Artiste/Groupe:

Within Temptation

CD:

Bleed Out

Date de sortie:

Octobre 2023

Label:

Force Music Recordings

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueurs:

Le Diable Bleu & KABET

Note Le Diable Bleu:

18/20

KABET:

12.5/20

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Ce qui suit ne pourrait être que le fruit de l’imagination d’un cerveau perturbé... pour sûr !

M BOM : Rentrez, asseyez-vous et cessez ce tapage immédiatement !!!

Le ton et l’ambiance sont clairement énoncés, dans ces trois verbes acérés, assénés impérativement sans autre procès que celui de la tyrannie indéfectible.
Donc nul besoin d’en contredire les règles établies et coutumières, tout bonnement parce que l’on en connait les inévitables sanctions ..
Demeure la soumission mère de toute quiétude. Cependant, depuis l’avènement du nouveau musée sur la langue française (appelé pompeusement Cité internationale de la Langue française Château de Villers-Cotterêts), on le sent encore plus tout énervé, le BlasterOfMuppets, et coupant comme un taille-crayon suisse une boite de Lefranc Bourgeois, pleine de crayons bois à mines rouges.

Donc tout piti piti, on rejoint à pas feutrés sa tablée, glissant sur sa chaise, ouvrant cahier et livre, en attendant tout sagement que vienne suite.

M BOM : Voici enfin le jour des exposés, j’espère que vous avez travaillé vos sujets, je préviens tout de suite que je renifle à cent lieux les tricheries du genre tchat Gpt, partage de sujet Internet, récupération des sujets de vos grands frères et sœurs...Vous ne m’aurez d’aucune façon. Je précise que je dénigre pleinement vos tentatives d’écritures intrusives, gérez plutôt votre temps à écrire proprement en français comme le décret ministériel nous l’impose.

...Silence froid...

M BOM : Monsieur Mini Diable bleu (mini, normal, j’ai douze ans), prenez votre sujet, vous ouvrirez le bal. Hop, je me place au fond de la salle de cours, à proximité de Monsieur Mini Kabet (mini aussi pardi, il a onze ans, car il ne redouble pas lui) où son radiateur fétiche lui donne force et vigueur. Vous avez tout l’espace pour vous Monsieur Mini Diable Bleu, nous vous écoutons !

Me déplaçant à la vitesse d’Adrien Petit (dernier français sur le tour de France 2023), lors de son contre la montre de Combloux, je rejoins ainsi le lieu du supplice.

M BOM : Monsieur le Mini Diable Bleu, résumez-nous rapidement le sujet.

Mm DB : C’est un peu compliqué Monsieur BlasterOfMuppets, en effet je devais relater la dernière galette du groupe Mercenary.
Mais n’ayant pas trouvé le temps en rapport à mon chien qui a bouloté le câble Ethernet de ma connec...

M BOM : Suffit, Monsieur Mini Diable Bleu, je vous saurais gré d’arrêter vos "boni mensonges", vous nous faites perdre notre temps. Embrayez prestement !

Mm DB : Donc, il me sera plus aisé de vous exposer ce qui suit, sans Chat Gpt, le dernier Within Temptation. Il se nomme Bleed Out et mérite toutes nos attentions pour les raisons suivantes :

Within Temptation, le (pas assez) célèbre groupe de metal symphonique néerlandais, vient de rendre public son huitième opus studio intitulé Bleed Out, sur son propre label, Force Music Recordings. Avec son nouveau single Ritual en avant-première, le groupe promettait déjà de repousser les limites d’un son si caractéristique, si personnel. Et ce Bleed Out marque véritablement une profonde évolution, significative dans la magie créatrice du groupe, en touchant à la fois le fond et les formes de celle-ci. Des riffs contemporains, puissants et djenty se mêlent à des mélodies aériennes qui rappellent leurs racines symphoniques. Le groupe nous propose un voyage sonore fusionnant différents styles musicaux et abordant des thèmes modernes pas simples. Cet album est à la fois épique et d’une sincérité inébranlable, cependant par effet de levier, il risque de rendre chafouins quelques vieux fans, qui lui reprocheront une approche commerciale. Je suis à l’opposé de cet avis.

