Vince Neil



Artiste/Groupe

Vince Neil

CD

Tattoos & Tequila

Date de sortie

Juin 2010

Style

Hard Rock

Chroniqueur

Didier

Note Didier

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Vince Neil était pour moi la caricature de la star de rock. Accumulant frasques et déboires, strass et paillettes entre Los Angeles et Las Vegas, illustrant au mieux le célèbre adage de Sex & Drugs & Rock 'n' Roll. Plutôt énervant quoi le mec. Il est bien entendu le célèbre chanteur de Mötley Crüe, et sort là un album solo au nom tout aussi caricatural de Tattoos & Tequila. En me penchant sur la carrière du personnage, je me suis aperçu que finalement tout n'a pas été toujours rose dans la vie du chanteur. Déboires amoureux (quatre mariages), disparation de sa fille à l'âge de cinq ans des suites d'un cancer, viré comme une vieille chaussette du Crüe, puis repêché, des albums solos ne rencontrant pas le succès escompté (pourtant en duo avec le talentueux Steve Stevens), bref, le père Vince en a pris quand même plein la gueule. Pour son troisième album solo (après Exposed en 1993 et Carved In Stone en 1995) il fait appel à ceux qui le suivent aussi en concert, à savoir le détonnant Zoltan Chaney (batterie), Dana Strum (basse) et Jeff Blando (guitares), ces deux derniers officiant en temps normal dans Slaughter. Autre remarque plutôt négative au départ, l'album est un album de reprises, sauf pour deux morceaux inédits. Hum, tout ça pour dire que je ne partais pas super convaincu.

Et pourtant, je fus agréablement surpris. Cet album est très sympa, et on prend un réel plaisir à l'écouter et le réécouter. N'est-ce pas le but en fait ? Le son est très bien produit (Jack Blades et Marti Frederiksen), le son de la gratte est carrément génial, j'ai même cru au départ à la participation de son pote Steve Stevens, comme par le passé mais non, c'est bien Jeff Blando, et il envoie du lourd le gaillard. Les deux titres originaux sont très réussis. Un, Tattoos & Tequila (Vince possède une boutique de tatouages et sa marque de tequila - pas folle la guêpe !), dans un pur style hard rock, bien classique, aux thèmes tout aussi classiques de super nana blonde à forte poitrine, de tatouage et d'alcool (cf. le clip et la pochette). Sacré Vince ! L'autre, Another Bad Day, est une ballade légère et fraiche comme un verre de rosé (saison oblige) tout aussi réussi. Elle avait été écrite par Nikki Sixx (époque New Tattoo) mais jamais utilisée par Mötley Crüe. On se dit, à l'écoute de ces deux morceaux très agréables, que le Vince aurait pu bosser un peu plus et nous fournir un album complet de grande qualité, puisque visiblement il sait faire.

Il aura plutôt joué la facilité (quoi que) avec neuf autres morceaux qui sont donc des reprises. Des reprises, certes, mais je dirai après écoute, des reprises très réussies, et pas forcément des reprises de chose que l'on attendait de sa part. D'où le "quoi que" ci-dessus. les choix représentent une certaine prise de risque. Du hard rock : Cheap Trick, Aerosmith, Scorpions. Mais aussi du punk : Sex Pistols et pas mal de chose diverses et variées datant des années 60 et 70 comme Elvis Presley, Elton John, The Hollies, Sweet ou encore Creedence Clearwater Revival. Etonnant tout de même. On n'attendait pas forcément ces choix un peu hors norme, du Vince, et on se dit que, finalement, il cachait peut être pas mal son jeu, qu'il dévoile un peu sur cet album : Vince est un vrai rocker. Je trouve certains morceaux particulièrement bien amenés, comme l'énorme Nobody's Fault d'Aerosmith (quel morceau !), ou le génial AC/DC de Sweet qui m'a fait illico me plonger dans la discographie de ce groupe que je connaissais très peu. Et vu l'âge des enregistrement de Sweet, je dois dire que la reprise sonne monstrueusement bien. La reprise d'Elvis Viva Las Vegas est aussi très intéressante. La chanson semble avoir pris une bonne cure d'énergie, tout comme He's a Whore de Cheap Trick et The Bitch Is Back d'Elton John, qui outre l'énergie, profite d'un son au petits oignons des années 2010. La reprise de Creedence Clearwater Revival, Who Will Stop The Rain, est aussi assez étonnante, plus proche du folk que du rock, et fort sympatique. J'apprécie un peu moins la reprise de Another Piece Of Meat de Scorpions, qui, même, si je trouve le choix judicieux, me semble chantée bizarement par Vince. Il en fait un peu trop et je n'aime pas trop ses chichis. La reprise de Sex Pistols, No Feelings, n'apporte pas grand chose à mon goût non plus, même si le son y est vraiment très proche de Mötley Crüe. Rien de bien grave non plus, car les autres morceaux sont de réelles réussites. 

Au final, une bonne surprise que cet album composé presqu'uniquement de reprises. La voix de Vince qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, est reconnaissable à la première seconde, la production nickel, et ses musiciens de première classe. Les deux morceaux inédits sont de grande qualité, on en aurait aimé quelques uns de plus, c'est sûr, mais bon, comme le choix des reprises est des plus judicieux, l'album demeure des plus agréables. D'après le site web de Vince, il sortira, en septembre un livre autobiographique écrit avec Mike Sager, portant le même titre, et dont l'album serait en une sorte de bande son.

Que de surprises de l'ami Vince...

Tracklist de Tattoos & Tequila

01 Tattoos & Tequila
02 He's A Whore (Cheap Trick)
03 AC/DC (Sweet) /
04 Nobody's Fault (Aerosmith)
05 Another Bad Day
06 No Feelings (Sex Pistols)
07 Long Cool Woman (The Hollies)
08 Another Piece Of Meat (Scorpions)
09 Who Will Stop The Rain (Creedence Clearwater Revival)
10 Viva Las Vegas (Elvis Presley)
11 Bitch Is Back (Elton John)