Groupe:

Festival Spread Of Rage : Beyond The Styx + Fatal Move + Kids Of Rage + ...

Date:

10 Septembre 2022

Lieu:

Essouvert

Chroniqueur:

JeanMichHell

En introduction de ce Live Report, je tenais à ouvrir sur l’état d’esprit qui se dégage de ce festival. Il y a manifestement une envie de faire les choses biens, que ce soit pour les groupes ou le public. Les organisateurs sont accueillants, bienveillants et prennent le temps avec le public de partager cette journée, qui malgré pas mal de rebondissements, aura bien lieu. Et en guise d’illustration, il suffit de regarder les stands présents, il y a bien entendu le merch des groupes, mais on retrouve également un food truck vegan, un stand de CBD, de vin du sud-ouest, de prévention, et petite surprise Phil du groupe Akiavel derrière le stand Hardcore Cares. Cette association vient en aide aux structures prenant soin des animaux, participe aux événements Hardcore pour récolter des fonds. (Toutes les infos sur la page Facebook de l’événement) L’association est soutenue ce soir par Under The Conflicts, Happy Fist et Beyond The Styx. Un bel état d’esprit donc !

 

De plus, nous (JC à la photo, Ced12 en soutien sur ce live report et moi-même) nous retrouvons au milieu de nulle part. Enfin, pas tout à fait puisque nous sommes à Essouvert dans la salle Alliance qui se situe en plein milieu des bois et des champs, idéal pour le camping ! L’endroit est non seulement magnifique, mais c’est également l’occasion de pouvoir faire beaucoup de bruit sans déranger les voisins ! Et du boucan, il va y en avoir !!

 Under The Conflicts

J’avais eu le plaisir de faire la connaissance avec Under The Conflicts par notre rubrique sur les indépendants. Leur Nanarcore m’avait séduit par son côté décalé, et j’imaginais la fête que cela pouvait donner sur scène. Et autant vous dire que je n’ai pas été déçu !

Le décorum de la scène pour commencer, un magnifique backdrop avec la pochette de l’album, deux affiches Hardcore Cares et également deux télévisions tubes avec magnétoscope intégré. Elles nous diffusent deux magnifiques nanars, Le Grand Tournoi avec JCVD et le cultissime Mortal Kombat avec Christophe Lambert (Ah ah ah désolé j’ai son rire dans la tête...).

Ce sera donc la fête sur scène et dans le public, entre les combats de frites pour piscine, les hommes déguisés en mariés, ou bien encore un des collègues du groupe déguisé en requin, le groupe déconne et se fait plaisir. Et forcément cela transpire sur le public, qui, même s’il est clairsemé comme tout début de festival, joue le jeu et s’amuse avec UTC.


Mais UTC, ce n’est pas que de la déconnade à plein tube. Musicalement c’est également bon, les riffs bien groovys donnent une teinte intéressante à leur musique qui s’éloigne un peu des standards du Hardcore. On oscille entre puissance et groove, c’est aussi agréable sur disque que sur scène.

Le groupe conclut sur un micro titre où les musiciens se regroupent pour jouer dans une sorte de savante mêlée de l’instrument de l’autre… Oui c’est plus visuel que facile à expliquer… Une belle prestation d’ouverture qui m’oblige à dire qu’une demi-heure c’est tout de même bien court… (Jean Mich'Hell)

Smash It !

Le quatuor bordelais Smash IT ! prend place sur scène avec une furieuse envie d’en découdre. Ils proposent un Punk Hardcore cross-over qui peut s’apparenter par moment à Iron Reagan. Le riffing est tout de même assez classique mais possède un côté agressif assez agréable. Benoît, le guitariste fait partie des animateurs de la scène, il donne de l’énergie, saute, se roule par terre, et donne tout ce qu’il a et même plus... Nous apprenons au cours du set qu’il s’est blessé au genou, et nous confirme après le set qu’il ne s’est pas raté… Aïe.

 

Et cette énergie a un lien direct sur le pit qui monte d’un cran en nombre mais aussi en intensité. Les costumes nanars d’UTC ont disparu mais l’ambiance, elle, reste chaude. L’aspect un brin old school de leur musique aura réveillé les instincts primaires de pas mal de protagonistes.

Yoann me semble avoir la voix un brin fatigué mais il sait motiver le public. Il lui demande de se rapprocher car d’habitude ils jouent dans des caves et qu’ils leur manquent cette chaleur humaine. Malgré sa discrétion, et une belle concentration, le bassiste fait le job sérieusement. Quant à Mehdi, derrière ses fûts, il se montre lui aussi débordant d’énergie.

