Groupe:

DGM

Date:

20 Septembre 2016

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

On a tous déjà assisté à un concert pendant lequel on a ressenti une certaine gêne tant la salle était dépeuplée, n'est-ce pas ? Je me souviens d'un concert de Nocturnal Rites en octobre 2007, dans une Boule Noire (salle pourtant pas très grande) franchement désertée... Embarrassant. Et le show donné par Circle II Circle en mai 2013, dans une Maroquinerie à moitié (et encore, je suis gentil) vide... dur. Eh bien voilà, cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé mais, en ce 20 septembre 2016, j'allais redécouvrir cette ambiance "show très privé" car, pour leur premier concert à Paris, les Italiens de DGM se sont produits à L'International, sympathique bar du onzième arrondissement muni d'une petite salle de concert dans son sous-sol. Alors, je savais bien que le groupe n'était pas hyper célèbre chez nous mais j'avoue que je m'attendais quand même à trouver un peu plus de "connaisseurs" sur place. Mais combien étions-nous réellement ? Je n'ai pas compté, mais je dirais que le nombre total d'amateurs de power prog de qualité devait se situer entre quarante et cinquante, pas plus, ce soir-là. Quelle misère ! Qu'un groupe avec un tel talent et une collection d'albums (surtout les plus récents) si solides n'arrive pas à rameuter plus de monde, à l'heure où d'autres formations qui me semblent totalement surestimées ou en réelle perte d'inspiration (je vais être sympa et ne citer personne) remplissent des salles par je ne sais quel enchantement, me laisse un peu amer. Mais bon, c'est ainsi, rien ne sert de se lamenter. Il ne reste plus qu'à espérer que nos amis Italiens aient plus de succès à l'avenir et puissent avoir la possibilité de repasser par chez nous... parce que là, vu le prix que coûte l'organisation d'un concert (sans parler du déplacement) et le peu de mobilisation que ce dernier a suscité, m'est avis qu'on n'est pas prêt de revoir DGM à Paris de sitôt.  

Et pour les chanceux qui étaient au courant de cet événement (il faut dire qu'il n'était même pas possible de se procurer de places par les réseaux ou grosses enseignes habituelles et que la promo pour ce show n'a pas été des plus intensives) et ont pu s'y rendre, alors ? Qu'est-ce que ça a donné ? Eh bien, c'était top, évidemment ! Voir un des groupes que vous affectionnez jouer dans votre cave ou votre salon (vu la petitesse de l'endroit, c'est tout comme), avouez que ça a quelque chose de séduisant, non ? D'un côté, on est un peu désolé pour les musiciens, mais de l'autre, on est ravi d'une telle proximité et on se sent réellement privilégié. D'autant plus que ces messieurs assurent, et pas qu'un peu... ceux qui ne les avaient jamais vus avant ce soir vont vite s'en rendre compte. 

DGM est là pour présenter The Passage, son très réussi dernier album sorti à la fin du mois d'août. Du coup, pour bien faire les choses, il démarre son set avec l'excellente The Secret Part 1 qui ouvre le disque en question. Au tout début du show, on sent les musiciens un peu tendus ou concentrés, pas sûr, c'est en tout cas l'impression que j'ai... Peut-être est-ce à cause des conditions (les gars sont vraiment serrés sur scène et ont très peu de place pour évoluer) ou du peu de fans présents, peut-être pas, qui sait ? Peu importe, car assez rapidement, les visages vont se dérider et c'est une ambiance (forcément) intime et chaleureuse qui va s'imposer dans le sous-sol de L'International. Après deux ou trois morceaux, le vocaliste Mark Basile, visiblement un peu surpris par l'ovation réservée au groupe à la fin d'un morceau, nous dira même qu'honnêtement, nous sommes le meilleur public qu'ils aient eu ces derniers temps. A partir de là, la connivence entre le groupe et son public est bien établie et tout va se dérouler dans une atmosphère des plus cool. 

