A peine la tournée Fair Warning achevée, le groupe espère prendre un peu de repos. Mais Dave propose d’occuper le terrain avant de bosser sur les nouvelles compos, en sortant une reprise. Le groupe pensait faire patienter la maison de disque, c’est l’effet inverse qui se produit et après le succès de ce (Oh) Pretty Woman en radio voilà le groupe à nouveau sous pression pour enregistrer le successeur de Fair Warning (sacrées maisons de disque de l’époque - prêt à tout pour gratter de l’argent facile). La cadence de 1 album par an continue donc pour ce Diver Down, qui sortira en 1982. Le titre et le design de la pochette sont tirés du monde de la plongée sous-marine puisque le drapeau est celui utilisé pour indiquer qu’il y a des plongeurs dans la zone (Divers Down) et qu’il faut faire attention. Dave expliquera le choix du titre en expliquant qu'il se passe des choses sous la surface qui ne sont pas visibles en surface. Tiens, tiens... L’album se vendra à plus de quatre millions d’exemplaires rien qu’aux USA. Pourtant le fait que le groupe n’a pas eu beaucoup de temps est assez visible sur cet album, puisque on y trouve cinq reprises et des anciens trucs pas encore enregistrés.

Explications: Quand le groupe débutait, une des cassettes sur laquelle ils ont fait leurs armes était un Best of des Kinks, un groupe très connu à l’époque, mené par Ray Davis (par ailleurs mari de Krissie Hinde des Pretenders). Sur le premier album on se souvient que la reprise You Really Got Me a vraiment fait décoller le groupe. Ici, ils recommencent en empruntant Where Have All the Good Times Gone!, qu’ils subliment encore à coup de gros riff d’Eddie. Mais ça n’est pas tout puisque, on trouve aussi la reprise du grand classique de Roy Orbinson (dont j’ai parlé en intro), (Oh) Pretty Woman (j'ai retrouvé ce vieux clip au son... vintage).

Mais comme ça ne suffisait pas, ils se sont lancés aussi dans une reprise de Marvin Gaye, Dancing In The Street, que là encore ils ont littéralement transcendé et qui deviendra un tube. Pour terminer ils ont repris une chanson quasi traditionnelle Big Bad Bill (Is Sweet William Now), dont le héros est la clarinette (jouée par un membre de la famille Van Halen). Dave semble d’éclater, il reviendra à ce genre de petits délires lors de sa carrière solo. Drôle d’idée quand même, tout aussi saugrenue que celle d’avoir terminer l’album par une sorte de “digue du cul” bien naze, Happy Trails.

Voilà pour les cinq reprises, alors quoi d’autres puisque que ce Divers Down est en plus l’album le plus court de toute la carrière du groupe. Et bien, on y trouve le morceau Hang 'Em High qui en fait, n’a rien de nouveau puisque c’est un morceau très ancien dans la carrière du groupe (1977 d’après Eddie) qu’ils n’avaient jamais enregistré.  On y trouve aussi le morceau instrumental, Cathedral, sur lequel Eddie fait une belle petite démo. C’est un morceau qu’il utilisait déjà lors des concerts et qu’il voulait mettre sur album depuis longtemps. On trouve aussi l’excellent Secret. La guitare (en partie 12 cordes) tout en finesse est superbe. La voix de Dave se fait aussi très mélodique, à l’unisson d’Eddie. Le solo est très bon, bluesy, le groove de la section rythmique est impeccable malgré la basse trop en retrait à mon goût. Intruder est une bizarrerie à base de bruitage guitare et de Synthé (joué par David Lee Roth), le tout accompagnée par Michael et Alex. C’est un court morceau qui en fait sert d’intro à (Oh) Pretty Woman. C’est assez dissonant, je ne suis pas sûr de vraiment aimer même si c’est vrai que ça fait le job comme intro (pas sûr non plus que Roy Orbison ait apprécié). Par contre quand Eddie s’essaie à la guitare flamenco (après avoir entendu l'artiste Carlos Montoya), ça surprend son petit monde et ça nous donne l’intro de Little Guitars. C’est devenu un grand classique du groupe, que Dave chante particulièrement bien et qu’Eddie enchante de son jeu de guitare incroyable jusqu’à la dernière seconde. Le dernier morceau original est The Full Bug dans lequel Dave joue de la guitare acoustique et de l’harmonica. C’est assez rock n’ roll, plutôt bien gaulé et ça me rappelle du vieux Aerosmith. 

Voilà encore un album encore plus inégal que le précédent, mais qui contient des morceaux dont personne ne voudrait se passer. Que ça soit du côtés des reprises survitaminées de Dancing In The Street, (Oh) Pretty Woman, Where Have All the Good Times Gone! Mais aussi des petits bijoux que sont Secret, Little Guitars ou le garage rock Hang’ Em High.

Tracklist de Diver Down :

01. Where Have All the Good Times Gone!
02. Hang 'Em High
03. Cathedral
04. Secrets  
05. Intruder
06. (Oh) Pretty Woman
07. Dancing in the Street
08. Little Guitars (Intro)
09. Little Guitars
10. Big Bad Bill (Is Sweet William Now)
11. The Full Bug
12. Happy Trails