A la base, j’ai vraiment du mal (comme beaucoup) avec ces algorithmes sur Internet mais je suis mal placé pour m’en plaindre. Déjà, j’ai le plaisir de participer à ce webzine et aussi, parfois, les vidéos proposées par les différents supports internet tapent juste. Et ce fut le cas avec la vidéo du groupe Swarmageddon proposée par le network à l’histoire si brillamment et exceptionnellement bien racontée par David Fincher. De là à en déduire que la Modernité et plus spécifiquement ici le modèle Internet sont des sujets complexes et qu’on ne peut être dans un jugement simpliste, cela semble évident (et je suis lucide, je ne dis là rien de bien nouveau). Qu’il faille donc intégrer leur existence et les réguler semble mécaniquement être une nécessité mais il serait malhonnête de les rejeter en bloc.
Après cette digression, place à cette bien jolie (et percutante) découverte nous venant de la très belle ville de Besançon (sa citadelle, son superbe centre historique et plus à la marge sa scène punk / hardcore dans la longue tradition d’une ville anarchiste où est né Proudhon, père de l’anarchisme comme nous le rappelle non sans humour les musiciens dans l’interview que je vous recommande au passage) avec ce premier effort qui vient consacrer cinq années de dur labeur, de doutes, de remises en question, de réorientations inévitables lors du lancement d’un groupe (ou de quelque organisation que ce soit). Swarmageddon, c’est le groupe formé par la chanteuse Marion fin 2015 et les influences du combo franc-comtois devraient capter l’intérêt de quelques personnes. Avec une chanteuse pratiquant le growl, on pense immédiatement àArch Enemy et on aura raison. La référence àJinjerne peut fonctionner que sur l’aspect chant alternant growl et chant clair (même si c’est assez marqué sur The Fall) car c’est du death mélodique que nous joue Swarmageddon avec, certes, un respect des créateurs suédois des années 90, mais une vraie volonté de modernité. On a attaqué la décennie 2020 et il est bien naturel que de jeunes formations proposent de la nouveauté.
Ce premier opus est assez court avec huit pistes avec une intro et une outro ce qui nous fait six vrais morceaux. Le groupe indique vouloir privilégier la qualité à la quantité. Et c’est suffisant je pense pour se faire une bonne idée de la musique de Swarmageddon. Ces deux pistes ouvrant et fermant Inhuman permettent de créer une vraie ambiance car Swarmageddon a la volonté de proposer un univers très cyberpunk / SF (renforçant ainsi l’aspect moderne de leur musique). Plus surprenant, le groupe prend le temps de se poser par instants (le break presque planant de Of A Billion Screams aux deux-tiers du morceau) ce qui apporte un plus. Reanimation (la vidéo dont je vous ai parlé en introduction) est vraiment un bon titre montrant à mon sens le potentiel du combo.
Un peu trop court donc mais un premier effort qui permet à la formation franc-comtoise de se présenter et montrer un réel potentiel. On continuera de prendre notre mal en patience pour le live mais clairement, on suivra ce groupe de près.
Tracklist de Inhuman :
01. Silence 02. Of A Billion Screams 03. Death Traps 04. Brave New World 05. Blood Stained Origami 06. The Fall 07. Reanimation 08. Die And Retry