Les première minutes du concert nous en mettent plein les oreilles mais la balance n'est pas encore totalement impeccable, c'est un peu fort et brouillon, la guitare n'est pas assez en avant, tout comme la voix... mais rapidement tout cela va s'équilibrer et les conditions sonores seront vraiment bonnes. Une fois la première partie de The Secret passée, DGM continue à faire la promo de son dernier album et enchaîne avec deux nouvelles chansons : Animal et The Passage. Comme on pouvait s'en douter à l'écoute de l'album, la première fait son petit effet en live, avec ses influences plus hard rock et son refrain facile à faire reprendre par le public... c'est taillé pour la scène et contribue donc à installer une très bonne ambiance dans la salle. Après cette belle entrée en matière, le groupe proposera une poignée de titres issus de ses deux albums précédents (Frame et Momentum) : le percutant Reason, le très mélodique No Looking Back et même un petit moment émotion avec la jolie ballade Repay. DGM nous montre donc tout ce qu'il sait faire même s'il ne pioche que dans ses trois derniers albums, ceux qui ont été composés et enregistrés par le line-up actuel.

Après ce petit détour vers le passé (proche), c'est reparti pour une dose du dernier album avec Daydreamer, Fallen et Ghosts Of Insanity. Juste avant de jouer cette dernière, Simone Mularoni, guitariste virtuose qui nous aura vraiment épaté toute la soirée, lâche avec humour qu'il ne faut pas filmer ce qui va se passer et mettre la vidéo sur YouTube parce qu'il s'apprête à chanter les parties enregistrées par Tom Englund (Evergrey) sur album. On s'attend au pire mais le bougre s'en tire plutôt bien en fait. Je ne m'étends pas plus que de raison sur le sujet mais, pour ceux qui se poseraient la question, les musiciens sont absolument irréprochables et on voit qu'ils ne s'y sont pas mis hier. Technique remarquable, bien sûr, et feeling (le chant de Basile n'y est pas pour rien) sont de la partie. Juste après Ghosts Of Insanity, on refait un petit crochet par Momentum avec le single Trust. Et le groupe quitte déjà la scène... mais il sera chaleureusement rappelé.

Quand les DGM reviennent sur scène, c'est pour nous annoncer qu'ils n'ont plus qu'une chanson à jouer ce soir. Des "Ooooohhh" de déception se font entendre mais pas longtemps car la chanson en question n'est autre que Hereafter, deuxième compo rescapée de l'excellent Frame et petite bombe de son état. On en profite à fond car on sait que la soirée touche à sa fin, on savoure chaque seconde... quand le morceau s'achève, il n'est pas loin de 23 heures et cela fait un peu plus d'une heure que le groupe joue. Il sait que les chances sont maigres mais le public en redemande quand même ! Qui ne tente rien n'a rien. Le chanteur nous répond que si ça ne tenait qu'à lui, il serait ravi de continuer à jouer... Devant notre insistance, il demande alors au patron des lieux s'il serait possible de jouer un titre supplémentaire. Pas de problème, le patron en question est au premier rang et fait partie de ceux qui étaient en train de réclamer une autre chanson il y a quelques secondes. Yes, on a donc le droit au surpuissant et speedé Universe qui vient conclure cette courte (durée du set : environ une heure et quart) mais excellente soirée en beauté.

Voilà, à défaut de faire déplacer les foules, DGM aura laissé de biens beaux souvenirs à une petite cinquantaine de personnes... une poignée d'élus qui aura vécu un moment assez rare et privilégié avec cet excellent groupe. On espère les revoir bientôt, on y croit moyennement mais qui sait ? Après tout, il n'est pas impossible que le reste de la France finisse par se réveiller. Certaines choses prennent du temps... En tout cas, un grand merci au propriétaire de L'International d'avoir organisé cette date et de nous avoir permis d'enfin voir nos voisins transalpins se produire dans notre capitale.

Setlist DGM :

01. The Secret Part 1
02. Animal
03. The Passage
04. Reason
05. No Looking Back
06. Repay
07. Daydreamer
08. Fallen
09. Ghosts Of Insanity
10. Trust
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11. Hereafter
12. Universe