Interview Swarmageddon

Pouvez-vous présenter le groupe à nos lecteurs et lectrices ? Le nom du groupe
sonne très bien et a un côté SF je trouve. Que signifie ce mot qui a priori n’existe pas en anglais ?

Swarmageddon a été fondé en 2015 à Besançon par notre chanteuse Marion. Notre musique mêle différents types de metal (death metal mélodique, metal progressif, slam death ...) et est influencée par différents groupes comme Gojira, Shadow Of Intent, Dark Tranquility… Après plusieurs changements de line-up et une réorientation musicale, nous avons sorti un premier EP, "An Infinite Landscape", en 2018 et notre premier album "Inhuman" en octobre 2020. Le groupe est actuellement composé de Marion (chant), Guillaume et Morgan (Guitares), Ludovic (Basse) et Thibaud (Batterie).
Swarmageddon est la contraction du mot anglais "swarm" ("essaim" en français) et "armageddon". Guillaume est effectivement fan de science-fiction et notamment de films et jeux vidéos comme Starship Troopers, Starcraft qui mettent en scène des créatures insectoïdes. Nous avons appris plus tard que le mot "swarmageddon" faisait référence dans certains pays comme les Etats-Unis à un phénomène d'invasion catastrophique de cigales…

Vous mélangez chant clair et chant saturé. Quel est votre parcours musical ? Comment avez-vous appris ces deux techniques ? On pense forcément à Jinjer ou
Arch Enemy (même s’il y en a d’autres bien sûr)… mais est-ce vraiment le cas ?

Marion : Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé chanter. Je chantais partout, tout le temps. J'ai fini par prendre des cours de chant, surtout parce que je voulais développer une technique lyrique.
En parallèle, j'étais aussi de plus en plus intéressée par le fait de développer de nouvelles techniques de chant plus "extrêmes", comme le growl et le scream, que j'ai appris seule en écoutant Angela Gossow (ex-Arch Enemy) avec l'album "Wages Of Sin". Au final, je pense que tout ce que j'ai pu écouter en terme de chant saturé m'a sans doute plus ou moins consciemment influencée pour développer cette technique.

Le son de l’album est assez dense, comment s’est passé le processus
d’enregistrement ? Aussi, pour nos lecteurs musiciens, pouvez-vous nous dire ce
que vous avez utilisé comme instruments sur le disque (huitare, ampli, effet…) ?

Nous sommes arrivés au Psyrus Studio avec les démos de tous les morceaux enregistrés dans notre home studio, et nous y sommes restés une semaine. Chaque jour nous avons enregistré un morceau. La guitare rythmique est une 7 cordes  Legator Ninja, accordé en ADGCFAD et le son vient d’un Axe FX2, et mélange une simulation de 5150 et une simulation de Friedman, il me semble. La guitare Solo a été enregistrée par Morgan après le studio car celui-ci venait à peine de rejoindre le groupe (une semaine avant le studio) et n'avait pas encore appris les morceaux. Il a recomposé les solos en un mois et les a enregistrés à la maison. Il a utilisé une Musicman JP13, et la simulation Omega Amp Works Granophyre de Neural DSP. Pour la basse c’est une Dingwall NG3 suivit d’un mélange de pédales de chez Darkglass (Hyper Luminal Comp>B7K>Alpha Omega Ultra)

L’album est finalement assez court (seulement six titres et une intro et une outro)
Pourquoi ce faible nombre de titres ?

Pour plusieurs raisons !
Effectivement, l'album peut sembler court avec "seulement" trente-cinq minutes. D'abord, on s'est toujours dit : "la qualité plutôt que la quantité". Nous ne voyons pas l'intérêt de remplir un album avec des morceaux plus qu'oubliables juste pour satisfaire un nombre "correct" de titres. Nous-mêmes, en tant qu'auditeurs, nous n'aimons pas spécialement les très longs albums : l'intérêt de l'écoute doit rester intact jusqu'au bout. Nous cherchons également à donner une identité spéciale à chaque morceau, sans appliquer une recette particulière et, ayant programmé le studio bien avant que l’album n'ait été composé, cela rend la tâche plus difficile. Nous avons pourtant une tonne de démos en stock, mais celles-ci n’atteignent pas nos exigences.

Est-il facile de percer sur Besançon ? Y trouve-t-on une scène musicale
dynamique ?

Percer sur Besançon ? C’est un bien grand mot haha. Oui, la scène musicale y est plutôt active. Mais la scène d’ici est plus axé Punk/Hardcore/Crust. C’est après tout la ville où est né Pierre-Joseph Proudhon, premier anarchiste. A croire que la rébellion soit dans les gènes de la ville. La plupart des caf/conc’ ont fermés ces dernières années, c’est donc pas facile d’y jouer, mais certains y résistent encore. J'espère qu’ils survivront à la crise actuelle. Besançon est une petite ville comparé à Strasbourg ou Lyon par exemple. Elle est majoritairement une ville étudiante, c'est-à-dire qu’elle se vide tous les étés. Et sa population jeune se renouvelle chaque année. C’est donc difficile d’y créer une fanbase stable et engagée.

La crise sanitaire a-t-elle gêné vos plans avec ce Inhuman sorti en Octobre
2020 ?

Disons qu'on avait le choix entre faire la sortie comme prévu en octobre, soit attendre… On ne sait quoi, on ne sait quand. Pour nous le choix est vite fait. On ne peut malheureusement pas défendre notre album sur scène mais on doit exister. On va créer autre chose pour la sortie de crise, ne vous inquiétez pas.

Avez-vous des métiers en dehors de Swarmageddon ?

Oui, bien entendu. Personne dans le groupe n’est intermittent, seul Morgan vit de la musique en donnant des cours de guitares. Marion est infirmière en hôpital psychiatrique, Guillaume vient de quitter son ancien travail pour étudier le son et ouvrir un studio dans l’année, Ludovic est programmeur web, et Thibaud est architecte.

Vos pratiquez du death mélo. J’imagine que comme beaucoup de gens de ce
style musical, le décès d’Alexis Laiho a dû vous faire quelque chose ? Children Of
Bodom a-t-il eu une influence pour Swarmageddon ?

Avec tout le respect qu’on lui doit, pas vraiment. Personne dans le groupe n’est fan de COB. Nos inspirations death mélodique sont plus du côté suédois, qui ne contient pas cette composante heavy metal et est globalement plus mélancolique.

Quels sont vos projets pour le groupe ? 

Tout dépend de la sortie de crise actuelle. Mais dans le court terme, on espère sortir un nouvel EP fin d’année. On verra. Si les concerts reprennent, nos plans changeront certainement. Merci d’avoir pris le temps de nous lire, votre soutien depuis la sortie de l’album nous fait chaud au cœur. N’hésitez pas à nous soutenir sur les réseaux ou en vous procurant notre merch sur notre site swarmageddon.com .