Amis lectrices, amis lecteurs, j’annonce que votre humble serviteur qui écrit ces quelques lignes est heureux au plus haut point, ni plus ni moins ! Et oui, cela fait presque douze ans que j’étais en attente de cet album d’Anette Olzon. Album ? Que dis-je ! Chef-d’œuvre oui ! Bon je dévoile un peu vite mon avis, mais j’en suis tellement abasourdi qu’il rattrape légèrement ma déception de ce qui va suivre et donc, il convient de revenir quelques années en arrière pour noircir quelques lignes sur un évènement qui m’aura profondément marqué, et comme une bonne psychanalyse, il faut le coucher sur papier.

Oui je reviens sur une période que je n’ai toujours pas comprise (enfin si au final, mais non finalement y’a un truc qui m’échappe, même si je pige, bon bon ok j’arrête) : pourquoi Nightwish a viré Anette ! Cette question me taraude depuis…ben son licenciement avec pertes et fracas comme savent très bien le faire les compères de Nightwish. Remettons-nous quelque peu en contexte. Nightwish a adoubé Anette comme chanteuse (après avoir jeter Tarja), et avec elle ils ont sorti Dark Passion Play (l’un des albums les plus vendus du groupe) et surtout Imaginaerum qui reste à mes yeux le chef-d’œuvre du groupe, et l’un des albums de metal le plus marquant de l’histoire (oui oui je pèse mes mots !). C’est le disque ultime et j’irai même plus loin que le 19/20 distribué dans ces web-pages qui était le strict minimum (moi j’aurais mis 23 ou 24 sur 20). Suite à cet album, allez ouste ! Exit Anette et bon vent. Sans vouloir alimenter les ragots autour de son éviction, il semblerait que le groupe n’ait pas apprécié qu’elle refuse de faire une tournée enceinte jusqu’au cou ; et Anette, elle, refusait son remplacement provisoire par Floor Jansen (tout le monde devinera pourquoi au final). Il n’empêche que c’est bien elle qui pose sa voix sur Imaginaerum et que de ce fait, je dois vous avouer que j’entends son organe au moins une fois par semaine (hé oui, album majeur tout style confondu pour l’auteur de cette missive). La parenthèse Nightwish étant close, mais nécessaire, on va pouvoir se pencher sur le travail en solo de notre artiste car c’est bien d’elle qu’il s’agit ici.

D’entrée, on constate que la demoiselle est très maline en s’entourant d’excellent zicos tels Magnus Karlsson (guitare, basse, claviers), Anders Köllerfors (batterie), et Johan Husgafvel (growls, et mari d’Anette à la ville, je sais on s’en fout mais j’avais envie de le mentionner). Avec un tel CV comment voulez-vous qu’elle se plante ? Rapture est le troisième album d’Anette Olzon, après un Shine un peu raté et très pop rock, suivi de Strong sept ans plus tard, plus musclé et donc plus dans les cordes de notre musique favorite, bref plus metal en somme. Et pourtant il manquait lui aussi de maturité et était un peu vert pour mes esgourdes. Autant vous dire, vu ce qui est écrit plus haut pour les quelques-uns qui auraient déjà oublié, que je rongeais mon frein ! Et là Bim ! Trois ans après Strong, nous sommes en 2024 pour ceux qui auraient perdu la notion du temps, et Rapture arrive, et même si je risque de déflorer la suite de cette missive (message subliminal pour Jean-Mich’Hell) et m’en excuse par avance, tout ne sera qu’éloge et autres superlatifs pour l’immense album proposé par Anette. Parce que oui de la fébrilité j’en avais à revendre, mais j’avais aussi tellement d’espoir dans cet album que j’attendais depuis un très long moment que ma position serait tant critique que fan.

Ce bijou de LP c’est la savante alliance du côté pop fluet d’Anette qui apporte son timbre de voix si particulier aux gros sons de guitares et batterie bien bourrins avec le growl de Johan Husgafvel. Tous les titres s’enchainent sans temps morts avec cette alchimie, tout en y ajoutant des teintes originales par moments, tels de bons gros solos sur Head Up High par exemple. Ça démarre très fort dès le titre éponyme qui montre qu’Anette est venue pour en découdre et nous crier haut et fort qu’il faudra bien compter sur elle prochainement. Les riffs de guitares et la batterie sont biens bourrins comme je viens de le dire, mais je déborde tellement d’enthousiasme que je le redis, et notre chanteuse vient y poser ses notes vocales tout en douceur, et « la douceur n’est-elle pas la fleur de la force » comme disait Victor Hugo (désolé c’est la faute de Bane qui nous entraine sur le terrain glissant des citations..pppfffff c’est malin !). Cet équilibre est contre-carré par moment par un chant growlé qui vient apporter une dualité qu’on retrouve sur Day Of Wrath.

Ce que certains pourraient trouver gênant (d’autres pas, et je fais partie de ceux-là), c’est une certaine ressemblance avec des titres d’Imaginaerum de Nightwish, en même temps la voix d’Anette est si particulière et marquée me direz-vous. C’est le cas de Greedy World où tout y est juste parfait, c’est un titre à la limite du symphonique, prog et heavy, et chaque note est choisie judicieusement. Ça claque tellement fort que c’en est jubilatoire.

L’album ne recèle que des chansons magnifiques, Anette allant même jusqu’à offrir une ballade juste sublime avec Hear My Song qui montre toute l’étendue de la palette vocale de notre chanteuse qui, pour le coup, est bien mis en avant.

Aller un petit final avec We Search For Peace et son côté plus symphonique également qui parachève l’œuvre et finira de conquérir les quelques derniers sceptiques s’il en reste encore quelques-uns, mais ça j’en doute fort.
Et voilà tout est dit ! Rapture sera un de mes albums de l’année (au minimum, cela va sans dire), et affirmer qu’il va tourner très souvent sur ma platine serait une lapalissade. J’ai adoré, kiffé (comme dirait les d’jeuns), écouté en boucle et réécouté (en boucle également) cet opus car après deux essais prometteurs mais moyens, Anette Olzon propose ni plus ni moins qu’un presque parfait. Anette t’as tout déchiré et moi je suis aux anges !

Tracklist de Rapture :

01. Heed The Call
02. Rapture
03. Day Of Wrath
04. Requiem
05. Arise
06. Take A Stand
07. Cast Evil Out
08. Greedy World
09. Hear My Song
10. Head Up High
11. We Search For Peace