Pour ce qui concerne la forme, Within s’est volontairement attaché à moderniser son univers, il en découle une production énorme, et un mixage monstrueux. Within revendique ce nouveau son plus technique, plus moderne, plus punchy. Grande classe, pour un groupe qui tourne depuis vingt-cinq années.

En ce qui concerne le fond, désormais et donc plus que jamais, Within Temptation n’a plus peur de prendre position sur des problèmes politiques ou de société qui touchent ses membres. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le groupe, et plus exactement Sharon Del Adel, sa talentueuse chanteuse, ont laissé de côté l’expression de leurs émotions personnelles pour s’attaquer aux injustices mondiales et refléter l’état tumultueux de la planète d’une manière que peu d’artistes osent. Sharon Den Adel brandit drapeau Jaune et Bleu sur chaque Live. Ainsi leurs chansons, telles que Wireless et We Go To War, mettent-elles en exergue les agressions autoritaires en Ukraine et dans d’autres zones de conflit qui ne manquent pas de fleurir ici et là.

La chanson titre, Bleed Out, quant à elle, aborde le sort des femmes luttant pour leurs droits en Iran après le meurtre tragique de Mahsa Amini. Sharon Den Adel explique que son vécu au Yémen pendant son enfance a fortement influencé sa vision du monde. Ayant grandi dans différents pays du Moyen-Orient, elle ressent le besoin de parler de ces réalités complexes. Elle déclare : « En tant qu’artistes, nous sommes inspirés par le monde et nous avons cette plateforme. Nous sommes des conteurs et je pense qu’en tant qu’êtres humains, ce sont des choses dont nous devrions parler». S’étant déjà livré sur le propos féministe au sein de son album solo In Indigo (que je vous recommande fortement), depuis elle intègre ses sentiments au sein du groupe. Sharon est véritablement l’âme de ce groupe phénoménal.
Écoutons ce Bleed Out, incantation à la liberté.



L’album aborde également les questions complexes entourant les droits des femmes dans les singles Don’t Pray For Me et Cyanide Love. Il propose une réflexion profondément différente sur ces problématiques.
Soyons attentifs à ce tonitruant Cyanide Love.

 
Je vous laisserai apprécier les Wireless, Unbroken, Don’t Pray For Me...
 
... Silence froid ...

M BOM : Magnifique hors sujet Monsieur Mini Diable Bleu, vous méritez pleinement votre 0 sur 20 et j’aimerais bien croiser vos tuteurs la semaine prochaine, dites à Didier et Ced 12 de passer me voir.

Mm DB : Je ne cherchais qu’à mettre en évidence l’injuste touchant un groupe excellent et auquel on ne donne plus vraiment place. Ce sera fait avec cette chronique dans les pages des Portes Du Metal. La dernière chronique d’album que l’on y trouvait, remontant à 2014, c’est bien injuste de ne pas lui avoir donné plus d’importance.

L’Album vaut cœur et sa version longue contenant les instrumentaux méritent quant à elle, un cœur marqué de rouge. Je vous recommande chaleureusement cette version, dont les pistes instrumentales fourmillent de détails émoustillants et laissent plus d’espace aux guitares devenues plus folles, moins contrôlées.

Laissons les derniers mots à Sharon :
“C’est un disque sur le désir inébranlable des humains de vivre libres de toute tyrannie et de toute oppression. Combien ils sont prêts à donner pour y parvenir, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour les autres et les générations futures. En tant qu’artiste, vous disposez d’une tribune et vous pouvez parler de choses sans importance si vous le souhaitez. Mais je veux parler de choses qui comptent.”
Voici Worth Dying For, qui développe admirablement son propos et ses intentions, une dinguerie.



Mini Diable Bleu, ayant retrouvé couleurs, maintenant redressé sur son estrade face à son auditoire partagé, acquiesce totalement.

