Anathema n’est pas le groupe le plus chroniqué en ces augustes pages, c’est un fait. Néanmoins, ce groupe n’en est pas moins ultra référentiel. Son effacement courant 2020 est passé un peu inaperçu (sauf chez leurs fans on s’en doute) pour pleins de raisons connues de tous. Daniel Cavanagh, multi-instrumentiste surdoué avait commencé à attaquer le successeur de The Optimist. Sauf que Anathema s’est mis en pause à durée indéterminée alors qu’un nouveau deal avait tout juste été signé avec Mascot Label Group et sans qu’on en sache trop la ou les raisons (une querelle entre frangins, cela pourrait faire penser à leurs voisins de Manchester récemment rabibochés). Se retrouvant de fait avec beaucoup de matériel à disposition, Daniel Cavanagh a monté le projet Weather Systems, nom de groupe que les fans ont immédiatement compris vu qu’il ‘agit d’un disque d’Anathema (paru en 2012) et dont Daniel Cavanagh précise qu’il est son disque préféré du groupe. Ainsi, la continuité artistique entre Anathema et Weather Systems est clairement identifiée et certains n’ont pas hésité à parler de Anathema 2.0 avec ce nouveau groupe.

Pour ce nouveau projet, l’anglais s’est bien entouré avec trois intervenants pour l’aider au chant. Soraia Silva apporte un bon contrepoids avec ses (très) jolies vocalises, Petter Carlsen complète bien avec Daniel et on note même Oliwia Krettek et Paul Kearns venus faire un tour. A la batterie, c’est Daniel Cardoso qui gère et pour tout le reste, Daniel s’y colle. Le contexte ainsi esquissé, parlons de la musique et là c’est l’envoutement total. Notre multi-instrumentiste surdoué nous présente une musique « plus directe, plus honnête, qui vient du cœur » et la description fait mouche. C’est très beau, intense, très émotionnel et d’une grande douceur. La corde sensible de l’auditeur est touchée, c’est vraiment très beau, presque apaisant. Ce disque est incroyable, c’est l’immense surprise de cette fin d’année (même si je dois confesser avoir trois mois de retard). Les lignes de guitare sont sublimissimes et les enchevêtrements de voix (notamment avec Soraia Silva) sont incroyablement belles. Point besoin de titres à titres tant TOUT fonctionne ici (bon allez Untouchable Part III juste magique ou encore la mélodie à 2 minutes sur Synaesthesia suivi d’un gros riff magistralement amené). Laissez-vous emporter par ce déluge de belles mélodies, ça fait beaucoup de bien à l’âme. Un disque incroyable, envoûtant et chaudement recommandé. On précisera que le groupe viendra en live au printemps prochain et assurera des shows intégrant des morceaux d’Anathema histoire de perpétuer la magie de ce disque en format live. Remarquable et hyper rassurant de voir encore ce genre de productions.