Avant-propos : pour cette tournée mondiale, Ghost a demandé à ce que les téléphones soient interdits dans la salle. Initiative dont chacun pourra apprécier ou pas la pertinence -perso, j'ai rien contre. De fait, votre fidèle serviteur n'a pas pu prendre lui-même de photos du concert. Celles qui illustreront le présent report m'ont été fournies par voie officielle. Merci donc à Ryan Chang, qui les a prises.

Je ne pense pas avoir besoin de le répéter, je vous l'ai suffisamment démontré à longueur de chroniques : j'adore Ghost. Il suffit de voir mes avis fort peu nuancés sur les albums pour s'en convaincre... Je l'avoue, j'avais eu un petit pincement au cœur -oui, je suis un grand sensible- en voyant des extraits du film Rite Here Rite Now et en écoutant mon compère Blaster me parler de ses souvenirs de la même tournée. Ça avait l'air formidable, voilà. Aussi, lorsqu'on m'a proposé d'aller les voir à Paris cette semaine, j'ai sauté sur l'occasion ! Petit bémol : je n'aime pas l'Accor Arena. C'est trop grand, le son est pourri. M'enfin, je ronge mon frein.

C'est donc après avoir planqué mon téléphone dans les pochettes fermées prévues à cet effet que, comme toujours, je zieute rapidement le merchandising. Rien de particulièrement intéressant, si ce n'est le poster de la tournée qui décore maintenant ma porte de bureau. En revanche, je me dois de râler un coup : les prix, sérieux ??? Cinquante euros le t-shirt, c'est tout simplement honteux ! Et ils auraient tort de s'en priver puisqu'une part non négligeable du public en arborait un. C'est pas aujourd'hui que le capitalisme va tomber, je vous le dis ! Mais bref, me voilà assis dans la salle, avec un peu de temps à tuer avant le début des hostilités. La salle est bondée, la fosse est déjà en pleine forme et quelques titres de metal résonnent dans l'Arena. Sympa ! Je sors donc mon bouquin de ma besace, en attendant tranquillement 20h. Manque de bol, les hostilités commencent à 20h15, au grand dam du public qui n'attend que de pouvoir s'amuser.

Sans grande surprise, il faut bien le dire, l'ouverture se fait avec Peacefield. Sur scène, deux gratteux (dont l'un avec un superbe masque de mousquetaire), un bassiste, un claviériste et au moins une choriste. Mais où est Tobias ? Il n'arrive qu'au moment du refrain, dans un joli costume noir du plus bel effet. Point de déguisement extravagant, il n'a maintenant plus qu'un masque qui lui cache seulement le haut du visage. Ça doit être bien plus confortable que ses précédentes tenues et, il faut le dire, ça rend très bien. La salle est en émoi, tout le monde hurle les paroles, ça fait plaisir. Petit bémol cela dit : pourquoi le public français ne lève jamais ses fesses de son siège ??? On chante, pourquoi ne pas se bouger un peu ?

Vu la quantité de tubes accumulés par le bonhomme, autant dire que n'importe quelle setlist sera forcément jouissive. Ce sera d'ailleurs le cas, même si j'aurais préféré un peu plus de titres du dernier album -on a eu les trois singles et ma chouchoute Umbra-, un peu moins de Meliora et, surtout, un peu plus de Spillways, zut ! M'enfin, hein, je chipote. Je dois même dire que j'ai été surpris par quelques titres : Darkness fut un très chouette moment et la presque inédite Future is a Foreign Land -bonus sur le live de l'an dernier, souvenez-vous-, qui ne m'avait pas forcément complètement plu sur disque et qui, finalement, m'a séduit. Tiens, sachez que je la fredonne à l'instant même. Ça vous fait une belle jambe, hein ? Bien sûr, je n'aurais pas non plus craché sur plus de titres d'Impera : on n'aura eu que Darkness et un Call Me Little Sunshine assez bizarre, sans Tobias sur scène mais avec une bande-son de sa voix. J'avoue, j'ai pas compris. Mais j'étais content d'avoir ce titre, donc je ne vais pas me plaindre.

Énorme coup de flippe au début du concert : le son était tout bonnement abject. Dieu -Satan, dirait Tobias- merci, le problème fut en grande partie réglé. Le son est resté moyen, dans les standards de l'infect sonorisation de Bercy, mais on entendait bien tous les instruments et la voix un peu nasillarde par moments de Tobias. Il faut parler de ce dernier, d'ailleurs. Un excellent showman, franchement charismatique et très à l'aise sur scène, bien loin de l'attitude geek du bonhomme en interview. Je m'attendais à ce qu'il chante un peu moins bien que ça, je n'ai pas été déçu. Tout du long, il aura fait rire l'assemblée, en faisant l'andouille en mime avec les musiciens ou en racontant des conneries au micro. Tiens, juste avant de lancer Mary On A Cross en début de rappel, il nous a sorti un "je suis embêté, on a joué tous nos bons morceaux, on va devoir faire des chansons de merde".

Bref, en théorie, que du positif à dire. Sauf que... Je ne dirai pas que je suis un peu déçu, loin de là, mais je n'ai pas été subjugué non plus. Je l'avoue, je m'attendais à un truc un peu plus spectaculaire. Les quelques décors étaient très beaux, les écrans diffusaient des images magnifiques et les jeux de lumières étaient somptueux mais tout cela restait un peu simple. N'ayons pas peur des mots, je pensais voir un concert "rock'n'roll circus" à la Alice Cooper, à la Kiss, à la... ben, à la Ghost sur le dvd Rite Here, en fait ! Mais point de costumes, point de danseurs, point de chorales... Ce que j'ai vu n'avait rien de nul, au contraire, mais vu le prix des places et la réputation du groupe, je m'attendais à plus de show.

Malgré cette petite déconvenue, j'ai tout de même passé un excellent concert. Que du tube, un public au taquet, un groupe en pleine forme. Si je ne comprends toujours pas pourquoi la salle a failli prendre feu au moment de Mary On A Cross -le buzz de ce titre m'échappe, le groupe a tellement mieux en stock-, j'ai quand même pris un sacré panard à hurler les autres morceaux. Bref, c'était cool mais pas exceptionnel. Un concert dit, pour ceux qui auront la référence, "commissaire Bialès" : bien mais pas top.