Je ne manque pas une sortie d'album de Vanden Plas depuis des lustres... Il faut dire que les gaillards sont productifs et font également preuve de longévité : autant dire que je ne m'ennuie donc pas ! De là à dire que c'est devenu, au fil des années, rituel ? Presque...

 Mais là, je sors ma plus belle plume pour souligner ce qui me paraît constituer leur chef-d'oeuvre !

 Reste à convaincre du bien-fondé de ce jugement on ne peut plus partial...

 Outre le style inimitable de ce quintet teuton que j'ai plaisir à retrouver si régulièrement, j'insisterai sur la stabilité de leur formation qui assure des repères de construction (plus que des... manies !). C'est ainsi à une visite du propriétaire que je vous invite : histoire de vous louer cette architecture si remarquable et tellement rassurante... Suivez-moi !

 Nos premiers pas sur le plancher du vestibule réveillent les réflexes incontournables du combo : une rythmique appuyée, un chant viril mais superbement mélodique, une guitare qui sait se faire aérienne dès que le besoin s'en fait sentir, un synthé qui prend la relève... Bref, dès When The Word Is Falling, nous sommes en terrain connu : le ton est donné, ce sont de vieux amis qui nous accueillent ! La voix suave d'Andy nous conduit immédiatement dans le vif du sujet : aussitôt quittée l'entrée, le punch d'Under The Horizon nous convainc immédiatement que nous n'allons pas nous ennuyer avec ces potes-là car ils nous ont concocté un menu de choix ; le fumet issu de la cuisine laisse présager un repas gastronomique !

Effectivement, l'intro tout en douceur de Black Waltz Death nous incite à poser discrètement nos frusques avant de pénétrer dans le séjour : la chaleur de la cheminée ne nous en laisse pas le choix, le morceau s'étire (plus de huit minutes...) pour notre plus grand bonheur avec un thème répétitif mais astucieusement exploité puisque chaque musicien y va de sa patte perso : magistral... The Lonely Psychogon donne l'occasion de jeter un oeil par la fenêtre pour y découvrir les alentours : l'esprit s'évade au gré d'un morceau mid-tempo que l'on prend comme un bol d'air dont Vanden Plas a le secret ! C'est sans doute à dessein qu'ils nous font asseoir au salon pour Fatal Arcadia, comme pour nous dire : vous êtes bien installés ? Parce que la claque, c'est pour vous ! Morceau tout en rupture avec des instants de grâce : des riffs percutants, une ligne de basse impériale, un solo de guitare lumineux et... une voix habitée ! Du grand art ! Mais nos hôtes ne nous ont pas encore confié toute l'étendue de leur talent : The Ouroboros nous ouvre la chambre pour une berceuse ? Non, en fait de berceuse, le morceau se prolonge treize minutes ! Après le pont médian, il n'est plus question de somnoler, chaque instrument se lâche et c'est un régal... A la cuisine, il nous faut de nouveau faire une petite pause après un tel défèrlement et Ghost Ingineers nous offre sa mélancolie jubilatrice qu'Andy Kuntz magnifie avec délice : jamais, il n'avait été aussi magistral ! Avec l'ultime morceau, Vanden Plas nous raccompagne à la porte en nous rappelant non seulement ses racines germaniques (le bonus est en Allemand) mais ce qui fait son style : un metal progressif de haute-volée.

 Une visite qui secoue...

 N'oubliez pas le guide ! Merci...

Tracklist de The Ghost Experiment : Illusion :

01. When The Word Is Falling
02. Under The Horizon
03. Black Waltz Death
04. The Lonely Psychogon
05. Fatal Arcadia
06. The Ouroboros
07. Ghost Ingineers
08. Krieg Kennt Keine Sieger (Bonus Track)