Volturian est un nouveau groupe italien qui sort, avec Red Dragon, son deuxième album. Globalement, on navigue dans un style gothic metal (même si j’ai du mal avec cette appellation, trop floue et qui ne veut pas dire grand-chose) dans la lignée d’un Lacuna Coil, en plus gentillet. Le groupe est composé de Federica Lanna au chant, Federico Mondelli à la guitare, Andrea Zannin à la batterie et Massimiliano Rossi à la basse.

Passons sur l’introduction inutile (des bidouillages un tantinet électro et c’est tout) et attardons-nous un peu plus sur Stay, qui débute les hostilités. Je découvre alors avec bonheur la voix de Federica. Son timbre colle parfaitement au style. Ni fluette ni agressive, elle délivre un beau panel d’émotions. Le titre n’est d’ailleurs pas incroyable mais on reste facilement à l’écoute grâce à elle. Ce sentiment (la voix, pas le titre) se confirme sur Harley, sur lequel elle apporte une théâtralité fort bienvenue. Ce titre d’ailleurs, et clairement LE meilleur titre de cet album. Une basse très présente, une ambiance et un refrain enivrants, j’avoue l’écouter en boucle. Grosse réussite. Il y a un côté old school des années 2000 qui me plaît beaucoup, ça rappelle un peu les travaux de Flowing Tears justement à cette époque.

Néanmoins, il en faut plus pour marquer les esprits sur du long terme. L’album est (vraiment) très court (trente-sept minutes, trente-trois (!!) en enlevant l’intro et l’outro inutiles) et pourtant il n’y a pas de variations à l’horizon et on a l’impression qu’il dure plus longtemps qu’un EP. Le rythme et les compositions sont totalement similaires c’est dommage… Clairement les deux grands gagnants de l’album sont Federica et Massimiliano. Burn It Up (rien à voir avec le titre de Doro) est dans la même veine que Harley, belle ambiance, une voix envoûtante et une basse qui résonne bien, un régal avec de bonnes enceintes ! J’insiste sur la basse, qui est malheureusement souvent l’instrument oublié lors des mixages. A l’inverse, je trouve la batterie et la guitare trop en retrait. Il manque à la production de l’envergure et du mordant, ce qui aurait apporté un gros plus à l’ensemble. Autre titre sympathique, Bury Me ; il commence avec des notes de synthétiseur pompées à fond sur Sweet Dreams. C’est tellement flagrant que j’espère qu’il s’agit d’un hommage. Il faudrait demander à Eurythmics ce qu’ils en pensent…

Sans casser la baraque, il résulte de cet album un charme désuet (ou nostalgique si vous préférez) qui fait de ce Red Dragon un album agréable à écouter. Mais la durée digne d’un album de punk ou de grind, la production un peu mollassonne et les compositions qui ont trop tendance à se ressembler entachent le sentiment final. A réserver aux vrais fans du genre.

Tracklist de Red Dragon :

01. Rebirth
02. Stay
03. Harley
04. Empty World
05. Torn Asunder
06. Burn It Up
07. Distant Caress
08. Bury Me
09. Freeze
10. Descent