XANDRIA

Artiste/Groupe

Xandria

Album

Salomé The Seventh Veil

Date de sortie

25/05/2007

Style

Electro-Gothique Métal

Chroniqueur

Damien

Note

16/20

Site Officiel

http://www.xandria.de/

C H R O N I Q U E

Le mouvement gothique à chanteuse est très prolifique en cette année 2007. Après le moyen After Forever, le très bon Within Temptation, les nouveaux venus aux parrains prestigieux de Delain, le couillu Visions Of Atlantis, le surprenant Imperia, le dispensable Echoes Of Eternity et le très décevant Sirenia, voici venir les allemands de Xandria. Quatrième album de la bande à Lisa, la jolie Lisa qui jouait sur des ambiances indiennes très marquées notamment sur India, et vraie surprise. Dès le premier titre, "Save My Life", on sent bon la resucée des trois précédents albums. Un format court comme sur Kill The Sun, des ambiances orientales à la India et Ravenheart. Un condensé de ce qu'a proposé le groupe depuis six ans en gros. Tubesque donc mais plutôt convenu. Mais la donne change rapidement. En fait, le premier titre semble être un hommage au passé plus ou moins glorieux du groupe mais dès "Vampire", on se tourne vers le futur. Riff rock, ambiance orientale toujours mais révélation pop sur le refrain : Xandria a évolué ! Oh pas que l'on doutait de leur capacité à le faire mais vu le genre assez répétitif auquel le groupe se conformait, on n'attendait pas un tel morceau. Et "Beware" de confirmer la donne : le groupe a mis de côté ses emprunts métal gothiques parfois lourdingues pour une formule de rock gothique aux accents pop.

Au départ ennuyeux, la formule prend vite tournure. Mais ne vous arrêtez pas là : le nouveau format du groupe n'est pas le seul changement. Il en est de taille qui pourra vous dérouter dès "Emotional Man" : Lisa a pris des cours de chant et ça s'entend. Moins de montées aigus au programme mais un chant plus bas, plus sombre et surtout plus complet et plus juste.

Comme sur le titre suivant, "Salomé", litanie plombée aux relents doomy prononcés aux confins de l'atmosphère vaguement métallique sur laquelle surfait le groupe sur ces deux derniers albums. Le chant de la belle y est superbe, emprunt d'une tristesse et d'une beauté non feinte. Beauté toujours pour une déclaration d'amour totale entre Lisa et un monsieur à l'organe à la croisé d'un Jonathan Davis et du chanteur de Amorphis. Superbe duo masculin/féminin posé sur un refrain à la montée au ciel somptueuse ponctuée par un chant classieux et sans vanité. Le groupe joue avec son coeur et Lisa fait de même.

Puis vient "Firestorm". La formule commence à être barbante donc on passe la seconde, sur un couplet rapide et un refrain assez inattendu : quelque peu hasardeux et casse-gueule pour qui s'y essaierait, il est bien assumé par la demoiselle qui le magnifie. Le break absolument superbe est traversé par un orage totalement décalé : des growls apparaissent en plein milieu ? Absolument monstrueux, d'après vous qui les as assurés ? Aller vous avez jusqu'à la fin de cette chronique pour trouver.

Petits passages de double (!) et on enchaîne sur "A New Age". Toujours tubesque, on commence à comprendre où le groupe veut en venir. Mais pensez-vous c'est à ce moment que débarque la traditionnelle et obligatoire ballade "The Wind And The Ocean". Sorte de slow-pop au piano larmoyant et crépusculaire, on évite toutefois de tomber dans le pathos et l'ambiance ne se plombe pas.

"Sisters Of The Night" nous replonge en Inde pour un tube (encore un) rock, "Sleeping Dogs Lie" passe et on se quitte sur le musclé "On My Way".

Voilà. Et on remet "play" parce qu'on a aimé. Beaucoup. Plus musclé et inventif dans certaines parties, Xandria surprend. Bien sûr, quelques parties musicales sont un peu simples et limites caricaturales mais d'une part ce nouveau format leur sied tellement bien et le chant de Lisa est si beau que la claque est proche. Un peu longuet sur la distance, ce "Salomé" ne contient quasiment que des tubes de rock gothique parfois plus proche de 69 eyes que des seigneurs de l'ombre de Paradise Lost. Les allemands se démarquent de leurs concurrents plus métallisés et parfois maladroits en débarquant sur un segment où on ne les voyait pas revenir, proche des débuts de Kill The Sun. Très bon donc sur plusieurs points, dôté d'une production très à propos et très recherchée, voici un excellent disque. Celui du renouvellement. Avec les prochaines sorties des dernières stars du genre (Hum...Nightwish avec ou sans Vibeke ?) Xandria marque des points qui les font monter directement sur le podium gothique de l'année. Au fait, cessez de cherchez un growler, ce n'est ni Marco Hietala ni Robert de Within Temptation, il paraît que c'est...Lisa qui les fait ! Surprenant qu'on vous dit !