L I V E R E P O R T

Le Amp It Up Festival a vu le jour cette année en pleine saison estivale, à Juan Les Pins, sur la Pinède Gould, au bord de la mer. Cette pinène est déjà fort célèbre pour accueillir des festival de Jazz et plus récemment de musique électro. Chaque été, on pouvait aussi y voir quelques bonnes vieilles pointures comme ZZ TOP ou Scorpions. Les organisateurs du festival, un trio d'anglais de la région mené par Stephen, a décidé de lancer cette année ce concept Amp It Up, avec la volonté claire d'en faire un festival rock annuel de grosse réputation sur la Côte d'Azur (pas forcément toujours à Juan Les Pins à priori). Cette première édition, sur quatre jours, servait donc de coup d'essai, pour tester le concept, engager des relations durables avec des partenaires (Volkswagen, Heineken,...) et montrer la capacité à faire venir des groupes sur la Côte. Le plateau est plutôt relevé pour une première édition avec les têtes d'affiche Simple Minds, Jean-Louis Aubert, MSG et Status Quo. En première partie de MSG on avait tout de même le légendaire Uli Jon Roth et en première partie de Status Quo, le tout aussi légendaire Nono et son Nono Krief Band. C’est Philippe qui a pu couvrir le concert de MSG + Uli Roth, et moi-même qui eut le plaisir d’assister à la dernière soirée.

 
MSG + Uli Jon Roth + Stan Skibby (Philippec)

Balayée par le vent, la Pinède Arena accueille ce 27 juillet 2012 Michael Schenker (MSG,ex UFO,ex Scorpions) et Uli Jon Roth (ex Scorpions, Electric Sun), deux légendes de la guitare allemande et internationale.

Stan Skibby natif de chicago est le premier à chauffer la mythique scène de la Pinède Gould, fringué comme Jimi Hendrix, ce grand black gaucher va électriser l'auditoire en jouant le répertoire du maître de la strato retournée. Vocalement très à l'aise et habitué à faire ce genre de concert tribute, Stan enchaine les standards de son idole. Sur sa fender de droitier retournée ce Chicago Kid va, avec des titres comme Wild Thing, Purple Haze, Hey Joe..., faire monter la pinède en température.

Inconnu pour beaucoup Stan Skibby a enchanté le public qui déjà en surchauffe à cause du soleil sortira de ce set chaud bouillant pour accueillir la suite... 

Uli Jon Roth rentre sur scène avec All Along the Watchtower, un titre de Bob Dylan exécuté à la Hendrix puis l'hommage à Jimi continue avec If 6 Was 9 et Little Wing toutes deux enchainées. Après ces trois titres, Uli va laisser le micro au chanteur italien Piero Leporale. Celui-ci peu connu de l'auditoire, a joué avec Ian paice au milieu des années 90 pour un tribute à Deep Purple.

Aprés L'intro de The Sails of Charon, Piero prouve que le choix d'Uli est le bon, sa voix colle à merveille au répertoire de Scorpions, les fans venus ce soir sont en majorité des quinquagénaires, nostalgiques du Scorpions des seventies. quel bonheur quand Uli et ses compères jouent les premières notes de We'll Burn The Sky, morceau dont j'ai écouté, réécouté des centaines de fois le solo sur le légendaire live Tokyo Tapes. Encore dans le pit pour ce solo, Uli juste devant moi, j'ai eu l'impression qu'il jouait rien que pour moi...  Après un Catch Your Train trés enjoué, le cycle nostalgie continue avec la ballade In Trance qui ravit le public car cela fait des décennies qu'elle n'est plus jouée par Scorpions. Cette soirée est une vrai cure de jouvence, les refrains sont chantés en choeur... Les souvenirs remontent à la surface envahissant toute la pinède, le public n'était peut-être pas nombreux mais très réceptif à la musique d'Uli Jon Roth... Le set se termina par un I've Got To Be Free endiablé mené de voix de maître par Piero Leporale qui fit encore une fois chanter la pinède.

Même si le show était un peu court, la setlist jouée pour cette soirée par Uli Jon Roth était "Magique"! Ayant vu Scorpions en 1984 puis plusieurs fois ensuite, c'était la première fois que je voyais jouer en concert tous ces titres qui, pour la plupart, font partie de mon histoire et sûrement de celle de la majorité du public !

