C H R O N I Q U E

Après son expérience de ciné-concert avec la tournée et l'album Vampyr, Year Of No Light sort son troisième album studio au nom évocateur : Tocsin.

Après Ausserwelt qui marquait une mutation profonde par rapport à Nord, YONL continue dans la même voie : une synthèse de postcore, doom, sludge qui s'appuie sur une double batterie pour faire peser une ambiance à la fois lourde et positive (par moment).
Tocsin commence par le morceau éponyme. Une nappe de claviers s'approche doucement, rapidement soutenue par une montée lente mais perceptible de batterie avant que les grattes ne rejoignent l'ensemble pour une première partie doom. Comme sur Ausserwelt, pas de chant, seulement de longues pièces instrumentales qui se construisent petit à petit. L'album se compose de cinq morceaux mais pèse quand même une bonne heure et les temps morts sont rares. Géhenne enchaine sans pause et donne dans un registre plus postcore hypnotique. Ce morceau plus court (seulement six minutes, au lieu de plus de dix pour les quatre autres) détonne un peu après ce long voyage dans les limbes par lequel commence l'album. Mais les écoutes s'enchainant, on s'habitue vite à cette transition qui semble à première vue vaguement contre nature. Parce que oui, cet album s'écoute d'une traite. Impossible d'écouter un morceau isolé, peut-être les vestiges de l'expérience Vampyr. Désolation explore ensuite un côté plus ambiancé, avec des mélodies aux claviers assez sombres sans être dépressives. Stella Rectrix enfonce le clou sur la partie claviers et l'album s'oriente peu à peu vers une tournure postcore, renforcée d'un grand souffle doomesque qui balaie l'album comme une lame de fond. Mais sur ce même morceau apparait le défaut majeur de l'album : il est fait pour le live. Après ces expériences live très prenantes, YONL semble avoir du mal à revenir pleinement en studio. Les morceaux sont très bien écrits, le son d'une grande qualité mais la puissance du propos ne semble pouvoir qu'éclater en concert.

Year Of No Light est définitivement un groupe intéressant. Les Bordelais multiplient les expériences et continuent de tracer un chemin qui est le leur. Tocsin est très bon, c'est un fait. Mais les longues montées hypnotiques, les passages écrasants, les nappes de calviers puissantes, tout cela doit être tellement plus impressionant en live (bien que ce le soit déjà en studio).

Tracklist de Tocsin :

01. Tocsin
02. Géhenne
03. Désolation
04. Stella Rectrix
05. Alamüt

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