 

Globalement, de par son investissement scénique Smash It ! aura convaincu, même si avec l’ami Ced, on se dit qu’il manque un peu de puissance à leur Hardcore. Peut-être une deuxième guitare ? Bref, Smash It ! aura réussi le tour de force de convaincre un auditoire encore clairsemé, et de l’emmener avec lui. (Jean Mich'Hell)

NDKH :

Changement d’ambiance et montée en puissance auditive avec NDKH ! Leur Breakcore à tendance Djent est une énorme claque dans la tronche ! Là c’est la grosse artillerie qui est de sortie ! Guitare à huit cordes, basse à cinq cordes, deux chanteurs dont un possède une sacrée palette de growl. Leur musique appuyée par des énormes Beatdown est tout simplement pachydermique !

 

Du coup dans le public, le KDS est de sortie, ça lève la pâte, ça fait tourner les bras, et ça envoie des grandes mandales dans les airs ! Les deux chanteurs haranguent le public, l’ambiance monte eeeetttt boum extinction des feux, plus de son, et presque plus d’image. Seul le batteur tente de combler le blanc pendant cinq grosses minutes mais le pauvre ne peut pas tenir la scène seul… Le temps que l’équipe technique trouve la panne, le groupe aura plié les gaules, dommage…(Jean Mich'Hell)

 

Free Howling

On enchaîne avec Free Howling, et clairement pour ma part, ce sera la découverte du festival. Leur Deathcore, puissant à souhait, sert manifestement à décorner Satan lui-même. C’est frontal et direct, même si au début du set j’avais mis ça sur le dos de leur accordage très bas, je dois avouer que cela ne tient pas qu’à cela car même après un changement de guitare, cette sensation est toujours présente.
Le groupe sait également aller chercher vers d’autres frontières. Il peut y avoir des passages lourds comme un jour de canicule, mais ils savent également aller chercher quelques mélodies malsaines qui donnent une perspective différente. Globalement c’est tout de même très bien fait.

 

Ils ont également un bel atout dans leur manche en la personne de Guillaume, qui est un sacré frontman. Il déborde d’énergie et éructe ses paroles comme un possédé. Il est un sacré animateur de salle et il est difficile de ne pas le suivre. Je ne suis pas forcément très fan du discours de « pied d’immeuble » mais l’animal sait tout de même bien y faire. Le reste du groupe n’est pas en reste, Sam à la guitare possède un jeu plus large que les standards du Hardcore, Nicolas à la basse est percutant, et Romain à la batterie porte solidement l’ensemble.

 

En guise de conclusion, le groupe propose un titre plus proche du rap, et c’est un bel hommage à la vague Néo qui elle aussi frémit de nouveau. J’ai presque envie d’aller chercher mon baggy tient… (Jean Mich'Hell)

 

Happy fist

Contrairement à d’autres coins de l’hexagone, au Spread Of Rage, on passe sans aucun souci de Paris à Marseille avec l’arrivée de Happy M***** F****** Fist ! J’avais eu le plaisir de chroniquer leur album Live Fire, et j’ai hâte de voir si la recette diablement efficace sur album fonctionne aussi bien. Le quatuor se compose de Davy au chant, de Gary à la guitare, de Mélo à la basse et de Léo derrière la batterie.
La recette Happy Fist est tout à fait dans la veine Hardcore avec pas mal de changement de rythme et d’énormes Beatdowns. Le groove parfois Old School du groupe, contraste avec l’aspect très moderne d’autres parties de leur musique. L’équilibre est intéressant, comme sur l’album au final.

 

Et sur scène, l’ambiance est également très bonne. Davy sait venir chercher le public, varie sa manière de chanter, fait des aller-retours sur scène, pose le pied sur la grosse caisse, accompagne ses paroles de gestes, bref il fait le show. Autre aspect intéressant scéniquement, il y a quatre micros et chacun contribue au chant, en particulier Léo qui non seulement maltraite sa batterie mais n’a pas beaucoup plus de considération pour son micro.

 

J’attendais beaucoup d’Happy Fist et je n’ai pas été déçu. Efficace, cohérent, et varié c’est ce que je retiendrai de leur prestation. (Jean Mich'Hell)


 

On peut presque parler de mi-temps pour les auteurs de ces lignes après ce très bon show. Il est donc nécessaire de se faire une petite pause et surtout de se restaurer. Le food-truck vegan est franchement bon même si nous devons confesser avec Jean Mich'Hell qu'un bon bout de viande n'aurait pas fait de mal. L'organisateur nous confiera en fin de soirée que son souhait serait d'élargir l'offre culinaire mais que pour sa première édition et du fait de préventes timides, il avait préféré ne retenir qu'un prestataire. Au passage, il semblerait que depuis la reprise des concerts, pas mal de shows ne se remplissent qu'au "dernier moment". Le contraste avec un Rammstein remplissant un Stade de France en trente-six heures est assez perturbant quand on voit les difficultés des plus petites représentations. Il reste à voir s'il s'agit là d'un effet conjoncturelle ou d'une dynamique de fond mais cela peut poser de sérieux soucis à terme. Immense respect pour celles et ceux qui se démènent à organiser des shows dans un tel contexte ! Que les lecteurs me pardonnent cette digression, revenons au Spread Of Rage, il est temps de retourner sur le pré (enfin dans la fosse). Même si de fait, nous n'avons entendu que de loin le show de Backstabbed qui semblait taper dur. Il nous semble évident que l’on vient de monter en puissance. (Ced12