 

Dire que le huitième album de Within Temptation était attendu est un doux euphémisme, mais aussi une petite incertitude depuis le très discutable Resist en 2019. Incertitude vite dissipée dans la mesure où six singles sur les onze titres de cet opus sont déjà sortis en single depuis 2020, on connaissait donc déjà une bonne moitié de cet album qui, je le reconnais, me fit me sentir assez fébrile au moment de l’écoute (la faute à Resist, encore lui). Au moins cette fois-ci ils n’ont pas multiplié les featurings sauf sur le très bon Shed my Skin avec le groupe allemand Annisokay qui donne un côté presque hardcore (presque j’ai dit) à ce titre et le rend du coup assez sympa. Je reprends depuis le début de Bleed out en commençant par l’artwork. Mais qu’est-ce qu’ils ont fait ? Le groupe invoque l’IA (intelligence artificielle pour ceux du fond) pour cette pochette, mais force est de constater que de toute leur discographie nous sommes face à leur pochette la plus horrible. Ce n’est peut-être qu’une histoire de goût, mais qu’on me dise ce qu’ils ont fait de pire sur ce sujet ? Et puis si je n’ai pas le gout le plus développé en matière de pochette, au moins je suis d’accord avec moi ! Maintenant que ce premier coup de gueule est passé on va parler musique. 

Dès We go to war on ne peut que constater que les néerlandais sont repartis sur les chapeaux de roues du métal symphonique bien puissant, celui que les fans de la – presque - première heure attendaient depuis longtemps avec une production bien punchy, des riffs acérés, une mélodie convaincante et la voix de Sharon toujours impeccable. Entre parenthèses tout l’album est mixé pour mettre en avant l’organe de dame Sharon, ce qui n’est pas pour nous déplaire vu sa qualité de vocalise. On retrouve ce côté bourrin sur Cyanide Love, autre tout nouveau titre proposé par le groupe avec une production qui met les guitares en avant pour un côté plus metal que symphonique.

 


L’avantage d’avoir eu en écoute avant cet album les singles The Purge, Don’t pray for me et Wireless m’a permis de me forger déjà une petite opinion sur les orientations prises par le groupe. Ces titres sont bons, il n’y a rien à redire ça fonctionne parfaitement, on reconnait la patte du groupe sur chaque note, mais a contrario ils n’innovent pas beaucoup et restent bien dans les clous de ce qu’ils savent faire depuis maintenant quelques albums à savoir un metal symphonique ouvert à tous, un brin commercial, mais peut-on les blâmer pour ça ? Avec Worth Dying for Within Temptation propose un titre tout nouveau qui m’a tout de suite fait penser à In The Middle of the Night sur The Unforgiving et me laisse sur un sentiment un peu mitigé et dérangeant tant je trouve ces deux titres assez (non très) similaires. Allez on ne lâche pas la barre et on continue de s’accrocher à ce Bleed out  (bien que l’envie de zapper le reste me titille malheureusement) avec Ritual dont les chœurs offrent un peu de changement sur une chanson plutôt bien foutue qui mérite sa place aux côtés des singles et qui devrait vraisemblablement prendre toute sa pleine mesure en concert.

 


L’album se clôture sur Entertain you, le seul morceau qui m’a fait bouger un sourcil et ressemble enfin à ce que j’attendais du groupe, la signature Within Temptation. Dommage qu’il faille patienter dix titres avant de tomber dessus car ce titre est pour moi la lumière de cet album. Ça finit bien, encore faut-il attendre le dernier titre, mais c’est un peu juste, j’attendais beaucoup plus du combo qui se perd un peu depuis l’excellent The Unforgiving.

Tracklist de Bleed Out :
 
01. We Go To War
02. Bleed Out
03. Wireless
04. Worth Dying For
05. Ritual
06. Cyanide Love
07. The Purge
08. Don’t Pray For Me
09. Shed My Skin (feat. Annisokay)
10. Unbroken
11. Entertain You

 

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