Allons nous promener de l’autre côté du Rhin du côté de Wiesbaden non loin de Francfort. C’est dans cette ville que le groupe Unprocessed s’est constitué il y a une grosse dizaine d’années. Le batteur Jan Aimène et le guitariste - chanteur Manuel Gardner Fernandes. Le premier nommé a rapidement disparu des radars et c’est le second qui a pris le leadership du combo. Très créatif, le groupe a déjà produit six albums et cet Angel est le septième du groupe. 

Valeur sûre des scènes de festival, le groupe œuvre dans un mélange intéressant entre djent, rock progressif, metalcore. Autour de Manuel Gardner Fernandes, on trouve Christoph Schultz (guitare), David Levy (basse) et Leon Pfeiffer (batterie). Le niveau technique est très solide chez le quatuor et c’est sans surprise qu’on sait que le groupe a joué avec Polyphia. On y retrouve cet aspect démonstratif, ce niveau technique délirant, certes un peu pompeux mais méchamment efficace. Sur ce nouvel effort, on trouve également des guests plus surprenants en la personne de Zelli (des explosifs voisins de Paleface Swiss) et Jason Aalon Butler de Fever 333. Ils ont leur réseau les gars de Unprocessed.

Musicalement, c’est vraiment sympa et on y retrouve l’esprit Polyphia. Bon ici il y a du chant donc c’est moins référencé et plus mainstream. Ce dernier terme est ici important car la musique du groupe est bien plus accessible (Beyond Heaven’s Gate, Sacrifice Me), réelle volonté du groupe. Il demeure une réelle dimension djent avec ce premier titre explosif, typique djent, épatant techniquement (la basse y est folle !!!). Tout cela sans que le groupe n’oublie pas un refrain bien catchy. Un peu too much mais ma foi ça le fait. On pense un peu à Nothing More avec ce son. Unprocessed se veut résolument moderne. 

Clairement les refrains typés metalcore pourront en bloquer certains. Unprocessed c’est vraiment le chaînon manquant entre Polyphia et Bring Me The Horizon. En cela, le groupe se révèle intéressant avec un registre très personnel. Trop méconnu dans notre contrée, et ce malgré un style on l’a vu assez "international", Unprocessed mérite un détour, par la qualité de ses compos, la puissance de sa prod (la basse j’y reviens), cette dimension djent très funky. Je ne serais sincèrement pas surpris de les retrouver dans de gros Fests eux qui ont une solide expérience scénique. Un talent à suivre.