Manowar

Date

16 Octobre 2012

Lieu

Paris

Chroniqueur

yanng

L I V E R E P O R T

Voilà une date qui fait polémique depuis quelques temps : Manowar en concert à Paris. Une polémique liée à plusieurs choses :
- la salle choisie est le Trabendo, une toute petite salle qui n'a rien à voir avec les salles gigantesques que les "Kings of Metal" ont pu fréquenter dans les années 80 ou 90
- le prix de la place est de 70 € ! Foutage de gueule vu la salle. Le pire est que ce soir, c'est sold-out, le business Manowar fonctionne donc.
- le dernier album, The Lord Of Steel, sorti jusque là uniquement en version électronique et en vente en version CD ce soir, n'a pas reçu un bon accueil de la part des fans : album sans aucune originalité, manque d'accroche des compos, son de basse complètement ridicule tellement il est mis en avant ...
Bref, c'est la traversée du désert depuis dix ans pour Manowar et c'est avec bien peu d'espoir que nous attendions cette date.

Arrivée sur place à 19h45. C'est bien ici, le public de Manowar est là : les cadavres de canettes de bière entourent le Trabendo, et dans la salle, ça sent la testostérone ! 90% de chevelus, la majorité d'une quarantaine certainement nostalgiques de l'époque Kings Of Metal.

20h05 : début des hostilités. Incroyable mais la scène est super basse. Si basse que quand on se met debout au fond de la salle, les quatre bonhommes ont l'air de nabots, de minipouces et pire... on ne voit quasiment rien. Quelle idée de ne pas surélever la scène vu la configuration de la salle !
Autre point négatif : le décor de la scène est minimaliste, le terme "minable" serait mieux adapté. Des espèces de lumière arborent la scène dans un style démodé au genre de bar à striptease, lumières très désagréables éblouissant sans cesse le public.


Le morceau Manowar ouvre le bal, le son est très fort mais plutôt bon, la basse est bien évidemment hyper en avant. Les Kings enchainent alors de façon très honorable Kill With Power, Call To Arms et un morceau du nouvel album Hail, Kill And Die. Cela fait quinze minutes que le concert a commencé et c'est parti pour un solo de guitare de Karl Logan, solo sans grand intérêt entendu mille fois...
Pour l'instant, il n'y a pas une méga ambiance mais le départ n'est pas mauvais mis à part qu'on ne voit rien.

L'enchainement des morceaux qui vient (Mountains, Expendable) ne parvient pas à éviter l'ennui. Eric Adams semble agacé par trop de flashs qui l'éblouissent, la Manowar Army part donc arpenter le Trabendo pour chasser l'appareil photo pirate... Comme quoi un King Of Metal peut avoir les yeux sensibles !

Arrive alors El Gringo, un des seuls morceaux corrects du nouvel album et là, c'est la douche froide. Sur la version studio, il y a plusieurs pistes de guitare et des samples. Là, le groupe l'exécute de façon hyper brut et c'est une horreur : la guitare de Karl Logan sonne comme si elle n'était pas accordée et le père DeMaio bourrine comme un malade sur sa basse pour combler l'absence d'une seconde piste de guitare. Décidément, entre Expendable et El Gringo, ce nouvel album ne passe pas sur scène.

Après Touch The Sky et Outlaw, au tour de Joey DeMaio de nous faire son petit solo de basse. Solo affreux, sans intérêt, un volume à fond, on croirait que le Trabendo va s'envoler.

Puis c'est la pause. Une voix nous annonce que la loi française exige un break de quinze minutes en raison des décibels, le temps d'aller se taper quelques binouzes.

Quinze minutes plus tard, retour des Kings sur scène, nous avons droit à The Sons Of Odin suivi de Hand Of Doom, tout bonnement excellents. Il n'y a pas à dire : quand le groupe ne joue pas de morceaux de Lord Of Steel, c'est beaucoup mieux.
C'est alors l'heure du discours de Joey DeMaio, le bassiste vieillissant et ressemblant de plus en plus à Gargamel n'a pas souri de la soirée. Discours on-ne-peut-plus-bâteau toutefois dans un français très correct... Pour résumer "Manowar est ravi de revenir jouer en France, les femmes sont sexy, ce soir c'est la sortie de l'album The Lord Of Steel, il est vente au stand merchandising". Joey DeMaio est devenu un petit Gene Simmons dans le business, le fric, le fric, le fric...

Quand on compare ce discours avec celui qu'il tenait il y a dix ou vingt ans, beaucoup de choses ont changé :
 - Une seule canette de bière 33 cl (auparavant le bonhomme enchainait les 50 cl)
 - Bue d'une manière traditionnelle (où est le bon temps quand le père DeMaio engloutissait cul-sec des bières en les déversant bras en l'air !)
 - Aucune incitation aux filles à se mettre seins nus ou à monter sur scène (Manowar, Manowar, no more nibard !)
 - Aucun appel à rejeter le false metal
Bref, Manowar a bien vieilli...

C'est alors au tour de Donnie Hamzik de balancer un solo de batterie qui ne présente pas d'intérêt. Après les solos de Karl Logan, de Joey DeMaio, on a vraiment l'impression que tout ça n'est que du remplissage.

Heureusement, les trois prochains morceaux sont du pur bonheur : Fighting The World, Kings Of Metal et Hail & Kill écrasent tout sur leur passage, l'ambiance de la salle est électrique, enfin la magie est de retour !

Le concert se termine alors avec un Manowarriors aux riffs bien entêtants, The Lord Of Steel (trop de morceaux extraits du nouvel album joués ce soir !) avant les deux rappels Warriors Of The World United et Black Wind, Fire and Steel. Comme sur tout concert de Manowar, la fin sera sonnée par un Crown And The Rings repris en choeur par un public faisant le Sign of the Hammer.

En conclusion, ce concert est une sacrée déception : prix de la place inacceptable, scène minable, beaucoup trop de remplissage et rien à voir avec le Manowar des années 1998-2002 qui véhiculait le mythe des Harley-Davidson, du true-metal, de la bière coulant sur les nibards des Sisters of Steel... Eric Adams a sû garder son charisme. En revanche, Joey DeMaio (qui a toutes ses chances pour incarner Gargamel dans un remake des schtroumfs) est devenu un business-man dont le seul intérêt est l'argent. Comme dirait l'ami Bernie Bonvoisin, c'était ton dernier acte, Manowar en concert, c'est terminé pour moi.

Setlist:

Set 1
Manowar
Kill With Power
Call to Arms
Hail, Kill and Die
Guitar Solo (Karl Logan)
Mountains
Expendable
El Gringo
Touch the Sky
Outlaw
Bass Solo (Joey DeMaio)

Pause - 15 minutes

Set 2
The Sons of Odin
Hand of Doom
Joey Speech
Drum Solo (Donnie Hamzik)
Fighting the World
Kings of Metal
Hail and Kill
Manowarriors
The Lord of Steel


Encores:

Warriors of the World United
Black Wind, Fire and Steel
The Crown and the Ring (Lament of the Kings)

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