Groupe:

Aluk Todolo + Deathbell + Candelabre

Date:

04 Mars 2022

Lieu:

Toulouse

Chroniqueur:

ced12

Soirée dark / doom au Metronum ce soir et, hasard ou coïncidence, le ciel est à l’unisson en ce vendredi soir avec un crachin bien pénible et le retour d’une certaine fraîcheur. C’est aussi pour l’association Noiser l’occasion de reprendre les concerts en cette semaine de « rentrée » avec deux dates ma foi plutôt complémentaires. Ce sont les très bons, et acclamés, Celeste qui ont lancé l’année la veille (non vus par l’auteur de ces lignes pour cause de The Pineapple Thief, les embouteillages de date commencent on dirait !!) et ce soir, on reste dans la thématique.

Candélabre

C’est le groupe local Candélabre qui ouvre cette soirée et le décor est planté. Scène assez dark, pots de fleurs en mode gothisant, et musicalement, c’est une coldwave très 80’s mâtinée d’un peu de shoegaze. Je ne vais pas faire semblant, j’ignore à peu près tout de ces styles musicaux qui ne m’ont jamais attiré. Tout juste Joy Division et son très beau single Love Will Tear Us Apart. Le résultat est très original, à mi-chemin entre musique dynamique presque électro et ambiance bien sombre mais pas malsaine allant vers le « romantique ». La chanteuse, brunette va sans dire, s’en sort plutôt bien, occupe bien la scène et les deux musiciens l’accompagnant, font aussi le job. Evidemment, cela manque d’éclairage, c’est le but j’ai bien compris, mais la quarantaine de minutes accordée au trio passe ma foi, et à ma relative surprise, très bien. Et en plus, j’ai au passage appris un nouveau mot, candélabre, grand chandelier assez traditionnel et qu’on peut trouver dans la fameuse galerie des glaces de Versailles. Cette information est parfaitement inutile, l’auteur de ces lignes en est bien conscient mais étant tombé dessus en me documentant sur le groupe et, bon, je me suis dit que c’était le bon (le seul ?) moment de la placer. 

Deathbell

Autre groupe toulousain, Deathbell s’offre sa Release Party ce soir en support de A Nocturnal Crossing son très recommandable deuxième album paru le 25/02/2022. Déjà, le groupe arrive avec deux statues sur scène dans la thématique de ce nouveau disque (au très bel artwork, au passage). Le style du groupe est résolument doom mais à tendance stoner. Le croisement fonctionne vraiment bien et la musique du groupe est de très grande qualité. Côté influences, on peut penser à Windhand. La voix est cependant plus « pop » ce qui contrebalance très bien la lourdeur musicale et rend le propos général très agréable. Pour confirmer ce propos et comme sur album, The Ladder sort du lot avec un chant de très grande classe. L’atmosphère reste assez sombre, triste mais l’aspect stoner dynamise bien l’ensemble. Nous sommes loin du funeral doom et c’est heureux (même si ce n’est sans doute pas ici le terme le plus approprié !). Le show passe très bien, on ne s’ennuie jamais quand bien même le style du groupe varie assez peu. A la fin du show, j’entends une fan expliquer que bien que n’aimant pas le doom, elle a beaucoup apprécié le show. Si je vous précise cette remarque, c’est pour bien montrer qu’en dépit d’un registre doom, Deathbell peut plaire à un auditoire bien plus large. Je ne peux au passage que conseiller l'écoute de leur très bon disque, vraiment intéressant, bien produit et de très grande qualité.

Aluk Todolo 

On passe un cap dans la noirceur avec la tête d’affiche Aluk Todolo. Le trio grenoblois, aux affaires depuis 2004, officie dans rock / metal occulte depuis 2004 au croisement de différents styles tel que le bon vieux Black Sabbath, un peu de black, du krautrock le tout dans une ambiance ritualiste assez intimidante. Le trio joue compact, la batterie étant avancée sur le devant de la scène. Une seule ampoule éclaire faiblement le devant de la scène le tout rendant cette imagerie de rituel où l’ampoule remplace métaphoriquement le feu ; et là, on pense au jeu scénique de Celeste, l’association Noiser ayant réussi à s’offrir une semaine de reprise très cohérente ! Les lights derrière le groupe diminuent un peu l’impact de cet effet qui à mon sens doit mieux rendre dans de plus petits formats de salle. Je précise que ce concert devait initialement avoir lieu dans la plus petite salle du Rex avant d’être déplacé au Metronum, salle plus grande dans son format et donc moins à-propos pour ce genre de musique. La ligne de basse tourne souvent en boucle et il y a un aspect psychédélique dans le rendu final. Le groupe expliquait qu’ils avaient deux types d’auditoire, ceux méditant et rentrant en transe devant les rythmiques hypnotiques du groupe et d’autres se défoulant. Très particulière, mais pas inintéressante, la formule instrumentale ne manque pas d’efficacité. Aluk Todolo clôture ainsi une soirée dans des styles sombres avec trois groupes complémentaires. On repart de là assez sonné mais ravi, déjà de retrouver du live et aussi de voir que la scène française regorge toujours autant de groupes originaux. 

Un grand merci à Noiser pour l’invitation. 

 

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