 

Disturb

De ce fait, nous retrouvons Disturb, du hardcore Marseille où il sera forcément question de boisson anisée. Et revoilà Davy qui officiera deux fois ce soir. Avec Disturb (ne pas confondre avec le groupe outre-Atlantique ayant repris The Sound Of Silence), Davy n'est plus seul au chant mais partage le micro. Le hardcore proposé est ouvertement old-school mais d'une rare puissance. Souriants et impliqués, les deux frontmen assurent le spectacle, animent bien entre les titres avec ces accents qu'on a plaisir à entendre.

 

Nous sommes loin de l'univers de Marcel Pagnol, ça tape dur, ça éructe du gosier et l'ambiance prend vraiment bien. On saluera également le merch du groupe avec le détournement du logo Ricard avec le nom du groupe. Malin. Décidément, la scène hardcore marseillaise aura fait forte impression ce soir avec deux shows très bien menés. (Ced12)

 

Kids Of Rage :  

Suivons la Méditerranée, ne quittons pas les villes de foot et place à Kids Of Rage qui nous viennent de Barcelone. La nuit est tombée, la fraîcheur aussi mais dans la salle, la température n’est pas prête de redescendre. Il ne surprendra personne que ce groupe s'inscrive dans une veine de hardcore mélodique proche de Comeback Kid, formation référentielle s'il en est. Le Spread Of Rage se fait international et le chanteur s'adresse d'ailleurs en anglais au public.

 

Au chant, Quim anime bien sa scène, et les Kids Of Rage se paient un joli petit succès. L'ambiance est festive avec un pit encore vaillant. S'il ne s'agit pas forcément du show qui nous aura le plus convaincu Jean-Mich'Hell et moi, le résultat tient la route. A notre décharge, avec dix groupes au programme, l'organisateur y est allé un peu fort en termes de quantité de shows ce qui fait beaucoup à assimiler (et sans doute un peu trop de beatdowns soyons francs !). (Ced12)


Fatal Move : 

Délaissons l'Europe du Sud pour retrouver celle du Nord. Ce sont les Belges de Fatal Move qui débarquent et ça ne va pas rigoler. Venant d'Anvers, n'œuvrant a priori pas dans l'industrie diamantaire, Fatal Move envoie un hardcore là encore bien bas du front. Assez brutal, distillant des beatdowns bien méchants, les belges peuvent faire penser à leurs compatriotes de Nasty autres poètes du style s'il en est.

Le niveau d'intensité a encore monté d'un cran, il suffit d'observer la brute derrière les fûts pour en être convaincu, et le show fait des ravages avec un public encore en vie bien qu'usé. Peu souriants et délaissant toute communication, les belges fracassent un auditoire dans leur style bien coriace. Invités tardivement en remplacement des têtes d'affiche originelles, Fatal Move a bien assuré et n'a clairement pas fait la route pour rien. (Ced12)

Beyond The Styx :  

Fort d’un très bon Sentence sorti en début d’année, Beyond The Styx débarque sur scène et malgré les grands sourires affichés pendant la mise place du groupe sur scène, les tourangeaux ne sont manifestement pas là pour plaisanter.

Dès le premier titre, on retrouve le mot d’ordre de Sentence, autrement dit puissance ! Le son est très bon et on vibre de l’intérieur face à leur hardcore hybride qui confère aussi bien au Metal, qu’aux origines punk et frontal du mouvement. Je ne peux m’empêcher de penser aux homologues américains de Walls Of Jericho.

D’autant plus que niveau frontman, là encore le niveau est élevé. Emile est un véritable lion sur scène. Son regard noir transpire la révolte qui l’anime, et son discours militant est dans chacune de ses paroles, hors et dans les chansons. Par contre, dès que la musique s’arrête il se détend aussi bien physiquement que dans son discours et remercie chaleureusement le public. L’animal ne joue pas, il vit son art.

Difficile de ne pas reconnaître que Beyond The Styx est une tête d’affiche totalement légitime pour ce festival, qui aura connu bien des remous pour en obtenir une. Le quintet nous aura totalement atomisé pour notre plus grand plaisir. (Ced12 et Jean Mich'Hell)

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