C H R O N I Q U E
De deux choses l'une : vous ne connaissez pas Yngwie Malmsteen, vous allez vous régaler sans état d'âme; vous avez grandi avec "Rising force" et/ou "Odissey" : deux albums du maître Malmsteen et là, vous serez choqués et du coup, ne pourrez apprécier la performance d'Alex Beyrodt à sa juste valeur !
Mais je vais trop vite en besogne...
L'Alex en question, guitariste vous l'avez compris, participe à l'aventure "Silent Force" aux côtés de D-C.Cooper, l'ex-chanteur de Royal Hunt, depuis 2000 période à laquelle il quittait Sinner (1992-2000); il réalise ici un rêve : réunir des pointures pour concevoir son premier projet solo !
Matt Sinner à la basse, David Readman au chant (Adagio, Pink Cream 69), Mel Gaynor à la batterie (Gary Moore, Simple Minds), Jimmy Kresic aux claviers, la participation de Doogie White (Rainbow) et de Richard Anderson (Majestic) : excusez du peu...
Même si l'on peut regretter que ces virtuoses soient un peu bridés par l'omniprésence de Beyrodt, le super-groupe ainsi composé vous laisse sur le cul dès les premières mesures de "Spewing lies" qui ouvre l'album ! J'ai cru revenir 25 ans en arrière avec les frissons que je ressentais à l'écoute du Rainbow de Blackmore...Jusqu'à "we'll never learn", 6° morceau de ce "Voodoo circle", je n'ai pas aterri : un régal dès la première écoute qui ne faiblit pas au fil du temps, bien au contraire...La suite s'enlise un peu dans le FM jusqu'au monument final : "White lady requiem" qui ne peut laisser insensible !
La guitare domine donc les débats sans pour autant verser dans la démonstration technique car l'émotion est au rendez-vous : les compos mélodiques font vibrer, le chant est à la hauteur, la section rythmique assure...
Mais (car il y a un mais...) tout n'est pas si rose en ce bas monde : une fois la phase jubilatoire passée, s'est trouvée posée la question du modèle et là, malaise ! Ni vu , ni connu, tout virtuose que se trouve être Alex Beyrodt, il est allé piocher sans vergogne dans le répertoire de Malmsteen au point que certaines intros, certains soli s'avèrent constituer de veritables plagiats ! Quelle déception...
Du coup, le plaisir ressenti s'étouffe, le doute s'installe : n'y avait-il pas moyen quand on maîtrise un art à ce point (!) de créer du neuf ou bien alors d'assumer en citant ses sources or aucun scrupule, pas d'allusion sur le livret du CD, pas de citation de ses sources d'inspiration !
Une telle manoeuvre est indigne d'un musicien fût-il excellent technicien...
Ce faux pas éthique est affligeant et de rang de potentiel chef d'oeuvre, "Voodoo circle" se limitera finalement pour moi, au statut de pâle réplique...
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