Artiste/Groupe:

Visions Of Atlantis

CD:

Pirates II: Armada

Date de sortie:

Juillet 2024

Label:

Napalm Records

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueur:

KABET

Note:

16.5/20

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Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais pouvoir écouter tranquillement cet opus de Visions Of Atlantis c’est déjà un privilège, et en plus le faire en ayant devant soi une mer bleu turquoise, la vue sur une île et un lointain bruit de ressac, comprenez que toutes les planètes sont alignées et que j’imagine d’une minute à l’autre voir débarquer un bateau pirate. Et si c’est celui de Visions Of Atlantis, je suis prêt moussaillon !
Après cette intro purement personnelle, j’en conviens, je ne vais pas non plus vous refaire l’historique de Visions Of Atlantis (quelle feignasse celui-là ! Qu’est-ce qu’il fait alors ? Pas de panique j’ai quand même prévu de chroniquer cet album oh ça va hein !), groupe autrichien qui, en 25 ans aura vu nombre de membres passer dans la poupe du navire Visions Of Atlantis, et autant sauter en pleine mer, je ne vais me concentrer que sur l’équipage actuel dont il ne reste que Thomas Caser à la batterie, et seul membre d’origine, emmené depuis dix ans par la frenchie Clémentine Delaunay au chant (et pour ceux qui me connaissent un peu, dieu sait si j’adore cette chanteuse et son timbre de voix), accompagné maintenant par Michele Guaitoli au chant masculin, et complété par Christian Douscha à la guitare et Herbert Glos à la basse, ces derniers étant arrivés en 2017. L’équipage est présenté, on peut embarquer ! Et bien oui, car avec 25 ans à leur actif c’est pas le premier album que le groupe nous présente, non nous en sommes au neuvième album studio, et je ne compte ni les live et autres albums symphoniques. Autant dire que la machine est huilée, carrée, on ne risque pas une conclusion comme l’a connu le Titanic en son temps (en même temps ils n’avaient pas de pirates à bord il me semble).

Dès The Land Of The Free, on dirait du Nightwish, enfin du très bon Nightwish avec un chant clair et beaucoup d’orchestrations. Une chanson typique du style, mais vraiment plaisante à écouter. Le groupe enchaîne avec Monsters et son refrain sacrément efficace qui propose un duel vocal entre Clémentine et Michele. Le genre de titre qu’on se surprend à chanter le poing en l’air malgré une structure de chanson assez classique entre couplets / refrains / solo, mais d’une efficacité redoutable, et n’est-ce pas là qu’on reconnaît une bonne chanson ? Réussir dans la simplicité ?

Si Tonight I’m Alive ressemble un peu à Monsters sur l’aspect duel vocal, c’est surtout un brûlot totalement dans le thème de la piraterie tant cette chanson nous emmène avec son orchestration très inspirée. Et même si Visions Of Atlantis reste bien dans ses prérogatives de pirate metal, on est, il faut bien le reconnaître, un ton au-dessus par rapport à leur précédent album Pirates.

Avec Armada on rentre dans du plus punchy avec une batterie qui balance la surmultipliée, accompagnée par des chœurs masculins plutôt bien trouvés et qui donnent à eux deux une ambiance flibustière bien marquée. Bon je ne résumerai pas ce titre à ces deux seuls qualificatifs tant le reste fonctionne, une fois de plus, au diapason du chant aux guitares en passant par l’orchestration et le solo. Le groupe se connaît et ça se ressent. Avec Armada, le groupe monte d’un cran et ce n’est pas pour me déplaire, l’un des meilleurs titres de cet opus.

Maintenant que nous sommes bien rentrés dans cet album, Visions Of Atlantis attaque avec The Dead Of The Sea qui, après une intro parlée façon flippante comme je l’aime, et une longue introduction très orchestrée là aussi, le titre décolle enfin un peu dans la lignée de la précédente avec un truc qui a tout pour retenir l’attention de l’auditeur que nous sommes, et c’est efficace, je vous le dis, car je suis bien resté dedans. Ça part dans des envolées de malade avec un solo sublime et une présence de Clémentine assez impressionnante. Le soufflet retombe un peu avec Ashes to The Sea, sorte de ballade qui ne m’a pas emporté mais elle est rattrapée toujours pas cette dualité vocale entre Clémentine et Michele (oui je sais je me répète un peu, mais il fonctionne tellement bien ce duo) qui permet de sauver ce titre qui, à mes yeux est un peu en dessous du reste, forcément avec ce que je viens de m’infuser dans les oreilles, mais le groupe me pardonnera puisqu’il s’agit d’eux dont on parle. En tout cas ça repart sur les chapeaux de roues sur Hellfire, avec une évolution notable, et toujours sur le chant, ils sont montés d’un cran nos amis. Par contre, la présence très en avant des claviers donne une tessiture spéciale qui risque d’en rebuter certains, mais grâce au reste des instruments, magnifiquement mixé, chacun y trouve sa place et les sceptiques et « anti-claviers » seront apaisés. Si sur Collide on retrouve l’essence du début de cette galette avec un titre là aussi très orchestré, et un peu dans le style easy listening avec un refrain légèrement poussif, pas le meilleur titre de l’album, mais malgré tout une très bonne chanson, on repart très vite dans les jupons de Nightwish avec Magic Of The Night, un très bon titre de cet opus, très entraînant avec des chœurs plutôt bien réussis qui nous laissent gentiment taper la mesure avec le pied. Visions Of Atlantis se permet de nous balancer une autre ballade avec Underwater, la deuxième de l’album, qui met en avant le magnifique organe de Clémentine, je sais je ne suis pas objectif, mais elle chante tellement bien que je ne vais pas bouder mon plaisir à l’écrire. D’autant plus que rien que sur sa voix, Clémentine nous ferait tirer des larmes tellement Underwater va chercher loin dans les émotions. Pirates II : Armada se conclut sur Where The Sky And Ocean Blend, titre fleuve de plus de sept minutes qui résume à lui seul tout le sel de Visions Of Atantis puisqu’il reprend tout ce que le groupe maîtrise, entre la dualité vocale, la batterie énergique et les riffs puissants, le tout orchestré superbement avec un refrain dantesque pour un univers pile poil dans la piraterie. Une fin en apothéose en quelque sorte, ou devrais-je dire en bouquet final de ce feu d’artifice de plus de 50 minutes d’une musique hautement maîtrisée.

Conclusion : On ne va pas tourner autour du pot des lustres, Visions Of Atlantis est monté d’un cran avec Pirates II : Armada. S’il reprend là où le groupe nous a débarqué avec Pirates, ce numéro deux est bien plus musclé et rentre dedans, et ce n’est pas pour me déplaire, loin de là. Quand, en plus, j’ai entendu que le groupe préparait un show aussi visuel que sonore pour sa prochaine tournée, j’imagine qu’on risque d’en prendre plein les mirettes, déjà que les oreilles sont assouvies. Prenons date, chers marins et moussaillons, car il serait fort peu pirate de passer à côté.

Tracklist de Pirates II: Armada :

01. To Those Who Choose To Fight
02. The Land Of The Free
03. Monsters
04. Tonight I’m Alive
05. Armada
06. The Dead Of The Sea
07. Ashes To The Sea
08. Hellfire
09. Collide
10. Magic Of The Night
11. Underwater
12. Where The Sky And Ocean Blend

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