Wardruna

Artiste/Groupe

Wardruna

Album

Gap var Ginnunga

Date de sortie

Janvier 2009

Style

Pagan/Folk

Chroniqueur

Fx

Note Fx

16/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E

Einar Kvitrafn Selvik, dit comme ça ce nom ne vous dit peut être rien. Il est peut être également envisageable que cela ne vous évoque même pas un nom. Pourtant cet homme est plus connu pour faire partie d'un des groupes de Black Métal satanique les plus populaires, j'ai nommé Gorgoroth. Le groupe qui possède une réputation aussi sulfureuse que Mayhem, pour les nombreux passages de ses membres derrière les barreaux et plus récemment l'évanouissement sur scène d'une figurante nue, attachée sur une croix, au milieu des têtes de moutons empalées. La malheureuse, la tête dans un sac de toile, s'était évanouie à cause du manque d'oxygène.

On est pourtant bien loin de ce genre d'univers avec Wardruna, car il s'agit pour Kvitrafn d'un retour aux sources de ses propres origines, au travers de la musique Pagan. Il n'est donc ici nullement question de crier sa haine envers les hommes ou envers Dieu. Cet acte peut paraitre étonnant au premier abord, mais est tellement évident quand on se penche un peu sur les raisons de l'émergence du mouvement Black Métal sataniste dans les pays scandinaves. Rappelons que pour bon nombre d'entre eux, Bathory est considéré comme le grand précurseur du genre, et il officiait pourtant dans du Viking Métal, c'est-à-dire une musique à la gloire de leurs ancêtres et de leurs croyances.

Mais toute cette mythologie scandinave est aujourd'hui considérée comme un simple folklore d'une grandeur passée. L'émergence du christianisme dans ces pays, aura engendré une haine irascible pour certains envers cette Eglise venue imposer ses croyances et sa culture et responsable de la disparition de cette civilisation. Wardruna se veut donc un hommage à cette culture Viking, via un devoir de mémoire imposé par Einar.

Penchons nous tout de même, sur ce difficilement classable « Gap var Ginnunga », Kvitrafn officie dans des percussions tribales et différents instruments à vent traditionnels. On notera aussi la présence de la voix de Gaahl, chanteur de Gorgoroth, bien loin des hurlements écorchées qu'on lui connaît. Celui-ci pose sa voix sombre et inquiétante sur la plupart des morceaux de « Gap var Ginnunga » pour donner, en plus des choeurs, une ambiance quasi mystique à ce disque.

Il serait superflu de s'attarder sur la musique et sur un titre en particulier, car il s'agit ici plus d'une invitation à un voyage vers une culture méconnue. Ce disque aura le mérite de tenter de nous y interesser, tant celui-ci respire l'authenticité. En se laissant imprégner par la musique de Wardruna, on pourrait presque sentir l'odeur et le goût de l'hydromel, afin de mieux supporter le froid d'une forêt enneigée. « Gap var Ginnunga » est une expérience qui vaut la peine d'être tentée. Ceci est le premier album d'une trilogie, et on ne peut que s'en réjouir.