Artiste/Groupe:

Transport League

CD:

Kaiserschnitt

Date de sortie:

Aout 2021

Label:

Mighty Music

Style:

Heavy Groove Sludge

Chroniqueur:

dominique

Note:

17/20

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Les Suédois de Transport League, vont enfin avoir leur petit nom accroché au tableau des groupes chroniqués sur votre site préféré. Ce n’est pas faute de produire, mais dans l’amas de sorties qui nous sont proposées, les huit premiers albums, sortis entre 1995 et 2003, puis entre 2013 et 2019, étaient passés entre les mailles du filet. Mais heureusement, Kaiserschnitt, l’album sorti fin août chez Mighty Music, a fini par retenir notre attention. Il faut dire que depuis sa reformation, le quatuor de la région de Göteborg nous donne à écouter quelque chose d’assez peu conventionnel : un groove-sludge-stoner heavy qui déménage. A priori, des trucs qui pourraient bien nous convenir individuellement ; mais le mélange est-il buvable, ou tout au moins comestible pour les auditeurs ? That is the question, Dr Watson.

Bon avant de jeter une oreille attentive sur le contenu, un petit cours d’histoire sur le groupe. Formé au milieu des nineties par le toujours chanteur et guitariste Tony Jelencovich, Tranport League va avoir une première vie et quatre albums. Après une longue pose de cinq ans qui a permis à Tony de se consacrer à d’autres projets, le groupe est réapparu, travaillant d’abord en huis-clos pour enfin sortir en 2013 le premier album de leur seconde vie (Boogie From Hell). Le line-up actuel (Mattias Starander à la batterie, Peter Hunyadi à la guitare et Dennis Österdal à la basse en plus de Tony Jelencovich) est responsable des quatre sorties entre 2015 et donc 2021. Un album tous les deux ans, cela fait donc pas mal. Kaiserschnitt, le dernier né, reste dans la lignée de ce qui avait été fait. Pour bien le décrire, il suffit d’utiliser les mots de Tony : « énergique, lourd et puissant ».

Quarante-cinq minutes pour onze titres. Pas de temps à perdre ; les titres s’enchainement sur un rythme effréné. Six titres puissants, une pose rythmique qui fait penser à Soundgarden (Autumn Moon), qui n’est pas fine et légère pour autant, et quatre grosses baffes pour finir. Pas trop de finesse, mais une extraordinaire efficacité. Atomic vous en met plein la gueule d’entrée. Des riffs lourds, une rythmique presque Nu-metal et puis la voix magique de Tony. Du heavy comme on l’aime. Criminal Energy est plus speed et plus groovy. Un refrain brillant, une tension constante, une rapidité d’exécution qui vous sèche et une tessiture de voix plus râpeuse. Intéressant. Sound est plus festif, un titre de salle ; rythmique et refrain et place pour un joli solo de guitare. Plus court, le titre tire quand même en longueur.

Le second trio de titres est tout aussi bien. L’excellent Me The Cursed ouvre avec autre chose. La voix est plus posée, et plus variée. La lenteur d’ouverture s’ouvre sur un metal groove de premier ordre. Une touche d’électronique sur les voix apporte une marque spéciale, même si on sent le groupe s’éclater avec la lourdeur du refrain. Très bon. L’hymne March, Kiss, Die est un passage essentiel. Simple comme un titre d’AC/DC, il en a la même efficacité sans pour autant en avoir le même goût. Ce trio se clôt avec Kaiserschnitt et sa construction plus prog. Le titre apporte autre chose, une frénésie et une agressivité soutenue par la voix en support de Christian Sture (H.E.A.L). Après Autumn MoonDeath Klinik a un petit goût de SOAD et de Korn. Plus martial, le titre marche sur vous comme un corps d’armée décidé à envahir votre espace vital. Un très chouette titre. Nailsober envoie lui aussi du lourd ; son tempo ralenti permet à Tony d’apposer une voix tantôt chantée, tantôt criée avec toujours les guitares rythmiques et mélodiques qui remplissent l’espace.

Unburden Woes est, malgré ses lignes de basse très lourde, assez proche d’un hard FM, tout au moins par son refrain. Même si ce n’est pas la meilleure partie de l’album, force m‘est de constater que cela apporte encore une nouvelle pierre à l’édifice de Kaiserschnitt. Puis enfin arrive Titty Coma Status. Energique, plus rock et très groovy, ce titre de fin est un régal. Sa rythmique hyper catchy, ne peut pas vous laisser indifférent, tout comme les riffs en fin de titre. Donc oui, Kaiserschnitt est un album melting-pot, créé alors que le groupe était enfermé; mais c’est un très bon album et aussi un disque qui révélera certainement encore plus son potentiel sur scène. D’ici là, laissez-vous tenter par la nouvelle sortie de Transport League, vous ne serez pas déçus.

 

Tracklist de Kaiserschnitt :

01. Atomic
02. Criminal Energy
03. Sound
04. Me the Cursed
05. March, Kiss, Die
06. Kaiserschnitt
07. Autumn Moon
08. Death Klinik
09. Nailsober
10. Unburden Woes
11. Titty Coma Status

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