C’est vraiment par hasard que je tombe sur Zombina And The Skeletones, et avec un tel blaze mon appréhension oscille entre rire et crainte, pas vous ? Je me dis que découvrir un disque de « petits jeunes » c’est toujours cool, et là arrive ma première erreur. Hé oui car Zombina And The Skeletones existe depuis 1999, soit 25 ans de carrière à son actif, diantre ! Qu’est-ce que j’ai fait tout ce temps là ? Bon faute avouée, faute à moitié pardonnée comme disait ma grand-mère, et j’ai depuis bien comblé ce manquement et évité un sortilège. Nous partons donc en Angleterre, et plus précisément à Liverpool, bastion de la musique pop, pour découvrir ce groupe d’horror punk complètement barré et porté à bout de bras par la chanteuse Zombina Venus Hatchett qui joue aussi du thérémine (c’est le plus vieil instrument de musique électronique au monde pour ceux qui comme moi n’en savais que dalle) et Doc Horror à la guitare, basse et chant. Le reste de la troupe s’est stabilisée aux alentours de 2008 avec Ben Digo à la batterie, Kal K’Thulu à la basse et X-Ray Speck au saxophone. Les présentations sont faites, entrons de plain-pied dans ce projet ô combien farfelu.
C’est donc le cinquième album que présente le groupe cette année toujours orientée par leur horror punk comme ils se plaisent à se décrire, et d’entrée il faut reconnaitre que les titres s’enchainent à une vitesse folle tant on prend le même plaisir à les écouter qu’eux à jouer. C’est très enjoué, même si on constate très vite que la voie et le mix vocal de Zombina sont la clé de voute de l’ensemble qui donne le LA et la tessiture musicale du groupe et ceux dès Cemetery World.
Le groupe joue aussi avec le saxophone de X-Ray Speck pour balancer des relents ska punk par moment. On en trouve légèrement sur The Black House, mais beaucoup plus sur Valley Of The Shadow. Ce dernier combiné aux riffs de guitares parfaitement maitrisés eux aussi nous plonge dans ce côté ska, mais il faut le reconnaitre, parfaitement maitrisé. On retrouve autrement un son beaucoup plus punk sur Vampire’s Kiss, plus bourrin avec un énorme son de basse sur lequel il suffit de pousser le volume pour prendre son pied, et quel final piano-flippe, juste génial. Vous l’aurez vite compris, tout ce que tente le groupe se transforme en réussite, et que dire de cette inspiration tout ghostienne sur Dont’ Kick My Coffin et I’m Horrified ! où on se croirait sur du Ghost en version féminine, c’est impressionnant. Les amateurs de Ghost en seront pour leur compte, et personnellement je me suis éclaté dessus, avec en arrière pensée l’imagination débordante d’un Papa Emeritus et d’une Zombina qui aurait la bonne idée de créer une progéniture dont le talent ne serait que musicalement une déferlante. Le reste de l’imaginaire me fait presque peur que je préfère ne même pas l’évoquer ici et laisser le lecteur imaginatif se faire le film, mais je me recentre, mon esprit divague.
Le groupe parachève son œuvre sur Ghost Train II : Oblivion où lorsque le horror punk rencontre la far west. La présence d’orgue en plus et on se retrouve avec un titre sorti de nulle part dans nos esgourdes mais néanmoins très sympa. J’imagine bien la course poursuite des zombies à cheval avec les pistolets de rigueur, et si je garde ce ton léger, cela n’occulte en rien la qualité de la chanson.
Moi qui pensais à un gros délire, j’en suis pour ma pomme. Cet album est bougrement réussi, efficace et entrainant. Ça dépote du début à la fin avec cette ambiance Halloween (ça tombe bien c’est de saison), et ce punk bien trouvé. Le genre de disque à découvrir et à faire partager.
Tracklist de The Call Of Zombina :
01. Blood Rite For The Resurrection Of A Sleeping Countess 02. Cemetery World 03. The Black House 04. Vampire’s Kiss 05. Don’t Kick My Coffin 06. I’m Horrified ! 07. Valley Of The Shadow 08. Dead Birds 09. Ghost Train II : Oblivion 10. No Wonder I’m Always Anxious