Alerte évènement ! Le super groupe de rock progressif
répondant au nom de Transatlantic proposait une date en France en plein milieu de
l'été. C'était à Paris, dans la somptueuse salle de l'Olympia,
c'était la toute dernière date de la tournée pour l'album (ou plutôt les
albums) The Absolute Universe et, pour l'occasion, le show était enregistré /
filmé pour une future sortie CD / DVD / blu-ray. Il fallait donc y être, n'est-ce pas ? La
réponse est évidemment "oui". Pas simple pour tout le monde de faire le déplacement
cela dit... Passer un 28 juillet, c'est risqué. La salle est d'ailleurs très correctement
remplie mais pas totalement. Peu importe, ceux qui étaient là en ont eu pour leur
argent... C'est parti pour le récit (synthétique, rassurez-vous) d'une bien belle
soirée !
Cette tournée ne laisse pas de place à une éventuelle
première partie. Il était annoncé que Transatlantic monterait sur
scène à vingt heures, l'horaire est scrupuleusement respecté... et le groupe ne
quittera (définitivement, il y aura un petit entracte) les planches qu'à vingt-trois
heures quinze ! Généreux ? Ce n'est rien de le dire !
Place au spectacle donc avec ces cinq excellents musiciens qu'on ne
présente plus ! Le premier set est entièrement consacré à The Absolute
Universe en intégralité, joué dans sa version la plus longue... la
performance dure une heure quarante ! Quand Mike Portnoy prendra la parole, ce sera
pour nous expliquer que cet album existe dans trois versions : la simple/courte (1 CD), la longue (2
CD), la encore plus longue (le DVD) et que ce soir, ils enregistrent avec nous la quatrième
version de cette folle aventure. Et puisqu'on parle d'enregistrement, notons tout de suite que le light
show est super classe, qu'un écran diffusant des animations tout au long du set a
été disposé en fond de scène et que le son est de toute beauté
(même si la basse et les claviers prennent légèrement le pas sur les guitares, de
là où je me trouve en tout cas). Que dire d'autre ? Que la performance des musiciens est
exemplaire ? Oui, on n'en attendait pas moins. Ce soir, je me dis que je remarque, plus que les fois
précédentes, à quel point Trevawas est fort. Est-ce parce que le
son de sa basse est très en avant ? En tout cas, il m'impressionne sacrément. J'adore
toujours le jeu et le show dispensé par Portnoy. Il est certainement le batteur
que j'ai le plus vu live de ma vie... et je n'en suis toujours pas lassé.
Et puis, il y a Neal Morse, toujours habité. Et,
ce soir, encore plus ému qu'à l'accoutumée. Est-ce l'effet "dernier show de la
tournée" ? En tout cas, son émotion est palpable (il finira même le concert en
versant quelques larmes). Portnoy aura d'ailleurs tout fait pour que cela se produise
en disant au cours de la soirée qu'il ne savait si et quand il aurait l'occasion de retrouver ses
camarades de jeu à l'avenir mais que ce fût un honneur de partager la scène avec
eux.
Le public ne cache pas son enthousiasme face à la maestria
dispensée. Il acclame le groupe comme il se doit dès qu'il le peut. Il lui arrive
même de se lever à plusieurs reprises pour accompagner les musiciens en tapant des mains
sur les passages les plus enlevés, épiques ou fédérateurs. Les nouveaux
morceaux passent très bien même si je dois confesser que The Absolute Universe
n'est pas l'album de Transatlantic que je préfère (je le trouve tout de
même très sympa, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit). Je redécouvre
certains passages et me régale en observant la maestria et la complicité du quintet. Je
n'ai pas mentionné la classe décontractée de Stolt et
l'accompagnement sans faille fourni par la cinquième roue du carrosse (loin d'être inutile,
précisons-le) de Ted Leonard.
Une fois la première partie du concert achevée et une petite
pause de vingt minutes observée, il est l'heure de s'envoler à nouveau... avec un medley
consacré à l'album The Whirlwind ! Cet immense morceau durant pas loin de
quatre-vingt minutes est ici réduit à une bonne demi-heure. Bonne nouvelle, le son -
déjà très bon auparavant - est encore meilleur avec un réglage un peu plus
raisonnable niveau basse., tout est parfaitement équilibré, c'est parfait. Plus le groupe
progresse dans son set, plus le public montre son enthousiasme... Sur l'ouverture de The
Whirlwind, une partie de la salle est debout et accompagne les musiciens en tapant dans les mains
en rythme. C'est festif. Mais parfois, cela se fait plus sobrement, dans l'émotion, comme quand,
une fois ce premier gros medley achevé, Transatlantic livre sa fameuse ballade
We All Need Some Light. Là, les fans ont sorti les smartphones et ont activé le
mode "lampe" pour faire scintiller la salle comme un magnifique ciel étoilé (et, comme
vous pouvez l'imaginer, le refrain sera chaleureusement repris en chœur par l'assistance).
Depuis le début de la soirée, tout est d'un très haut
niveau. La musique proposée bien sûr, les lumières, le son, l'ambiance... on a bien
conscience de vivre quelque chose de spécial, un beau moment qu'on n'oubliera pas de
sitôt... Et, plus on progresse et s'achemine doucement vers la fin du concert, plus les morceaux
proposés et l'ambiance sont excellents. Le groupe passe en revue sa carrière a grands
renforts de medleys, The Whirlwind d'abord, puis les deux premiers (et meilleurs ?) albums
mélangés pour un final absolument magique. Le seul oublié dans l'histoire : Kaleidoscope (2014). Pourquoi donc ? Aucune idée...
Mais loin de moi l'idée de râler. Avec près de trois heures de show et une longue
fin de concert se servant allègrement dans de superbes moments appartenant à Duel With
The Devil, My New World, All Of The Above et Stranger In Your Soul...
impossible de faire la fine bouche. Quel régal !
Il est un peu plus de 23h10, c'est la fin du voyage. Les musiciens sont
debout sur le devant de la scène, on les sent très émus, Neal
Morse a du mal à retenir ses larmes, Mike Portnoy le prend dans ses
bras... Les fans font bien durer une standing ovation méritée. Et là, on se
réjouit à l'idée de pouvoir revivre ce beau moment de musique et de communion d'ici
quelques mois, quand l'enregistrement de cette soirée paraîtra. Vivement !
Setlist de
Transatlantic :
The Absolute
Universe
Overture : The Absolute Universe Reaching
for the Sky Higher Than the Morning The Darkness In the Light Take Now My
Soul Bully Rainbow Sky Looking for the Light The World We Used to Know The
Sun Comes Up Today Love Made a Way (Prelude) Owl
Howl Solitude Belong Lonesome Rebel Can You Feel It Looking for the Light
(reprise) The Greatest Story Never Ends Love Made a Way
The
Whirlwind Medley
Overture Rose Colored
Glasses Evermore Is it Really Happening ? Dancing With Eternal Glory
Roine / Neal Guitar Duet We All Need Some Light
SMPTe /
Bridge Across Forever Medley
Duel With the Devil My New World All of the
Above Stranger In Your Soul
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