des classements des meilleurs albums tous secteurs confondus.

Ce n’est rien de moins que spectaculaire, qu’Arena puisse créer un ultime chef-d’œuvre après dix albums studio et 27 ans de carrière.
Et leurs concerts, le sont tout autant, simples, magiques, uniques et purs.

Et pas grave, si sur ce coup-là, le diable bleu, restera à jamais le bouffon bleu ...
Car nous venons de vivre notre meilleure découverte sur scène, car nous écoutons depuis un album sublimement fort.

Objectivement, absolument phénoménal, et fortement, très fortement, ultra fortement, recommandé !

Track List de TToMI :

01. Time Capsule
02. The Equation (The Science of Magic)
03. Twenty-One Grams
04. Confession
05. The Heiligenstadt Legacy
06. Field of Sinners
07. Pure of Heart
08. Under the Microscope
09. Integration
10. Part of You
11. Life Goes On