Deux décennies de carrière avec comme pierre angulaire le trio de feu Poia (guitare) – Urlo (basse, chant) – Vita (batterie) au service d’un doom metal à forte tendance sludge psychédélique. Neuf albums au compteur et ma foi un joli parcours pour nos piémontais. On pensait que le groupe en avait terminé de son voyage acidulé avec le départ de Vita conclusion d’un groupe éreinté par le rythme infernal et soumis à des tourments internes. Belle surprise pour les fans que le retour aux affaires de cette formation au nom improbable avec un nouveau batteur dénommé Levre. Deux EP avaient initié ce comeback (Fenice en 2022, Crookhead en 2023) mais les amoureux du combo attendaient un disque et un retour scénique. Pour voir le trio dans ses œuvres sur les planches, il faudra attendre cet automne mais l’album est disponible depuis Mai dernier. Le groupe fête ainsi ses vingt-cinq années d’existence avec un dixième album, c’est impeccable.
Ce retour voit les italiens évoluer vers un son plus lourd avec toujours ce côté voyage sonore. L’aspect psychédélique reste prégnant chez Ufomammut et le groupe vous embarque dans une aventure musicale pour le moins dépaysante. Tantôt envoûtant, parfois bien écrasant (on ne renie pas ses origines si facilement), le trio varie habilement les ambiances même si une thématique sombre marque ce disque à l’instar de cet artwork. Hidden fait aussi l’objet d’une dimension visuelle avec l’appui d’un collectif de graphisme rock & musique (Malleus Rock Art Lab). Poia et Urlo faisant partie de cette structure, tout cela fait sens. Ufomammut offre une musique totale où l’expérimentation fait partie du concept. Immersif, Ufomammut offre toujours une musicalité à part, un concept original avec un sludge / doomy / psyché étrangement onirique parfois, souvent pesant mais non dénué de bons moments. Une musique vécue et construite à la manière d’un peintre, par couches successives. A voir à présent en live si l’immersion fonctionne également.