Ce qu’il y a de bien avec la musique c’est qu’à tout moment tu peux découvrir un très bon groupe, il suffit parfois d’une écoute, même de quelques secondes, même d’un seul titre et si quelque chose te marque pendant ces quelques secondes, si tu perçois de bonnes vibrations, un rythme que tu aimes, un riff, une ambiance, quelque chose qui te donne envie d’en écouter plus, tu fonces. Tu en écoute plus, puis ça te donne envie d’en savoir plus, et là tu te rends compte que le groupe existe depuis 2016, et que cette sortie est leur troisième album. Les deux premiers, Rien Ne Nous Sera Épargné en 2018 et Rétablir L’éternité en 2020, sont sortis chez Prosthetic Records. Changement de label pour L’Orchaostre, c’est l’excellent label allemand Pelagic Records qui a l’honneur de sortir ce nouvel album du duo de frangin Benjamin Colin (batterie, clavier, percussions, ingé-son) et Guillaume Colin (guitare, basse, clavier, percussions).

Écouter WuW c’est voyager loin, très loin. Les nappes de synthé vont vous happer, la lourdeur de l’ensemble et la lenteur dominante, rappelant le côté doom du duo, vont vous subjuguer. Parmi les influences citées par la bio de cet album il y a Russian Circles, Year Of No Light, Dirge et Neurosis entre autres. Je rajouterais Lost In Kiev notamment pour l’utilisation fréquente de claviers et samples du plus bel effet. 

WuW sait nous tenir en haleine par sa musique que je qualifierais d’hybride, voir même de cinématique. Dès le début de Orchaostre 1 on se croit ainsi plongé en plein film de science fiction des années 80. Ce sentiment durera tout le morceau, les nombreux samples y sont pour quelque chose. Ces mêmes samples, même si ce ne sont pas les mêmes, vous suivez j’espère, y sont aussi pour quelque chose dans le ressenti doom et beaucoup plus dark de Orchaostre 2. Il se passe toujours quelque chose en fond, il suffit de tendre l’oreille, WuW à toujours quelque chose à raconter. Ce qui fait que même si les morceaux s’étirent jusqu’à dix minutes, on a pas le temps de s’ennuyer. On se surprend à dire oh ben tiens là y’a un sample sympa ! Ah ben voilà un joli passage à la guitare, tiens un autre passage au clavier, oh c’est déjà la fin du morceau. Ce côté doom habite également Orchaostre 3, le morceau le plus lent et le plus lourd de l’album. Orchaostre 4 gagne un peu en clarté avec le retour de samples plus aigus, et Orchaostre 5 apporte une superbe touche finale avec un morceau varié, les cymbales de la batterie répondant parfaitement aux samples très aériens, les synthé ajoutant une tension intéressante pendant que la guitare envoie la puissance et une rythmique soutenue, un excellent morceau.

Seulement cinq morceaux mais pour tout de même 42 minutes de musique qui nous aura pris aux tripes, qui nous aura secouer, fait voyager, bref procurer des émotions et c’est bien cela qu’on demande. 

Tracklist de Orchaostre :