Yob

Artiste/Groupe

Yob

Album

The Great Cessation

Date de sortie

Juillet 2009

Style

Doom Psyché

Chroniqueur

Damien

Note Damien

18/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E

En voici un retour qui n'était attendu que par une poignée d'experts. Yob, il y a des chances pour que ça ne vous parle pas. Grand mal vous en prend, vous êtes passés a côté des fantastiques The Unreal Never Lived et The Illusion Of Motion, deux albums de doom psyché uniques en leur genre et assez indescriptibles dans les ambiances qu'ils sont capables de faire passer.
Après la reformation du groupe voici donc venir une nouvelle offrande, The Great Cessation qui arbore un artwork moins laid qu'a l'accoutumé et qui donne vraiment envie de voir ce que la bête a au fond d'elle. Bien sur les moqueurs diront qu'une reformation est souvent le fait de l'argent et a 90% de chances de finir en ratage complet (trop d'exemples, il est vrai). Tant pis pour eux, Yob est là et n'a rien perdu de son lyrisme cosmique.

C'est donc Burning The Altar qui ouvre les hostilités. Que c'est bon de réentendre ce son unique, ce Doom halluciné emmené par la voix de Mike Scheidt. Cette voix... hurlements aigües a faire pleurer une none de douleur mais qui colle absolument parfaitement à la musique. On est loin de l'inssuportable Khanate. Ici l'ambiance est installée, majestueuse, entêtante, possédée. Le son rampe, envahit la pièce, il ne reste pas une mollécule de silence et pourtant jamais l'auditeur ne se sent oppressé. Certains appellent ça la classe. Lançinant. Yob. The Lie That Is A Sin. On commence en douceur, toute raisonnance drône dehors, ça vibre, ça brise. Les petites notes à la Ball Of Molten Lead reviennent et lorsqu'arrive la troisième minute, attachez vos ceintures ! Riff absolument génial, puissance sans nom illimitée, l'hypnose est en marche.
La splendeur de Yob est encore vivante.
Le chant ? Il varie enfin, allant de la mélodie de début de refrain aux grognements de fin de parcours, en passant par ces hurlements de damné terriblement humains. Yob n'a a ce moment précis peut être jamais été aussi fort et magique. Mais Silence Of Heaven nous attrape par le col, nous sort du paradis et nous balance en enfer a coups de pompes dans le derrière. Saturations en tout genres, hurlements Black, il fait très sombre assez rapidement et on décroche de la planète Yob pour ce petit voyage dans les tréfonds de l'âme d'une durée de dix minutes. Breathing From The Shallows lui pique le titre de morceau le plus court avec ses 7 petites minutes et demi. Quoi ? Et oui, Yob c'est du 8 à 12 minutes pour un vrai morceau. Mais ne craignez rien, vous ne verrez pas le temps passer. Breathing donc, déchainé, avec une fin grandiose et quelque chose d'innomable que l'on ne retrouvera peut être jamais niveau ambiance lunaire. Mais c'est déjà le dernier titre ? Ben oui, avec Yob c'est comme ça.

Ah oui mais alors que sonnent les premières secondes sachez qu'il reste encore 20 minutes d'écoute... Morceau titre donc, flippant, mais pas du genre a vous trancher en pièce. Non là, physiquement vous n'avez pas grand chose a craindre. Par contre écouter ces riffs distordus, escortés par cette voix dont les plus jeunes auront décidemment du mal a se remettre, ça a quelque chose de pas très sain. Ce morceau oscillant entre lumière et ténèbres vous hantera des nuit durant, chaque seconde passant vous rapprochant de la fin. De la fin de votre vie. Et oui, suivant le courant général qui veut qu'on rajoute de l'apocalyptique et du sacrément sombre un peu partout (pour notre plus grand bien !), The Great Cessation parait être la bande son idéale pour faire son bilan de fin de vie. Comme Misery Loves Co. il y a un certain temps.
Le grand huit émotionnel vous donnera des haut le coeur, vous secouera de gauche a droite, en rythme avec la pulsation cardiaque de l'enfer.

The Great Cessation, c'est donc un grand album. The Great Cessation, c'est un truc innatendu, qui a une classe folle et a peine nommable du début à la fin. The Great Cessation, c'est un voyage comme beaucoup aimeraient les faire. The Great Cessation, c'est le disque qui nous impose Yob comme un géant. Un géant solitaire, mais un géant incroyablement bon et génial. On repart pour un petit trip ? Et une dernière chose : si vous avez l'occasion de les voir en live, ne ratez ça sous aucun prétexte.