 Setlist Uli Jon Roth:

All Along the Watchtower (Bob Dylan version Hendrix )
If 6 Was 9 / Little Wing (The Jimi Hendrix Experience)
The Sails of Charon (Scorpions )
We'll Burn The Sky(Scorpions)
Catch Your Train (Scorpions)
In Trance (Scorpions)
I've Got To Be Free (Scorpions)

Voici le tour de la seconde légende de la soirée, j'ai nommé Michael Schenker et ses Flying V, lui aussi a un répertoire impressionnant. Le set commence par l'instrumental Into The Arena puis suivi par Armed And Ready, titre sur lequel apparait sur scène le chanteur Doogie White. Michael Schenker qui, après sa période UFO a joué sur quelques titres de l'album Lovedrive de Scorpions, nous fait le plaisir d'enchainer Lovedrive et Another Piece of Meat. Le public s'enflamme sur ces deux brûlots, surtout que la section rythmique est composée de Francis Buchholz et Hermann Rarebell, tous les deux étaient encore dans Scorpions à la sortie de ces titres.

On repart sur une série de deux, cette fois-ci prise dans le répertoire de MSG. Cela commence par Cry For The Nations chanté divinement par Doogie White, qui ne m'avait pas convaincu sur les titres de Scorpions, et finit par l'excellent Let Sleeping Dogs Lie. Puis suit Coast to Coast. Michael nous fait de superbes poses, Doogie, lui, est plus à son aise sur cette compo de Scorpions puisque c'est un instrumental, il sortira de scène pour boire une pinte. Il faut dire qu'il fait très chaud pour cette soirée Juannaise. Doogie remonte sur les planches pour entonner Before the Devil Knows You're Dead, le seul titre de Temple Of Rock (nouvel album) joué ce soir. On a enfin droit à un premier titre d'UFO: Lights Out. Doogie n'est pas très bien sur ce morceau, apparemment il gère mieux le répertoire de MSG comme le prouve sa magnifique interprétation de On And On.

Michael fait son show guitare par dessus l'épaule ou portée comme une mitrailleuse, il ravit ses fans de superbes solos même si le son n'est pas top, Pour l'enchainement final, les brûlots Let it roll, Shoot Shoot, Rock You Like a Hurricane et Rock Bottom firent exploser le public de joie. Comme sur le set d'Uli Jon Roth une majorité des titres joués ont été repris en choeur. C'est la fin, Michael et ses musiciens sortis quelques instants remontent avec Uli Jon Roth pour jouer Doctor Doctor en rappel.

Même si l'affluence n'était pas énorme pour cette soirée, le public présent était composé de vrais fans. Au nom de tous ces fans, je remercie les organisateurs du fesival d'avoir permis à ces deux géants du Hard Rock de nous régaler !

Setlist MSG:

Into The Arena
Armed And Ready
Lovedrive (Scorpions)
Another Piece of Meat (Scorpions)
Cry For The Nations
Let Sleeping Dogs Lie
Coast To Coast (Scorpions)
Before the Devil Knows You're Dead
Lights Out (UFO)
On And On
Let it roll (UFO)
Shoot Shoot (UFO)
Rock You Like a Hurricane (Scorpions)
Rock Bottom (UFO)
Doctor Doctor (UFO)

Status Quo + Nono Krief Band (Didier)

Pour moi la journée commença plus tôt puisque les organisateurs du Amp It Up m’avaient convié à une conférence de presse de Nono. J’arrivais donc sur place pour découvrir qu’en fait de conférence de presse il s’agissait d’une interview et que je m’empressais de pondre quelques questions sur un coin de table, pendant que Nono terminait sa balance (ouverte au public dans la pinède à cette heure-ci). Heureusement que j’avais eu du flair et emporté avec moi, mon enregistreur. L’interview se passe super bien, calés dans un coin du carré VIP à siroter des bières Heineken (un des sponsors). Nono se prête à une scéance photo officielle avec une superbe Coccinelle rouge décorée Fender, Volkswagen est aussi un sponsor.

Nono monte sur scène vers 20h. Le soleil se couche dans leur dos, c'est chouette sauf pour les photographes qui se retrouvent à contre jour. La foule est clairsemée. Les tribunes quasi vides (normal aussi, vu le prix). C'est bien dommage. Nono plaisante à ce propos, en disant que c'était sympa aux dix personnes présentes d'être venues, puis ils attaquent leur set. Le son est excellent, meilleur qu'à la balance où j'avais trouvé la guitare bien trop forte. Le groupe est bien rodé, ils jouent les morceaux de l'unique album de Nono Krief Band. Ils casent aussi un bref instrumental qui sera sur le second album de Nono, prévu pour l’automne. Le set dure cinquante minutes. Des gens du premier rang lui crient systématiquement "Antisocial", ce qui est somme toute normal, mais qui doit quand même agacer un peu Nono. Il ne le montre pas, mais c'est clair que ce problème risque de le poursuivre encore bien longtemps. Pourtant, le set est très efficace, les morceaux de l'album solo de Nono se prêtant bien au live. Ils jouent la reprise de Canned Heat présente sur l'album, On The Road Again, avec l'intro à capella, ainsi qu’un morceau de Jeff Beck (idole de Nono) et le public qui s'est un peu étoffé répond bien.

Comme prévu, il annonce et lance un medley de quelques riffs célèbres de Trust, et conclu le medley par Antisocial, pas vraiment très bien chanté, mais quel solo ! Toute ma jeunesse ! Ils terminent leur set par un interminable Midnight Rambler des Rolling Stones très inspiré où le guitariste de Nono, Pat, nous prouve une fois de plus la similitude de sa voix à celle de Mike Jagger.

Setlist Nono:

Blink Of An Eye
Do It Right
How Does It Feel
Here & Now
You Keep Me Satisfied
Boogie
On The Road Again
Trust Medley (Le Mitard, L'Elite, Antisocial)
Midnight Rambler

Status Quo démarre vers 21h15. La scène est simple, élégante, avec un mur d'amplis Marschall blancs en fond, la classe. Je trouve, comme lors de leur passage à Nice en 2009, qu'ils ont une sacrée pêche. Francis Rossi (fondateur), est un excellent guitariste doublé d'un véritable pitre. Il n'arrêtera pas de grimacer, mimer, bref faire le guignol tout en balançant ses célébrissimes solos.

Rick Parfitt à l'autre guitare depuis 1976, et qui chante un certain nombre de morceau assure tout autant. La paire fait plaisir à voir avec sa collection incroyable de telecasters usées jusqu'à la corne. La paire Rossi/Parfitt est vraiment mythique.

Avec Status Quo, c'est simple, même si on n'est pas fan absolu, sur quasiment chaque morceau on se dit "Ah ouais, elle est connu celle-là" tellement ces morceaux sont mythiques. De Whatever You Want, à Caroline, en passant par Rockin'All Over The World et Roll Over Lay Down, sans oublier bien sûr In The Army Now, le Quo a une fois de plus démontré qu'après cinquante ans de carrière, ils assuraient et que leur boggie blues rock indémodable faisait danser tout le monde (hard rockeurs, femmes en robe de soirées, enfants, ...). Le pianiste Andy Bown (Quo depuis 1976) passe par moment à la guitare et, à mon grand bonheur, à l'harmonica pour des interventions géniales. Le bassiste John Edwards (Quo seulement depuis 1986 - la blague ça fait déjà vingt-six ans !) fourni un bon support aux deux guitaristes avec sa basse headless.

Au final nous passons une superbe soirée. Le groupe est très soudé, et on se dit que si la santé va (on sait que Rick avait eu de gros problèmes cardiaques), ils ne sont pas prêts de s’arrêter, et c’est tant mieux car on ne s’en lasse pas. Seul regret, le manque de public. Flagrant pour Nono, un peu moins sur Status Quo, ce qui tendrait à prouver que la scène rock estivale n’est pas encore mobilisée.

Espérons que le festival survivra tout de même et donnera naissance à une seconde édition avec un plateau tout aussi étoffé en 2013. Il faudra peut-être revoir un peu la promotion, notamment envers nos voisins proche d’Italie, et surtout, surtout, calmer un peu le prix des places. Ça m’énerve un peu de voir que le concert électro de la veille était blindé avec des places à 33 euros alors que pour Status Quo, les prix allaient de 58 à 80 euros. Il faut aussi se rappeler que l’été, riche, avait déjà vu défiler Cold Play, Elton John, Scorpions, Norah Jones, et Skrillex, tous blindés. Les budgets ne sont pas illimités ces temps-ci, braves gens.

Setlist Status Quo:

Caroline
Something'bout you Baby I like
Rain
Rock'n'Roll'n'You
Mean girl / Softer Ride
Beginning of the End
Proposin' medley : What you're proposing, Down the dustpipe, Little Lady, Red sky, Dear John
Big Fat Mama
The Oriental
Creepin'up on You
In the Army now
Roll over lay down
Down down
Whatever you want
Rockin'all over the world
Rappel :
Junior's wailing
Rock'n'roll music et Bye Bye Johnny

Venez donc discuter de ce concert, sur notre forum !